L'existence de Chaville est attestée depuis de Xème siècle et sa fondation à partir d'une villa (au sens gallo-romain du terme) par l'évêque Inchadus*. Au fil des temps, Chaville est devenue une ville, relativement modeste à l'échelle de l'Ile-de-France mais qui serait une sous-préfecture, voire une préfecture en province. Depuis une quinzaine d'années sa population est remarquablement stable, autour de 19.000 habitants et c'est une vraie ville que les Chavillois ressentent comme telle et qui retrouve un certain dynamisme. Mais il lui manque encore quelque chose.
Parmi les caractéristiques d'une ville il y a bien sûr l'existence d'un Centre, exerçant diverses fonctionnalités : concentration d'un certain nombre d'équipements publics, lieu de convivialité et de rassemblement occasionnel de la population, poumon commercial et culturel de la ville, noeud de communications, lieu cultuel principal pour les croyants, implantation économique principale et marché aux comestibles permettant également l'installation de "volants" (textiles, objets divers etc.). Un centre ville est donc à la fois un coeur et une vitrine pour la communauté. A l'inverse, une ville dépourvue de Centre Ville est susceptible, à terme, de perdre toute attractivité, de démotiver ses habitants et même de voir disparaître son identité. C'est donc bien ce qui manque encore à notre Chaville.
Or, Chaville n'a jusqu'à présent jamais eu de centre et l'implantation au début des années 90 de l'Atrium, l'équipement de loin le plus important de la ville ( dix mille mètre carrés, avec une médiathèque, un conservatoire, l'une des plus importantes salles de spectacle des Hauts-de-Seine et divers équipements annexes), de l'hôtel Campanile et du centre d'entreprises "10ème avenue" s'est faite au milieu de la montée de l'avenue R.Salengro, essentiellement pour des raisons d'opportunité financière. D'un point de vue urbanistique, la logique de division dont souffrait la ville depuis longtemps s'en est donc trouvée plutôt aggravée, d'autant plus qu'elle s'accompagnait de l'absence d'un P.O.S. approuvé.
Il était donc logique, et c'était d'ailleurs une réflexion commune à toutes les formations politiques responsables, de proposer la création du Centre Ville, devenu en quelque sorte l'Arlésienne chavilloise. Après la mise en place du POS en 1998, nous avons donc entamé la réflexion et la concertation qui ont conduit, après de très nombreuses réunions de travail et de concertation, l'intervention de professionnels de toutes disciplines et une série de décisions des élus, à l'élaboration du Centre Ville tel qu'il va maintenant se réaliser sur le terrain à partir de mi-2008 pour l'essentiel. Encore fallait-il que cette réflexion et cette réalisation se fassent en suivant un fil directeur cohérent et susceptible d'être suivi par l'ensemble des acteurs. Ce fil directeur, c'est le développement durable et même s'il existe d'autres conditions au succès final (attractivité économique, cohérence du projet, solidité du financement, qualité de la réalisation) elles sont assez largement contenues dans le concept même de développement durable.
Aussi un document résumant l'ensemble des exigences du développement durable était-il nécessaire et ce document, c'est la Charte que nous nous proposons d'exposer ci-après, avant d'évoquer brièvement les autres facteurs de la réussite.
*Le propos étant ici d'ordre urbanistique, j'invite celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire chavilloise -et ils sont nombreux- à se tourner vers le service de Documentation et d'Archives de la Ville et les travaux de l'association A.R.C.H.E.
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