Enfin, pourrait-on dire !
Enhardi par la passivité ambiante, l'hyper président avait poussé trop loin sa botte en voulant catapulter son seigneur fils, déjà perché sur la cage dorée du Conseil Général des Hauts de Seine, à la tête du plus gros développement immobilier d' Ile-de-France. L'indignation en France et -on en a moins parlé- la risée générale dont nous sommes hélas l'objet à l'étranger, l'ont contraint au recul tactique.
Pourtant, ne nous laissons pas abuser. Même si cette première défaite est symboliquement importante, elle doit maintenant être consolidée. En attendant de pouvoir en changer, il faut contraindre ce gouvernement et son véritable patron à s'inspirer à nouveau, tout simplement, des principes de notre République : Liberté, Egalité, Fraternité.
Or, le penchant compulsif à centraliser le pouvoir aux mains d'un seul qui sous-tend par exemple les projets de loi sur le "Grand Paris" et la soi-disant "réforme" des collectivités territoriales comme les tentatives de mise au pas de la télévision ou de la Justice, sont clairement liberticides. La généralisation du fichage, le presse-citron organisé dans les entreprises privatisées, le comportement colonial qui persiste outre-mer ne le sont pas moins. Et le procès Villepin montre assez l'esprit du pouvoir actuel.
Après plusieurs années de sarkozysme ministériel ou présidentiel, on voit maintenant ce qu'il en est de l'égalité. La théorie générale du sarko-libéralisme et de ses thuriféraires c'est qu'il faut faire des cadeaux aux grandes entreprises, au MEDEF et aux citoyens les plus fortunés afin de ne pas démotiver les vaillants créateurs d'emplois. On en revient au renard libre dans le poulailler libre...La réalité, c'est que la "pwofitasyon" dénoncée par nos compatriotes antillais envahit l'hexagone.
Les tentatives permanentes de diviser les Français, de les dresser contre leurs élus, de vilipender le service public et ses agents montrent bien ce qu'il en est en ce moment de la Fraternité. L'intensification des charters du sinistre Besson et des chasses à l'homme voire à l'adolescent, le retour à une mauvaise "realpolitik" dans l'international, le traitement méprisant réservé aux marins-pêcheurs, ouvriers, agriculteurs, personnels hospitaliers ou autres Kanaks en sont d'autres et tristes témoins.
Que faire, nous dira-t-on ?
Tout simplement, revenir à la raison c'est à dire fonder une politique juste et ambitieuse sur des principes positifs et solides.
Revenir à la raison, c'est d'abord s'assurer qu'en France chacun fasse bien son métier et non, mal, celui des autres. Comme l'aurait dit le général de Gaulle, que les banques prêtent, que les assureurs assurent, que les entrepreneurs entreprennent, les enseignants enseignent, les artistes créent, les journalistes informent, les parents éduquent...et les étudiants, comme Jean Sarkozy, étudient jusqu'à leur diplôme. Quant aux politiques, qu'ils laissent la scène aux vrais comédiens.
C'est ensuite faire le compte des atouts immenses de notre pays, les organiser en lignes d'action intelligentes et coordonnées, concerter nos forces vives, les motiver et les intéresser chacune à leur place et dans le respect et la bonne foi. Sur cette base, il faut inventer une nouvelle politique, déclinable sur l'ensemble de notre espace d'influence et qui ne se laisse pas abuser par les préjugés ni ne les exploite.
Travailler hardiment à la solution des sujets majeurs : éducation, culture, conditions de vie pour tous et emploi, en respectant tout le monde, c'est possible et il y a des gens pour le faire. De cette entreprise, le Sarkozysme n'offre hélas qu'un lamentable ersatz, en vendant sous de grands mots une politique qui en est exactement le contraire, comme dans le cas de notre devise nationale. La Réforme n'est qu'une Réaction, la Rigueur n'est qu'un laxisme, la Sécurité n'est qu'une insécurité ou une oppression et la Croissance n'est qu'un recul.
Au train actuel il y a hélas fort à craindre que si les Français, enfin désabusés au sens propre du terme, font confiance en 2012 à une Gauche unie et guérie de ses luttes fratricides, celle-ci ait un champ de ruines à gérer. Profitons donc du temps qui nous reste pour faire progresser la Décentralisation et ses fruits, avancer des propositions économiques et politiques, construire la nouvelle maison commune de la gauche et nous préparer à l'alternance.
Les Radicaux ont toujours pensé, avec Gambetta que la politique, c'est l'art du possible ! Mettons-le en pratique, cet Art.