Le 21 octobre dernier, le Conseil d’Administration du CHI Jean Rostand s’est majoritairement prononcé pour le principe d’une fusion avec l’hôpital communal de Saint-Cloud. Les deux établissements devraient, si l’accord se concrétise, mettre en commun et répartir harmonieusement sur les sites actuels de Sèvres et de Saint-Cloud leurs capacités en matière de gynécologie-obstétrique, de néo-natologie, de chirurgie, de médecine, de SSR (soins de suite) et d’urgences de proximité.
Il est naturellement indispensable, pour que cette opération se fasse bien et que le nouvel établissement qui serait créé soit pérenne, qu’un certain nombre de conditions soit respectées :
- Prise de décision parallèle, sur les mêmes bases d’accord, par les instances de décision des établissements actuels
- Représentation équivalente des communes au sein et dans l’animation du conseil d’administration de hôpital qu’elles parrainent
- Information identique du personnel et du public dans les deux établissements
- Maintien des urgences (UP)
- Paraphe del’Agence Régionale d’Hospitalisation sur l’accord final
Pour comprendre cette dernière condition, il faut en effet savoir que l’étrange système de financement mis au point par les services du Ministère des Affaires Sociales pour les hôpitaux publics et qui rentre progressivement en vigueur est largement basé sur le principe de l’affectation indirecte des recettes d’un établissement à son propre financement.
Un coefficient fixé nationalement est affecté au « chiffre d’affaires » (actes médicaux) réalisés au cours de l’exercice précédent. Le résultat obtenu fixe, dans une proportion pouvant progressivement aller jusqu’à 50%, les dépenses possibles. Ce système a des effets pervers car il ignore d’importantes variations des coûts : la situation des médecins, du secteur privé et la densité des établissements change en effet beaucoup d’une zone à l’autre.
Il perpétue une tradition du même ministère qui est un peu l’application comptable du principe « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » : les projections du système appliqué à l’ensemble des établissements de soins, pour les prochaines années donnent des déficits de plus en plus importants et ce, que les hôpitaux soient bien ou moins bien gérés. C’est inévitable, puisque c’est l’administration qui fixe la valeur du coefficient et ce, bien entendu, en vue d’une réduction du budget global. Malgré une apparente décentralisation, les budgets sont en fait dans la main du ministère et l’exercice budgétaire auquel se livrent annuellement les conseils d’administration des hôpitaux est de ce fait purement virtuel, l’équilibre étant par définition impossible. A noter que pour les dépenses de personnel, c’est aussi l’état qui fixe de fait l’évolution à travers le niveau du point et le GVT et il est de l’ordre de + 2,5 % par an alors que l’évolution des budgets en termes réels, est de quelque -2%.
Il est donc indispensable que le futur hôpital bénéficie, sinon d’un système juste et rationnel qui ne semble pas encore à la veille d’être mis au point en France, d’un appui objectif de l’ARH pour lui permettre de bien s’organiser et de bénéficier, en quelque sorte, de la clause de la nation la plus favorisée : il est juste que ceux qui font des efforts considérables pour survivre et s’organiser au profit service public de santé soient, au minimum, un peu aidés.
Nous continuerons à œuvrer pour la réussite d’une opération qui peut relancer le dynamisme du service public de santé dans les Hauts-de-Seine, redonner l’espoir aux professionnels qui y consacrent leur carrière, assurer aux utilisateurs et aux patients l’accès à la médecine pour tous. Rappelons, pour terminer, un chiffre : dans les 5 dernières années, c’est le CHI Jean Rostand qui détient le ruban bleu (ou rose) de l’évolution des naissances dans l’ouest parisien, alors que 4 cliniques privées ont fermé…
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