Nous avons voulu, en quelques lignes, vous permettre en un CLIC de passer en revue les données et enjeux essentiels de votre vote des 14 et 21 mars prochain, pour les élections régionales en Région Ile-de-France. Bonne lecture !
-
Pourquoi voter, aux élections régionales ?
1. Parce que le Conseil Régional est une institution essentielle au devenir de 11.5 millions de personnes : 10 000 personnels (dont 7.500 techniciens de nos lycées), 5 milliards € de budget annuel, des centaines de lycées et centres de formation et d'apprentissage, de grands projets vitaux pour votre quotidien : Plan transports, Schéma Directeur de l'ile de France, schéma de développement économique.
2. Pour faire mentir ceux qui prêchent l'indifférence, le vote extrémiste ou le rejet global de la politique : si celle-ci compte aussi des brebis galeuses, il n'y en a probablement pas plus parmi les élus que dans la vie professionnelle ou dans la vie tout court. Et à l'arrivée, on a les élus qu'on mérite,tout simplement.
3. Parce que c'est un privilège par rapport à beaucoup de pays dans le monde : l'abstention en France est quelque part un camouflet à toutes celles et ceux qui, ailleurs dans le monde, versent leur sang pour pouvoir, justement, voter en démocratie.
-
Comment ça marche ?
1. C'est une élection à la proportionnelle, un peu sur le modèle des municipales. La parité est respectée. Après l'élection, le Président fait élire un exécutif de 15 vice-président (e)s : c'est peu, vu l'ampleur de la tâche.
2. Dans chaque département, un certain nombre de candidats avec une tête de liste. Vous votez à la fois pour la tête de liste, Jean-Paul HUCHON par exemple, et pour les candidats de votre département.
3. Au deuxième tour, les listes ayant dépassé 5% au premier tour peuvent fusionner avec les 2 arrivées en tête, celles ayant dépassé 10% se maintenir. A titre d'exemple, la majorité régionale actuelle a uni Socialistes, Radicaux, MRC, Verts, PCF et associatifs.
4. Le 26 mars, les 209 conseillers régionaux éliront le nouvel exécutif.
· Combien coûte l'action régionale ?
Aujourd'hui, au-delà de la dotation de l'Etat, le prélèvement fiscal de la Région représente en valeur absolue quelque 70 € par an pour chaque ménage Francilien. C'est beaucoup moins que les augmentations d'impôt dans bien des villes de droite…
· Les enjeux
1. Apprécier le bilan du mandat, la qualité des équipes proposées, la capacité à assumer des responsabilités techniques et financières importantes et une politique sociale forte et la crédibilité (expérience et charisme) de la tête de liste pour rassembler et motiver son équip
2. Sanctionner une tentative de recentralisation et de réaction politique. En effet, au travers des textes en discussion au Parlement, l'UMP voudrait
· que les Régions soient privées de la clause de compétence générale qui leur permet de suppléer aux carences de l'Etat,
· qu'elles deviennent financièrement dépendantes de celui-ci, donc contraintes à accompagner une mauvaise politique contre la volonté leurs élus, très majoritairement à gauche
· qu'elles abandonnent le pouvoir d'urbanisme que la Loi leur attribue aujourd'hui. Sur instruction du "Château" sans doute,
l'Etat bloque d'ailleurs depuis plus d'un an, au mépris de la loi,la transmission au Conseil d'Etat du Schéma Directeur Régional ( SDRIF) voté par le Conseil, c'est à dire l'urbanisme régional. On paralyse ainsi la compétence d'urbanisme des élus régionaux, sans dite pour pouvoir ensuite les accuser d'immobilisme.
...et mettre fin au scrutin proportionnel en "cantonalisant" les futurs conseillers territoriaux, donc faire reculer la parité !
-
Les sujets qui peuvent fâcher
1. Les transports
Comme dans toute métropole, les transports en Ile-de-France sont une affaire lourde et complexe qui nécessite du temps. La Région, principal financeur, n'a cependant la main au STIF (Syndicat des Transports d'Ile-de-France) que depuis 3 ans, après 30 ans de gouvernance étatique. C'est pourquoi il est injuste de lui imputer certains disfonctionnements, souvent dus au passé d'Etat et à la politique libérale appliquée aux transports publics et auxquels elle remédie progressivement. C'est la "solution" vendue par la droite (retour à la gestion étatique avec la Société du Grand Paris + privatisation rampante de la SNCF et de la RATP) qui est inefficace et, même, à terme, risquée pour les voyageurs.
