Ca tombe bien !
Le groupe des Caisses d'Epargne vient de perdre 600 millions d'euros, alors que le krach bancaire était déjà en route. Réaction du chef de l'état, escorté de l'inénarrable Christine Lagarde : "Faites fouetter les coupables !" ( sous-entendu : pourquoi les hauts dirigeants du groupe de l'Ecureuil, un symbole théorique de la prudence financière, ont-ils, ces idiots, réussi à se faire pincer au mauvais moment et à décrédibiliser ainsi mon travail politique !) Il va bien arriver un moment où il devra se fouetter lui-même avec ses amis néo-libéraux.
En effet, cela fait des années, et tout le monde le savait sauf apparemment le gouvernement, que les banques ont fait du casino financier l'une de leurs activités essentielles et la principale source de leur revenu. Cela fait des années que les banques, consciemment et délibérément, recrutent des traders sur un profil très spécifique : des jeunes issus de très grandes écoles scientifiques y compris l'X et Centrale. La "mission" de ces jeunes est précisément de jouer pour le compte de leurs institutions avec des capitaux très importants et d'inventer des produits dits "dérivés".
Aujourd'hui, ils sont inévitablement devenus autant de responsables faciles : "Quoi, vous ne gagnez plus de quoi parader auprès de nos actionnaires et vous mettez en plus en jeu nos confortables sièges, sous lesquels sont rangés nos parachutes dorés ! Dehors, livrés à la justice et à la vindicte publique. Nous ? On ne savait rien de vos agissements et vous nous avez trompés !" : la logique millénaire du bouc émissaire s'est mise en marche, pour sauver un establishment irresponsable et conformiste, car le conformisme est, tout les professionnels le savent, l'une des caractéristiques du milieu bancaire.
C'est à se demander si l'on prend vraiment les gens pour des idiots : la question n'est pas de "mieux contrôler" (sic) une activité dont le développement détourné et insensé a bel et bien été encouragé, elle est bien celle que nous nous posions dans la série "quelques réflexions sur la crise actuelle" : ne faut-il pas obliger les opérateurs financiers à bien faire leur métier et non, mal, celui des autres ? Tentons donc d'y apporter quelques réponses.
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