Sommaire
- Abstention passive, abstention active
- Courage...Fillons !
- Syllogisme 92
- OTAN en emporte le vent
- Culte Vaudou...du privé
- Transportés d'admiration
- Et à dimanche prochain !
Abstention passive, abstention active
Comme il fallait s'y attendre, le pouvoir essaie de détourner l'abstention massive (qui est hélas une tendance lourde de la vie politique européenne) pour justifier ses projets aberrants de recentralisation sur le thème "Ca n'intéresse pas les Français, donc j'avais raison !"
Or ça n'a rien à voir car les autres élections aussi sont concernées et il y a de multiples raisons (décrédibilisation du "politique" à laquelle la dérive sarkozyste elle-même contribue, mobilisation des jeunes vers les ONG et les associations, tendance sociétale au zapping etc.)
C'est aussi parce que le vote blanc n'est pas reconnu en France.
En effet, il ne reste au citoyen qui veut exprimer une désapprobation globale de certains comportements politiques que deux solutions :
- ou il s'abstient et pour expliquer son comportement "incivique" , le justifie à son tour par un refus global "du" politique alors qu'il n'a globalement jamais été aussi bien informé et que le devoir de voter est inséparable de la démocratie
- ou il se tourne vers les "votes refuges" par exemple le vote écologiste, centriste ou extrémiste, au risque de voir sa voix mêlées à celles des partisans convaincus de ces choix politiques et exploitée comme telle.
Ceci explique d'ailleurs certaines variations fortes des scores d'un scrutin à l'autre et les pulsations brutales des votes écolo, centriste ou frontiste.
C'est pourquoi les Radicaux ont toujours milité pour la reconnaissance du vote blanc en tant que prise de position politique.
Courage…. Fillon(s) !
Ardent propagandiste des droites régionales voici quelques semaines, le Président de la République a subitement pris de la hauteur et botté en touche vers de vastes sujets comme la réforme des retraites ou l'accompagnement personnalisé d'évènements graves sans doute mais ponctuels et qui relèveraient logiquement des responsabilités des ministres...s'ils n'avaient pas été décrédibilisés par leur propre chef !
En politique électorale par contre, dans un climat de défaite annoncée, ce sera le Premier Ministre qui sera à la manœuvre ! A sa place, on s'inquiéterait pour son avenir…compte tenu qu'il commence à faire une ombre sérieuse à l'omniprésident.
Mais ce qui compte, c'est le produit, non le vendeur.
La vérité, c'est que le sarkozysme est au bout du rouleau et qu'après avoir cru aux innombrables promesses, "réformes", "états généraux", "Grenelles" et à différentes formules entretemps brocardées voire ridiculisées, les Français s'aperçoivent que les battages d'estrade et les moulinets de sabre n'annonçaient nullement l'arrivée d'un cortège de vraies et utiles réformes.
Il dissimulaient un vide sidéral de la pensée politique et économique accompagné d'un esprit profondément réactionnaire, du maintien voire de l'augmentation des avantages en place pour les privilégiés et d'innombrables bêtises qui auront fait de terribles dégâts dans le paysage de notre pays quand l'alternance interviendra, sans doute, en 2012.
Ces élections régionales sont l'occasion de dire vraiment non au retour en arrière, oui à de vraies réformes de structure sur le fonctionnement respectif du privé et du public, du marché du logement, de la sécurisation de la prise d'âge, du développement social et éducatif durable.
Et même si l'actuel premier ministre est plus présentable que son patron, ce n'est certes pas la Droite qui pourra les assumer. Pour autant "Sarko" essaye de faire maintenant dans le registre sérieux. Mais en matière de retraites il a d'ores et déjà choisi les solutions qui n'en sont pas (rallonger la durée du travail et diminuer les prestations servies aux plus pauvres) alors que l'axe principal logique, acceptable et praticable est celui de l'augmentation des cotisations.
Syllogisme 92
Isabelle BALKANY a très bien illustré l'état d'esprit UMP-Sarkozyste en développant un syllogisme révélateur : "L'Etat, c'est Sarkozy. Or, Sarkozy et nous (Isabelle et Patrick n.d.l.r.), c'est la même chose. Donc, nous sommes l'Etat…"
On sait le niveau d'éthique élevé qui prévaut dans la gouvernance des Hauts-de-Seine, un département dont l'ex-président et prédécesseur de N.SARKOZY, condamné par la Justice, enlumine encore régulièrement de sa faconde les meetings électoraux de l'UMP et où le caractère dynastique espéré par l'actuel président a été révélé.
On sait aussi que ce département est à la fois antichambre et base arrière du sarkozysme.
Pourtant, quelle que soit leur sensibilité politique, les électeurs n'y sont nullement condamnés à avaliser indéfiniment de graves abus au travers aujourd'hui de leurs conseillers généraux (et peut-être demain territoriaux) majoritaires.
C'est pourquoi il devrait également symboliser un coup d'arrêt décisif infligé à la politique de recentralisation personnelle et de négation des vraies valeurs républicaines, par un plein succès de la Gauche rassemblée au deuxième tour de ces élections régionales.
OTAN en emporte le vent
Et un camouflet de plus pour la politique étrangère de l'omniprésident, après l'Union pour la Méditerranée, les gesticulations au Moyen-Orient, les dossiers lybien ou iranien, la baisse de notre effort culturel et bien d'autres encore : les Etats-Unis éliminent l'avion d'EADS du marché des avions-ravitailleurs !
Tous ceux qui ont fréquenté les Américains savent qu'ils sont des partenaires durs en affaires, ultra-réalistes mais solides et avec qui l'on peut travailler. Mais avec eux il faut éviter le papillonnage et le bluff, s'il n'est pas appuyé d'un bon colt. Rester crédible, c'est l'essentiel.
