Ville ancienne, Chaville a aussi été, malheureusement, l'une des villes les plus sinistrées de la région en termes de patrimoine au sens large du terme (public et privé). Cette situation, dont les raisons sont plurielles, n'est malheureusement pas récente, elle date de plusieurs décennies. Absence de maîtrise de l'urbanisme jusqu'en 1995, évènements divers, manque d'intérêt ou de compétence pour ces sujets, rénovations brutales de l'après-guerre, sinistres divers, tout s'était ligué pour faire disparaître à peu près complètement les bâtiments réellement de valeur de la surface de la commune et en 1995, lorsque l'équipe actuelle se vit confier la gestion de la ville, la situation était véritablement affligeante. Dès lors, que faire ?
Tout d'abord, un inventaire, afin de repérer les élements de patrimoine plus ou moins intéressants et encore récupérables ou aménageables. Dans certains cas, c'était facile ; dans d'autres, il a fallu les découvrir au fil des années, en particulier lorsqu'il s'agissait de fonds "intellectuels" ou artistiques. Un certain nombre sont encore certainement à découvrir, d'ailleurs. Méfions-nous à cet égard des dérives comme du dogmatisme. Ce n'est pas parce qu' un bâtiment ou un arbre est plus ou moins ancien qu'il mérite sans discernement d'être conservé à tout prix. Il convient, à une époque où l'invocation de la "protection de l'environnement" dissimule assez souvent des intérêts privés ou des desseins politiques, de garder l'esprit critique : ne confondons pas écologie et environnement avec égoïsme et voisinage. D'autre part, s'il est bien mené, le renouvellement de la ville ou du couvert végétal est lui aussi constitutif de patrimoine.
Puis, il a fallu prendre des mesures générales ou particulières pour protéger ou maintenir tel ou tel bâtiment ou lieu, grâce à un ensemble de mesures dont la mise en place, pour des raisons principalement réglementaires et juridiques, prend parfois du temps. Ces mesures de sauvegarde ont le plus souvent un caractère préventif, parfois aussi curatif.
Un troisième stade était celui de la mise en valeur. Il fallait, à partir de l'existant et avec des moyens assez limités, permettre au public de repérer le lieu ou l'objet, de retrouver sa qualité même modeste et de le résinsérer dans le paysage et les habitudes chavillois. Dans certains cas, c'est le mode de fonctionnement qui pose problème car il ne suffit pas de conserver ou d'acquérir, il faut aussi évaluer et sécuriser dans le temps les ressources adéquates pour le fonctionnement pérenne du patrimoine.
Pour une ville qui n'a plus de patrimoine historique de réelle valeur, il faut bien sûr se contenter de mettre en exergue, faute de mieux, un nombre suffisant d'objets de second rang en termes de qualité mais auxquels les Chavillois sont légitiment attachés car ils leur rappellent les racines de la ville ou les traditions et métiers qui y préexistaient. Une autre solution existe, et nous sommes en train de la concrétiser : travailler "dans l'esprit". En reconstituant des bâtiments d'un style proche de l'ancien mais de bonne qualité et offrant des volumes suffisants ainsi que leur environnement paysager, on peut être fidèle au passé sans être obligé de maintenir des lieux devenus fragiles ou insalubres voire ressusciter des sites comme dans le cas de l'ancien château de Chaville.
Allant plus loin, un certain nombre d'actions plus récentes ont permis, dans les dernières années, au travers d'acquisitions et d'échanges principalement mais aussi de réalisations nouvelles dans différentes directions, de créer un nouveau patrimoine. Plus diversifié, il a aussi pour fonction, non d'être une sorte de collection de "potiches paysagères" mais de s'intégrer au maximum dans la vie quotidienne en la calmant et en l'enrichissant.
Revenons maintenant sur ces différents points en évoquant, pour finir, quelques projets qui ne sont à ce stade que des directions de travail à préciser en fonction des réactions ou des idées de tous.
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