Deux ans seulement après la reprise de la ville par l'UMP et contrairement à Sèvres, CHAVILLE vote à nouveau à gauche :
52,1% contre 47,9%
Pourquoi ?
Bien sûr, il y a les équations personnelles de J.P.HUCHON et de V.PECRESSE, notre vélizienne voisine pourtant. Mais la différence avec Sèvres montre que le facteur municipal est lui aussi présent. Essayons d'y voir plus clair.
De l'entrée en fanfare...
Sitôt arrivé, le nouveau maire sarkozyste n'avait pas manqué de pratiquer les rites de sa religion, avec une campagne de propagande voulant faire croire aux gogos que la ville était en mauvaise condition financière et le matraquage des taux de la fiscalité des ménages visant à la fois à crédibiliser ce discours et à se créer des "poires pour la soif" politiques. Le problème, c'est qu'il y a maintenant trop de cash, d'où l'étonnante proposition…d'en rendre avant les prochaines législatives et aussi le risque de l'employer à des sottises. Ici aussi, on retrouve Sarkozy..
Beaucoup de propagande, quelques plumes du paon où l'on pense, les Etats Généraux qui vont bien, le retour du blason des Louvois aux dépens du populaire muguet, l'entrée était classique.
au laisser-aller...
Puis, ont suivi l' assujettissement progressif des associations (dans la pure tradition sévrienne), la relance des projets de promotion privée, le fantasme inutile de police municipale qui va surtout nous priver de la police d'Etat qui fait globalement bien son travail, la baisse des prestations sociales et surtout le torpillage en règle du Centre Ville, réduit à une simple opération immobilière au profit du privé, lequel récupérera les emprises publiques patiemment accumulées. Good business...
Quant à l'ex-centre aéré des Petits Bois, un promoteur va y construire un immeuble à 7 000 euros le m2..Tiens, où est donc passé Chaville Environnement ?
L' architecture des nouveaux chantiers n'est plus surveillée par la ville. Exemple : le nouveau bâtiment de Saint-Thomas, avec un retour aveugle sur l'avenue au lieu d'une façade s'inspirant du petit bâtiment classique qui avait été détruit.
Nous avions pourtant passé des années à essayer de rendre à l'avenue R.Salengro un semblant d'allure et d'homogénéité. Maintenant, pendant encore 4 ans, il faudra supporter de voir la ville redescendre la pente et laisser les maîtres d'ouvrage reprendre la tradition du "n'importe quoi, n'importe où" . Chaville n'est pourtant pas une ville ouverte destinée à redevenir la Cendrillon de sa voisine d'en-bas.
à la prise de risques ...
Les projets, utiles ou non, impliquant un partenariat de la Ville avec des propriétés (ou copropriétés) privées sont purement et simplement abandonnés à eux-mêmes sous prétexte de non-intervention dans les affaires privées (mais à quoi sert une Mairie, alors ?), d'où la réapparition des friches, ruines en formation et situations à risque.
La liste en est longue : la Villa Sully (en face de la statue du Général de Gaulle) qui devient une ruine lamentable ; le Chemin de la Terrasse ( la leçon de la tempête Xynthia, à savoir que la bureaucratie ne doit pas prévaloir sur le bon sens, n' a apparemment pas été comprise pour la gestion de ce problème, malgré les précédents : n'oublions pas que ce chemin est privé et que laisser des véhicules lourds y circuler pour densifier cette zone est doublement contestable ); les ex-Maisons du Citoyen et ex-Académie des Beaux-Arts; la sécurisation du centre des Créneaux ouvert depuis des lustres à tous les vents etc.
et au retour des vieux mythes...
Chaville, se développer et se moderniser ? Un urbanisme rigoureux, diversifié et de qualité incitant les Chavillois à travailler, acheter, se distraire près de chez eux ? Une autonomie suffisante au sein d'une Interco pitoyablement affublée du nom de GPSO* ? Pouah ! Inutile tout cela ! Chaville n'est que "résidentiel" et tout se décide à la centrale boulonnaise de l'UMP/NC, circulez, y a rien à voir.
Que les Chavillois bien lotis bossent à Issy, à Boulogne ou ailleurs et sortent à Paris. Que les moins bien lotis s'en aillent ailleurs s'ils ne sont pas contents…et s'ils le peuvent.
S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! Ce n'est pas nouveau et après tout nous sommes sur la route de Paris à Versailles...
De Porte Verte de Paris, Chaville risque de se muer en Porte Grise de GPSO.
Quant aux commerces, ils se créeront paraît-il tous seuls sans Centre Ville attractif car à la SNCF les wagons roulent tout seuls sans locomotive, c'est bien connu ! C'est tout au moins la théorie de la municipalité : s'il n'y a pas et ne doit pas y avoir de Centre Ville à Chaville, c'est que Dieu ne l'a pas voulu !
Nous, nous croyons qu'un train doit être tiré ou poussé par quelque chose, par exemple une locomotive et que, sans un centre dynamique, nos avenues et notre ville en général ne peuvent que péricliter. C'est du simple bon sens, mais allez le vendre aux spécialistes de l'urbanisme que sont les fabuleux auteurs de la base "nautique" de l'Ile de Monsieur à Sèvres : 50 millions d'euros...pour rien !
