Nous voici maintenant propulsés en pleine campagne présidentielle. Les candidats à la future assemblée s'échauffent. L'horizon des municipales se dessine un peu partout. Le gouvernement, quelque part, existe et paraît-il, fait des choses. Les champions de différents partis rompent des lances, se rangeant parfois sous des oriflammes qui ne semblaient pas être les leurs. Les extrémistes font patte de velours. Les candidats se présentent tour à tour et parfois en même temps comme tenants du changement ou défenseurs de la continuité. On racole en s'aidant de la menace ou en faisant humer l'odeur alléchante du brouet post-présidentiel qui mijote déjà. Les sondages tour à tour surprennent, rassurent ou inquiètent.
Et voici le président de la République - UMP et ancien chef d'icelle - qui passe la main...et soutiendra peut-être objectivement Bayrou tout en délivrant un sauf-conduit formel au candidat de l'UMP.
Vu du point de vue du citoyen, on n'y comprend souvent plus grand'chose et la Nation émet des borborygmes au milieu desquels on croit reconnaître parfois, en prêtant l'oreille, quelques thèmes familiers : immigration, travail, solidarité, justice, éducation, écologie, ordre et quelques autres. Peut-être faut-il se demander à cet instant pourquoi notre politique nationale ressemble de plus en plus à un marché économique, qu'à grands coups d'opérations de marketing, les principaux opérateurs se disputent. Mais ces opérateurs, à quoi servent-ils et qu'apportent-ils à ceux qu'ils sont censés servir au premier chef : les citoyens ?
Au premier rang d'entre eux, l'UMP, qui s'identifie au héraut principal de la Droite, son propre président et qui gouverne de facto la France et notre département depuis des années au travers de ses différents avatars, qu'ils se nomment Chirac, Raffarin, Galouzeau de Villepin ou Sarkozy. Y recherche-t-on la clarté ou la confusion ? Y pratique-t-on un message idéologique clair ? Est-elle porteuse de "rupture" ou de conservatisme ? Y veut-on l' "Europe" ou la Nation d'abord ? Au gouvernement - qu'elle contrôle entièrement - donne-t-elle l'exemple de la responsabilité et de la conformité à son propre discours ? Et là où elle domine territorialement - par exemple dans les Hauts-de-Seine - y est-elle exemplaire en matière de démocratie locale, d'efficacité, de saine gestion de l'argent du contribuable ? Quel est, en un mot, son bilan ? Puisqu'on en est, en fait, revenu au régime des partis, mérite-t-elle de conserver le pouvoir dans ce pays ?
Je m'honore d'avoir de bonnes, voire d'excellentes relations personnelles avec beaucoup d'élus UMP ou devenus, volontairement ou non, proches de ce parti. Pour autant, ils savent qu'en matière idéologique, il y a aussi de vraies lignes de fracture et qu'elles peuvent nous distinguer, même si l'intérêt public peut et doit nous rapprocher. Qu'ils ne m'en veuillent pas de leur dire ici leur fait ou plutôt celui de leur parti d'origine ou d'adoption. Après tout, la campagne électorale est là pour permettre aux citoyens de s'y reconnaître et de décider qui conduira la politique nationale. Nous sommes dans un débat politique.
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