Les Espaces Verts ! Ah! Les espaces verts...Bien que les espaces verts soient loin d'être l'essentiel du développement durable dans la mesure où ils sont un peu un substitut de la Nature et ne soient pas à proprement parler du développement, ils en portent en quelque sorte le signe et ils ont naturellement des qualités intrinsèques. Ils aèrent la ville, lui confèrent une partie de son caractère, flattent le regard et favorisent le repos et la rencontre, assurent la transition entre le domaine privé et le domaine public. Ils peuvent de plus, on l'a vu, participer à la bio-diversité et au développement durable s'ils sont bien gérés. Ils créent même de l'emploi et peuvent symboliser le service public : c'est ainsi que l' équipe chavilloise (une douzaine de personnes) s'est distinguée depuis des années en obtenant - et en conservant, ce qui n'est pas si facile, 3 *** au concours régional des villes fleuries . En effet, leur travail est lourdement obéré par la présence de routes départementales longues et larges, à l'environnement urbain encore souvent ingrat. Cela rend difficile un fleurissement efficace alors que, d'autre part, les moyens budgétaires disponibles restent relativement modestes à Chaville.
Comme vous vous en rendrez compte, l 'effort de la ville dans ce domaine a été constant et il est soutenu (on se rappellera qu'en anglais, développement durable se dit sustainable development) et donc lorsque l' on lit ici ou là que la municipalité s'en prend aux espaces verts ou les "détruit", c'est proprement ridicule. Quel sens cela aurait-il en effet de créer ou de protéger des milliers de m2 d'espaces verts pour le plaisir de les détruire ensuite ? Et puis, les nouveaux Chavillois ignorent souvent comment les choses se passaient dans leur ville dans un passé encore récent, c'est bien normal. Ce qui les intéresse, c'est qu'on fasse encore mieux qu'aujourd'hui et non ce qui a pu être fait dans le passé.
D'autre part, il faut aussi éviter de tomber dans l'excès. Comme tous les vrais professionnels de la nature le savent, les arbres, isolément ou en forêt, n'ont pas à faire l'objet d'une vénération inconditionnelle et irraisonnée. Ils doivent être gérés, ce qui veut dire que des coupes nécessaires doivent parfois être pratiquées, qu'il peut arriver que des sujets malades, envahissants ou dangereux (cf. les récentes tempêtes et orages) doivent être éliminés et que des arbitrages entre espaces verts soient utiles. Il faut aussi distinguer entre les essences nobles et d'autres moins nobles ou qui peuvent poser problème en milieu urbain pour diverses raisons techniques ( peupliers, tilleuls etc.). Tout comme en urbanisme, du moment que l'on replante en essences au moins aussi nobles, que le bilan global est positif en qualité et que ce qui est véritablement exceptionnel reste protégé, on est dans l'esprit du développement durable. Enfin, la croissance des végétaux prend du temps, ce que la mentalité "zurbaine" a beaucoup de mal à admettre, et l'effet d'une mesure de plantation ou de coupe ne peut se juger qu'à terme. Le voisinage avec l' habitat doit aussi avoir un sens et il faut, par exemple, éviter que par la faute d'une végétation non contrôlée, certains pieds d'immeuble ne deviennent déségréables à habiter du fait d l'obscurité.
Mais laissons maintenant parler les faits.
Tout d'abord, un bilan global
En ce qui concerne la création d'espaces verts (quelle qu'ait été la destination antérieure de l'espace utilisé, sauf espace vert organisé bien sûr), on peut dire que, de 1995 à 2007, quelque 10 000 m2 d' espaces verts ont été plantés ou replantés à Chaville. Les principales opérations ont porté sur :
- la création du Parc François Mitterrand, qui relie le Parc Fourchon, la rue Anatole France et le Pavé des Gardes et jouxte l'école maternelle du Muguet et le jardin d'enfants y attenant. Avant 1995 cet espace qui avait fait l'objet d'une tentative de construction abandonnée suite à l'instabilité des sols, était tombé plus ou moins en deshérence après des coupes d'arbres. Il comprend aujourd'hui un espace de jeux et un espachiens.
- la reconstitution des espaces verts de l'Allée des Chênes : à la suite de plusieurs annnées de négociations avec l'OPIEVOY, l'essentiel de l'emprise des "tours" TEAM (3 000 m2) lui a été racheté par la ville à l'euro symbolique, remis en état et planté avec de nouvelles allées, jeux, sanichiens, sécurisation du site. Un poste d'agent d'entretien spécialisé lui a été consacré. Le nouveau gymnase s'y insère bien.
