Réaction Radicale Rapide
Histoire-Géo : encore un recul !
Il y a deux conceptions de l'enseignement : une conception humaniste et une conception utilitaire.
Dans la conception humaniste, l'enseignement fait partie de l'éducation. Il forme l'enfant, puis le jeune pour en faire, non un simple agent économique au service de son entreprise mais un vrai citoyen. Pour cela il faut éduquer son jugement, le détourner de la propagande et des idées toutes faites. Former son esprit au rejet de la violence mais à l'acceptation des responsabilités, le rendre apte à une vie libre en société. Pour cela il lui faut, entre autres, des fondamentaux solides dans les grandes matières et une solide culture générale, où l'histoire, qui explique la logique temporelle des comportements collectifs ou individuels et la géographie, qui situe les groupes humains entre eux et par rapport à la Nature, sont fondamentales.
Cet enseignement, dispensé par des enseignants indépendants et motivés, est indispensable à tous. Ce n'est qu'après, mais tout au long de la vie, que les enseignements techniques doivent venir s'appuyer sur cette mémoire vive et permettre l'adaptation permanente de l'enseigné au contexte économique.
Dans la conception utilitaire, dont le sarkozysme se fait le chantre, l'élève ou l'étudiant est d'abord destiné à devenir un agent économique, travaillant et consommant en permanence y compris le dimanche. Dès lors, inutile de le charger en savoirs "inutiles", cela fait perdre du temps et de l'argent à l'Etat.
Plus vite les profs seront formés, mieux cela vaudra et à la limite, s'ils ne sont pas formés du tout, ce n'est pas si grave, ils se débrouilleront.
On fera démarrer les filières spécialisées le plus tôt possible et on accentuera encore la tendance de l'Education Nationale à s'imaginer que les jeunes les moins favorisés n'ont pas vocation à l'enseignement général, qu'il vaut mieux que tout le monde sache, mal, l'anglais plutôt que quelques-uns, bien, l'allemand ou l'italien etc.
Ce qui compte, au collège, comme au lycée ou à l'université, c'est de séparer le plus vite possible (malgré un discours démagogique) les "élites" des autres, afin de rendre chacun le plus vite possible, soi-disant "rentable" : lycées d'"excellence", universités "prestigieuses" aptes aux classements internationaux etc. Le blingbling appliqué à l'éducation, quoi…
Ce modèle met, bien sûr, l'homme au service des sociétés, non la Société au service de l'Homme. Nous, nous croyons que c'est la force et la solidité d'un savoir bien construit et bien intégré pour chacun qui font la solidité d'une société, qui va de pair avec son efficacité économique et politique.
Islam : ne nous voilons pas la face !
On voit bien où l'on veut en venir : après les fonctionnaires, les jeunes, ce sont les Musulmans qu'il s'agit de diaboliser. Car tout régime profondément instable et incompétent a besoin de cibles qui détournent le public de la réflexion citoyenne et lui inspirent des réflexes collectifs de peur.
Bien sûr qu'en France comme ailleurs, l'amalgame à la communauté nationale d'une population de culture musulmane et/ou de couleur différente est un processus plus difficile et plus long que celui qui, au long des siècles, a conduit à intégrer des Chrétiens. Encore ce processus est-il finalement assez récent et porte déjà des fruits.
Bien sûr que tout le monde doit faire des efforts pour vivre ensemble et que l'idéal laïc et républicain doit continuer à s'imposer. L'immense majorité des Français d'origine non "gauloise" le partagent d'ailleurs déjà, parfois depuis très longtemps comme nos amis Ultramarins, parfois plus récemment et même, pour certains, en débarquant de l'avion car ils idéalisaient la France.
Mais où mène l'orchestration de la différence, le plus souvent à géométrie variable d'ailleurs, plus ou moins inspirée par la soi-disant "culture chrétienne" de l'Europe ou de la France ? Cette culture, d'ailleurs, tend à prendre ce qu'il y a de moins bon dans le christianisme, lequel est censé être fondé sur l'amour de l'Autre, pour se rapprocher de l'esprit des croisades. L'invoquer en permanence, c'est nier la laïcité, c'est aller à l'impasse, dans le meilleur des cas et au conflit, dans le pire.
L'Europe, l'Asie, l'Afrique ou le Moyen-Orient ont-ils attendu le Christ ou Mahomet pour exister ?
N'existent-ils plus depuis qu'ils sont partis ? Sont-ils tous d'accord ? Non.
La culture est ce que l'on en fait , ce que l'on partage en commun au foyer de la République comme sous la tente du désert, les conversations que l'on a au hammam ou au lycée, le travail au chantier ou la pause près de la machine à café.
C'est quelque chose de dynamique, de positif, qui se construit sans cesse et que seuls des irresponsables peuvent vouloir détruire ou exploiter de façon déviante.
Ce ne sont pas les élucubrations intéressées de MM. BESSON & Co., l'œil rivé, pour le compte de leur maître, sur l'audimat, les sondages ou les résultats espérés aux prochaines élections qui nous intéressent mais ce que nous avons, tous, à construire ensemble pour partager la France, dans le monde entier.
Justice…pour la Justice !
Comme sur bien d'autres fronts de notre société, la Réaction maquillée en "réforme" continue à sévir.
Parmi les pays démocratiques, la France est l'un de ceux qui investissent le moins dans l'administration du Droit et de la Sécurité qui sont pourtant le BaBA d'une société "moderne" : prisons et centres de rétention surpeuplés à la limite, voire en-deçà des Droits de l'Homme, rythme de travail des tribunaux supérieur à celui du sacrosaint Privé (à quand les suicides ?), police en désarroi.
Il est vrai que la Justice n'est pas "rentable" et que pour l'instant on ne peut la sous-traiter à Bouygues (encore que…).
La "réforme" ?
- C'est exiger plus de "rendement" des policiers : une idée débile et dangereuse qui se traduit par la multiplication des gardes à vue et des bavures, plus récemment par une réaction saine des policiers : la manif !
- C'est copier servilement des institutions judiciaires étrangères qui font partie d'une autre modèle social inspiré par une autre philosophie, celle par exemple des Etats-Unis (justice transactionnelle, plaider coupable etc.)
- remplir davantage encore les prisons, ré-entonner à toute occasion l'air de la récidive
- C'est inféoder davantage encore le Parquet, supprimer les juges d'instruction
- C'est affaiblir la répression de la criminalité en col blanc et s'en prendre surtout aux plus faibles, aux moins instruits, aux étrangers même s'ils font tout pour vivre en Français
- C'est diminuer les moyens psychiatriques tout en "responsabilisant" le milieu médical et paramédical
Cerise sur ce triste gâteau qui ne peut mener qu'à la catastrophe : la suppression brutale de 200 tribunaux d'instance. Sur ce point, comme sur beaucoup d'autres, on travaille à recréer le désert français, avec le concours de l'"autre" transfuge socialiste, Jean-Marie BOCKEL. La décimation du service public et des droits des plus faibles continue : encore 2 ans à "tirer" !