2. Le Grand Paris
Sur le papier, c'est une belle idée. Dans les faits, avec le gouvernement actuel, ce serait faire du mauvais Haussmann.
Ce n'est pas en dessaisissant les collectivités territoriales de leurs compétences légales, en bâclant des projets qui ne correspondent pas aux besoins des Franciliens ou en pratiquant la cavalerie financière et les effets d'annonce qu'on crée une grande métropole durable.
Ce n'est pas non plus en mettant des bâtons dans les roues ( par exemple par le blocage illégitime du SDRIF par l'Etat ou la spoliation du patrimoine du STIF ) qu'on fera avancer les choses.
3. L'"inaction" de la Région
...est l'un des quelques thèmes chers aux candidats sarkozystes.
Il s'agit là, bien sûr, d'un mythe.
L'exécutif régional a, de fait, relancé des pans entiers d'activité laissés en jachère par le gouvernement : plan de mobilisation des Transports (18 milliards €) ; SDRIF; rénovation, construction, sécurisation des lycées ; développement de l'apprentissage ; soutien au monde culturel abandonné par l'Etat etc.
Alors, on peut tout reprocher à cette Région…sauf l'inaction !
4. Les missions mal remplies de l'Etat
Par contre, la Région doit et devra suppléer à de nombreuses tâches pour lesquelles l'Etat prélève des impôts mais qu'il n'assure pas, ou de plus en plus mal.
Ainsi
- ni le logement, ni la sécurité, ni la santé, ni la culture ni le soutien aux associations ne sont en principe de compétence régionale. Or, si les projets gouvernementaux étaient votés, l'Etat serait incapable, vu sa situation financière et les idées du gouvernement, de relayer la Région pour ce qu'elle fait.
Autrement dit, c'est le vide qui succèderait aux réalisations.
- Dans les compétences directes de la Région ( Lycées, Formation professionnelle, Transports ) l'Etat, contrairement à ce qui prétend la propagande officielle, ne fait souvent pas sa part de travail.
- Pire encore, dans les attributions propres de l'Etat, il arrive que la Région doive payer au-delà de sa part ( logement, aménagement de commissariats, remise à niveau des conditions de travail des employés des lycées).
Dans ces conditions, les accusations d'"inertie" ou de "saupoudrage" ne font que ridiculiser leurs auteurs.
C'est l'Etat qui a prouvé qu'il était inerte et c'est parce qu'il ne fait plus bien son travail et empêche même les autres de faire le leur, que la Région est contrainte d'intervenir dans les domaines nécessaires au bien-être des Franciliens. Elle doit pouvoir continuer à le faire.
Quant au Grand Paris, c'est la gestion démocratique d'une grande métropole qu'il nous faut, non le retour à une gestion technocratique de l' Etat, démotivé de surcroît par la politique brouillonne, brutale et anti-sociale des sarkozystes, une politique sans avenir, sans foi et parfois sans loi.
-
Le bouclier social
Pour toutes ces raisons, la Région veut constituer un vrai bouclier social protégeant, au moins en partie, les Franciliens des effets néfastes de la crise et de la fracture sociale provoquée par la politique du gouvernement.
Voici juste quelques éléments d'un programme à la fois riche et concret :
SANTE
- Aide à l'aménagement des urgences en hôpitaux publics
- Aide à la recherche sur maladies rares et pathologie du vieillissem
- Prise en charge de complémentaire santé pour les jeunes
LOGEMENT
- Création d'une Autorité Organisatrice du Logement
- Mise en place d'un pacte financier avec les maires bâtisseurs
EMPLOI ET JEUNES
- Carte Imagin'R pour tous les jeunes de moins de 25 ans et gratuité pour les jeunes en insertion
- Soutien à l'accès aux marchés publics pour les PME/PMI
- Création de services publics régionaux de l'emploi et de la formation
- Prises de participation au capital des PME innovantes
- Soutien à la transition écologique de l'économie frnacielienne
MONDE ASSOCIATIF
- Poursuite des programmes d'emploi-tremplins
-
COMMENT VOTER…SI VOUS ETES EMPECHE (E)
Le site RAGEAP du groupe politique des Radicaux de gauche et Apparentés au Conseil Régional vous donne toutes indications utiles si vous ne pouvez venir personnellement voter les
14 et 21 mars prochains :