- à l'occasion de la construction de l'immeuble OPHLM 92 au 237 avenue R.Salengro, il été décidé d'y inclure un jardin public ( Jardin Ferdinand Buisson) qui permet une traversée agréable vers la maternelle des Myosotis ; il est planté de rosiers et agrémenté de quelques bancs.
- à l'angle des rues Marcel Rebard/Leo Lagrange, dans le quartier de l'Ursine, un petit jardin public a été créé et permet aux riverains de se reposer ou de s'adonner à la pratique des boules.
- les Terrasses Ausserré sont l'une de nos premières créations, dans la rue de la Fontaine Henri IV qu'elles relient au quartier qui la surplombe. A cet endroit il y avait en 1995 un espace improbable, instable et entouré de palissades de chantier. Il est aujourd'hui planté de rosiers et d'iris et permet à nouveau le passage entre les deux quartiers.
- Entre les "tours TEAM", la voie ferrée RG et l'arrière de la résidence Albert 1er se situe un autre jardin public, assez important, qui jouxte la centrale ELYO de cogénération. Il a fait l'objet d'une restructuration complète avec plantations, jeux et sanichien. Il sera probablement possible d'y installer ultérieurement une petite serre de plantes exotiques, ouverte au public et profitant de la proximité immédiate de la chaleur de la centrale. A noter que le "Jardin Victor Usher", de l'autre côté de la partie sud de la résidence, n'est nullement "détruit" comme l'ont écrit certains mais simplement restructuré pour permettre le dévoiement de la rue des Blanchisseurs. Le cèdre, en particulier, est conservé dans le périmètre du futur groupe scolaire et un nouvel arbre de même essence a été planté à l'extérieur, à proximité immédiate. Ce travail est pratiquement terminé et se présente bien, quelques plantations sont encore à mettre en place à la bonne saison.
- quelques micro-espaces ont été créés, généralement pour aménager des délaissés de voirie ou valoriser l'installation d'oeuvres d'art ; ainsi, sur le site de l'ancienne station-service "Elf" au débouché de la rue de la Mare Adam, place Gaston Audonnet, en face de la Résidence Beausoleil ou autour de la maternelle des Noisetiers. Il en va de même de la sente du Pont Vert, pour laquelle un contrat d'entretien de la cascade est prévu.
- enfin, le jardin (ancien cimetière) situé en parallèle à la rue de la Mare-Adam a fait l'objet d'un travail sur sa qualité et ses accès mais il se verra ultérieurement agrémenté d'un environnement propre à sa double vocation de jardin public et cinéraire.
La protection des espaces verts est le second volet de notre action.
Sous réserve de ce qui a été dit en liminaire, c'est évidemment un objectif essentiel pour la municipalité que de faire en sorte que le patrimoine naturel de Chaville soit préservé, entretenu et embelli.
Dans cette perspective le POS approuvé, mis en place en 1995 (voir N.B.) , nous a permis de mettre en place des outils inexistants jusqu'alors. Ce sont tout d'abord les EVIP (Espaces verts d'Intérieur d'Ilôt Protégés) mais aussi les coefficients d'espaces verts applicables à chaque permis ou à une zone donnée, sur des parcelles privées ou publiques. Ces EVIP, que le POS impose dans de nombreux endroits de Chaville, permettent de sécuriser pour l'avenir des emprises cohérentes de terrain.
Mais il y a aussi les coefficients d'espaces verts applicables, depuis la création du POS, à chaque permis et qui permettent de sécuriser une proportion raisonnable d'espaces verts privés. Dans plusieurs cas, lors de la construction d'une résidence, nous avons pu négocier avec le maître d'ouvrage l'abandon au profit de la commune de parcelles engazonnées ou arborées, entretenues ensuite par le service des espaces verts de la ville (entrée de Chaville côté Sèvres, rue Anatole France par exemple). Dans le cas du Centre Ville, ce pourcentage est globalisé afin de permettre la création d'emprises importantes etcohérentes q ui donnent du sens à l'ensemble. L'esprit du pourcentage d'espaces verts n'est en effet pas d'être une machine à éviter des constructions utiles mais de valoriser qualitativement lesdites constructions et d'équilibrer l'urbanisme. Sur l'espace central de la ville, plutôt que la juxtaposition d'espaces verts réglementaires mais incohérents, pas toujours bien entretenus et riches en barrières diverses, on privilégiera donc le repos et la rencontre en favorisant la circulation publique dans un ensemble unique planté et arboré de quelque 3 000 m2 avec une grande et une petite perspective. Il s'articulera cependant avec les espaces verts privés alentour et les voies de circulation ou espaces verts préexistants qui l'entourent.