A quoi bon dès lors se précipiter pour réintégrer le commandement militaire de l'OTAN, faire servir des troupes françaises en Afghanistan sans cause nationale, bref s'indexer largement sur la politique américaine, si l'on a pas au préalable négocié avec nos partenaires un certain nombre de choses et entre autres la coopération et les règles y applicables en matière d'armements ?
Et à partir du moment où l'on croit paraît-il à un "couple franco-allemand", peut-être pourrait-on éviter de critiquer ouvertement la politique économique des Allemands et les consulter sur les dossiers EADS avant de s'en prendre aux Américains, sans aucun effet bien sûr… mais une fois de plus, il n'y a que la communication qui compte.
Culte Vaudou... du Privé
Une des caractéristiques du Sarkozysme est une croyance aveugle aux effets bénéfiques du couple RGPP*/recours au privé. Dans tous les ministères et surtout dans leurs dépendances, ce ne sont que décimations aveugles, non-remplacement des retraités, enquêtes, audits et évaluations chèrement payés à des consultants extérieurs, restauration des pratiques de petits chefs bien vus à l'UMP.
Dans une deuxième phase, interviennent les recrutements de contractuels sans vocation particulière ni éthique vis-à-vis du service public, en attendant de procéder carrément à la privatisation, synonyme d'élargissement de la fracture sociale qui se développe rapidement en France.
Le tout, imposés à des personnels déjà surchargés de travail et travaillant le nez dans le guidon, sous l'effet combiné de la crise et de l'incohérence du travail ministériel.
Le moral est donc en berne partout et la productivité aussi, car gérer le service public sur les bases et avec les critères du privé (à supposer qu'ils soient pertinents) est une idiotie, les fonctionnaires étant invités à une course en sacs où eux sont en sacs et pas leurs "concurrents" privés.
Un exemple frappant, l'Hôpital Public, victime à la fois d'une ministre bien à droite et qui clairement ne rêve qu'à servir les copains du privé, d'une bureaucratie ministérielle parfois schizophrène et d'injustes campagnes de presse initiées par le gouvernement lui-même.
Il y a des réformes à faire, bien sûr, mais surtout pas ainsi !
Tout ça, au nom de quoi ?
Au nom d'une croyance aveugle, partagée avec la Commission bruxelloise : celle que la meilleure Europe, la meilleure France, sont celles de la libre concurrence du renard libre dans le libre poulailler et où l'on n'embête plus les riches avec les problèmes des pauvres, au-delà de quelques aumônes le dimanche (pour ceux qui ne travaillent pas, bien sûr). L'axe Bruxelles-Bercy au service de la démocratie chrétienne nord-européenne, en quelque sorte.
*Réforme Générale des Politiques Publiques
Transportés… d'admiration
Pour l'invraisemblable culot des candidat (e) s de l'UMP francilienne en matière de transport public et d'urbanisme en Ile-de-France. Dans leurs campagnes,
- Ils (elles) ont reproché à l'exécutif régional (Gauche et Verts réunis) de n'avoir pas réparé en 3 ans l'inertie de l'Etat dans la gouvernance du transport public alors que, pour la première fois, ça bouge dans ce domaine
- Leurs "solutions" : de nouvelles promesses, le retour à la technocratie d'Etat …et la volonté de laisser, à terme, les RATP et SNCF privatisées décider elles-mêmes des lignes, des tarifs… et, plus grave encore, des normes de sécurité !
- Il cherchent à vendre un "Grand Paris" concocté en quelques mois dans son bureau par Christian Blanc et enluminé par les concepts généraux de grands architectes réduits au statut de publicistes
- Ils sont complices depuis 2 ans du blocage du Schéma Directeur Régional de l'Ile-de-France (SDRIF) qui exprime l'urbanisme de la Région voté par ses élus, afin de pouvoir vendre aux naïfs l'imaginaire "inaction" de son président.
Bluff, amateurisme, mauvaise foi, irresponsabilité, mépris des autres, propagande et priorité aux grands intérêts privés : bref, tous les ingrédients du sarkozysme !
A nous de mettre fin à tout cela et de poursuivre… sur la bonne voie !
Et à Dimanche prochain !
Et Dimanche, on vote ! En Ile-de-France, le choix se réduit maintenant à deux listes.
L'une, conduite par Jean-Paul HUCHON, ne promet pas tout mais elle continuera à nous faire avancer socialement, économiquement et politiquement dans cette région. Elle assure à l'Ile-de-France d'être une base solide et un exemple pour convaincre l'ensemble des Français de faire, en 2012, le choix du progrès.
Ce choix devra être proposé par des formations politiques se donnent impérativement pour règle le respect des engagements souscrits et l'absence de tout hégémonisme, l'intelligence dans la conduite des affaires, l'efficacité dans l'action .
Il faut lui dire oui.
L'autre se propose de relayer dans notre Ile-de-France une vision sociale rétrograde, déjà largement responsable par impéritie ou par laxisme des malheurs de centaines de milliers de nos concitoyens victimes du chômage, du mal logement ou du déficit de couverture santé et qui fait de nous aujourd'hui une lanterne rouge des Droits de l'Homme en Europe. Elle glose sur une identité nationale qui devrait être faite de fraternité, d'imagination, d'éducation plurielle mais laïque, d'affirmation dans le monde d'une culture originale, porteuse de paix et de progrès.
Or, tout cela, elle nie ou même le combat, jusque dans sa campagne électorale.
Il faut donc lui dire non.
A Dimanche !