Si nous avions co-fondé la communauté d'agglomération, c'était pour que Chaville puisse s'appuyer sur une communauté puissante, où la Gauche (majoritaire aujourd'hui à Issy, Meudon, Vanves et Chaville) et les élus en général pèsent quelque chose et dont la population ait un vrai retour, non pour abdiquer comme aujourd'hui devant une machine technocratico-commerciale sans âme. Un de ces jours, on va nous apprendre qu'on nous a désigné un maire "externalisé" du privé ; c'est peut-être "rentable" après tout...
voire aux scandales !
Au moment de l'expulsion, rue de Stalingrad, d'inoffensifs squatters sans proposer de solutions alternatives et où toujours plus nombreux sont les Chavillois réduits à manger des pâtes tous les jours, à faire des économies sur la cantine, à se priver de vacances ou à dormir dans leur voiture il est scandaleux de rendre inhabitables ou de murer des propriétés en bon état (au coin de la rue Martial Boudet, ou sente Castel), de ne pas assurer le paiement de l'énergie pour les plus démunis, de ne rien prévoir pour les sans-abri de la forêt ou de la ville. Idem pour l'attitude mollassonne vis-à-vis des bailleurs sociaux, de leurs chantiers et surtout de leur politique d'attribution.
C'est le retour aux années 80…le social en moins
En résumé, on assiste au retour de la gestion des années 80 et du vieux mythe du "plateau résidentiel", avec le côté social-chrétien en moins. On remarquera en passant le parallélisme frappant avec le tropisme de N.SARKOZY qui, au moment même où Barack OBAMA (un vrai chef d'Etat, celui-là) cherche à garantir un minimum santé à tous les Américains, veut faire de l'égoïsme de classe et de la transformation du citoyen en consommateur des valeurs (!) de la République.
A Chaville, en assaisonnement, on à droit à un peu de trompe l'œil mais façon Sarko toujours, avec la "récupération" du mûrissement et la réalisation de bien des projets (privés et publics) utiles conçus et lancés par la municipalité d'Union précédente**
Et sur le fond, au delà de la restauration de l'égoïsme-roi, c'est un désolant manque d'imagination et de dynamisme qui frappe.
Conclusions
Que le maire, meudonnais, cherche à faire ressembler Chaville à son vieux réservoir électoral de Vaucresson, Ville d'Avray et Marnes, cela peut se concevoir dans l'optique politicienne qui est la sienne. Pourquoi en effet se fatiguer et prendre des risques quand on peut faire autrement, si l'on est un professionnel chevronné de la politique ?
Mais les quelques élus chavillois qui l'entourent n'ont, eux, aucune excuse pour pousser à cela et le résultat des élections régionales devrait les inciter à réfléchir. Comment peuvent-ils se rendre complices du "crime urbanistique" consistant à vouloir priver définitivement une ville de 20 000 habitants d'un véritable centre de vie et de sa culture autonome et à manier l'éteignoir économique et social ?
Quant à nous, nous devons nous aussi tirer des conclusions, et de préférence les bonnes.
Ainsi qu'en atteste souvent le premier tour avec l'utilisation du vote écolo en station d'attente, les bon scores de la liste HUCHON2010 dans les Hauts-de-Seine et à Chaville ne représentent nullement la victoire d'un seul parti mais l'approbation nuancée d'un début de changement comportemental du PS et de la Gauche, assortie du rejet d'une politique nationale aussi inefficace que réactionnaire.
Les bonnes conclusions à mettre en oeuvre, c'est l'union sans sectarisme des forces de progrès, des écologistes et des associations civiques ou environnementalistes , la qualité et la diversité des candidats, la robustesse de projets positifs et démocratiquement construits, la fidélité aux engagements souscrits vis-à-vis de la population et des autres élus.
Exploitons l'embellie pour travailler ensemble, dans ce sens.
Les Chavillois viennent de nous y encourager.
------------------------------------------------------------------------------------------------------*En réponse à l'argument "massue" des technos (il faut vendre du m2 à l'étranger !), il était parfaitement concevable de créer en complément une marque commerciale adaptée à l'international pour répondre à la nécessité de commercialiser les kilomètres carrés de surface de bureaux. Mais avoir un vrai nom symbolisant la vie communautaire de 400 000 habitants était à notre avis infiniment plus important que ce genre de considérations. Notre Communauté d'agglomération, non réductible à une simple activité tertiaire, méritait autre chose qu'un acronyme techno, simple écho à une promotion immobilière isséenne (Seine-Ouest) et aux mots d'ordre présidentiels du moment (Grand Paris)
**La liste en est longue. Outre les nombreuses réalisations sociales du quotidien, hélas en voie d'attrition progressive, il y a en construction, à des stades divers, diverses réalisations publiques ou privées mais (alors) attentivement suivies, en termes d'architecture et d'intégration dans la cité, par la Ville
- le Groupe scolaire du ci-devant Centre Ville
- la reconstruction de la résidence ALJT, boulevard de la Libération, dans l'esprit de l'ancien château de Chaville (à voir !)
- l'ex-Cité Emmaüs reconstruite des Châtre-Sacs (à voir !)
- l'immeuble HLM de l'OPHLM 92 en face des Créneaux , qui va se faire dans les mêmes volumes que la construction prévue à l'origine des Terrasses de France après le règlement d'un dossier juridiquement très complexe
- la multirésidence du Logement Francilien au Puits Sans Vin ( quelques logements + accueil APEI ), fruit elle aussi d'un travail juridique très dur et de nombreuses négociations
- les Jardins de Cativilla (en face du carrefour Guilleminot)