Nous plantons de plus en plus d'essences nouvelles et intéressantes, repérées chez les professionnels ou en arboretum. Bien évidemment, dans ce domaine, le temps est un facteur essentiel et ce sont plutôt les générations futures qui en profiteront !
Enfin, avec la coopération du Conseil Général, une carte des arbres remarquables a été dressée et permet de sauvegarder dans les meilleures conditions possibles les sujets sains.
Les Espaces Verts et les Chavillois
Les Vignes de Chaville sont taillées et exploitées par l'association Vivre à Chaville. Mais les plantations, l'entretien général des terrains et l'accompagnement en matériel sont réalisés par le service des espaces verts. La seconde vigne, plantée voici 4 ans dans le "parc de l'Académie", produit déjà un vin d'assez bonne qualité, à consommer avec modération cependant. Nous n'avons en tous cas aucun complexe à faire par rapport aux productions de Suresnes ou d'Issy-les-Moulineaux ! Un rucher, traité en prairie naturelle, l'accompagne.
Mais le dialogue avec les Chavillois à propos de leurs propres espaces verts ne s'arrête pas là puisque deux centres de jardins familiaux (Val Saint-Olaf et Les deux Pins) ont été créés et sont activement cultivés et que le concours des jardins et balcons fleuris permet, tout comme le Salon de la Nature, les échanges et une compétition amicale entre amateurs de biodiversité et créateurs de beauté florale !
L' accompagnement des espaces verts :
Les espaces verts ne "vivent" pas non plus seuls. Ils permettent de valoriser des créations esthétiques comme des sculptures, des mobiliers urbains indispensables (sanichiens et espachiens), des lieux de convivialité ou de loisirs sportifs (terrains de pétanque). C'est ainsi que les oeuvres d'artistes comme Achiam, Boyan, Douek ont pu être valorisées et que d'autres le seront bientôt. Pour les enfants en particulier, cela fait partie de leur éducation.
Les Parcs Forestiers & les rapports avec l'ONF :
Le statut des parcs forestiers est simple : l'espace est mis à disposition par le ministère de l'Agriculture par le biais de son gestionnaire, l'ONF, par le biais d'une convention. Mais les équipements sont financés et mis à disposition par la ville, qui en est responsable. Il y en a deux à Chaville, à la Mare-Adam d'une part et d'autre part au carrefour de la rue du Coteau et de la rue de la Martinière. Régulièrement, nous discutons avec l'ONF, administration qui a bien sûr ses propres critères, de l'entretien de ces parcs et aussi d'autres sujets.
L'entretien des parcelles situées sur le territoire chavillois dans les deux forêts concernées (Meudon et Fausses-Reposes) mais qui sont, celles-ci, sous la responsabilité de l'ONF en tant que gestionnaire de la fôrêt domaniale, pose parfois problème, surtout en termes de communication car les riverains, disposant de peu d'information préalable, ne comprennent pas toujours bien l'objet des coupes claires (les plus "sévères") ou sombres, ni le comportement des équipes de coupe ou de débardage d'entreprises privées adjudicataires de l'ONF. En d'autre termes, mêmes si les opérations de l'ONF sont en général justifiées sur le fond, elles pèchent souvent au niveau de leur réalisation et surtout de la non-communication qui les accompagnenet, y compris vis-à-vis des municipalités.
Les projets
Dans une note ultérieure, je m'efforcerai pour ne pas allonger démesurement un texte déjà détaillé, de mieux informer sur les nombreux projets ou réalisations en cours de nouveaux espaces verts : grande et petite perspectives du Centre Ville, "mail" Marivel, nouveaux mini-espaces de quartiers, toitures végétalisées etc. Dans une ville qui se doit de rester la porte Verte de Paris (ce qui n'est évidemment pas synonyme de blocage urbain), c'est en faisant vivre sans cesse nos espaces, en les diversifiant, en les rendant toujours plus conviviaux et didactiques, en asssociant les riverains à leur gestion dans certains cas et conservant une gestion publique de l'espace vert, que nous remplirons le mieux cet objectif.
N.B.
Rappelons qu'avant 1998 il n'existait pas à Chaville de POS approuvé et donc naturellement de COS légaux...