Et voici la vigne de Chaville et l'arrière de l'Académie des Beaux-Arts qui abritait l'Estampe de Chaville, Association éjectée depuis deux ans de l'univers culturel municipal.
Ce n'était probablement qu' un premier pas. En attendant l'hypothétique installation d'un "Hôtel des Métiers d' Art" qui coûterait nécessairement très cher car il impliquerait une rénovation complète avec une mise aux normes aux frais des Chavillois ( probablement entre 1 et 2 millions d'euros) et des loyers très faibles pour une utilité des plus incertaines à cet endroit, on peut se demander pourquoi se débarrasser d'une activité de création anciennement chavilloise, qui est aussi...un métier d'art,(!) pour la remplacer par un projet aussi hasardeux.
L'ultime destination de cet emplacement, on peut déjà la deviner. Dans des documents préparatoires du PLU nouveau, une résidence de 70 logements (probablement dans les mêmes prix qu'aux futurs Petits-Bois, c'est-à-dire autour de 6 000 euros le m2), s'y voit tranquillement inscrite. Adieu, vigne, adieu, rucher. Silence radio bien sûr du côté de telle ou telle association soi-disant apolitique de "protection de l'environnement", dont tout le monde aura entretemps compris quel était son véritable objet social : avoir une mairie de droite à Chaville...et lui servir de "démineur" ou de propagandiste, selon les cas, face à la légitime indignation des citoyens.
L'urbanisme scélérat généré par le fabuleux "Grand Paris" prévoit qu'autour des gares, la main est rendue à l'Etat en matière de permis de construire, soi-disant pour des raisons stratégiques de transport. Ainsi, les mairies UMP pourront génialement se laver les mains de leurs responsabilités environnementales sur le thème "c'est plus nous, voyez à l'étage supérieur !"
Il faut être bien naïf pour ne pas comprendre que cette disposition -en fait, la seule qui intéresse vraiment le milieu sarkozyste qui a déjà fait machine arrière sur les transports après les élections régionales- a été soufflée à ses amis par l'efficace lobby des constructeurs promoteurs.
Il est bien sûr très imprudent de laisser à nouveau, à l'extrémité de cette même voie, densifier une zone creusée de nombreuses galeries, et très sensible aux alternances de pluie, de sécheresse ou de gel. De plus les effets de la charge au sol de plusieurs constructions accolées sont incertains, tout comme ceux du trafic quotidien d'une dizaine de véhicules supplémentaires sur le chemin des Terrasses qui accuse à nouveau des faiblesses.
En cas de retour à un incident majeur sur cette voie privée, les riverains qui en sont propriétaires sont hors d'état de faire face et la ville refuse bien évidemment de leur racheter le chemin uniquement pour faire plaisir au promoteur. Autrement dit on laisse faire et on crée une situation inextricable et dangereuse.
A la base, toujours le même raisonnement (exactement le même que dans les communes victimes de Xynthia) : "rien ne l'interdit au POS, donc c'est autorisé et quant aux conséquences, après nous, le déluge !". Le maire-adjoint à l'urbanisme, qui a exercé le même mandat dans la ville de résidence du maire de Chaville, devrait pourtant se souvenir qu'à Meudon aussi, les problèmes de carrières sont très délicats...
Il est parfaitement ridicule d'alléguer, pour excuser cette négligence, les "droits" générés par un POS (ou un PLU). L'existence de droits à construire qui ne peuvent être que zonaux (car l'urbanisme à la parcelle est interdit par la loi et tout interdire reviendrait à priver tout un chacun d'un droit légitime à faire évoluer son habitat) ne dispense nullement des élus responsables de leur devoir de vigilance et de discussion sur chaque opération particulière avec les maîtres d'ouvrage.
Ceux-ci sont souvent des gens responsables qui comprennent en général très bien que certaines constructions ne peuvent se faire, à condition de les prévenir avant qu'ils ne s'engagent, sans les laisser s'engluer dans des opérations dangereuses et promises à l'échec.
Quant à l'autre mauvais prétexte invoqué ( la "nécessité" de respecter les objectifs de logement du PLH d'agglomération), il est tout aussi folklorique : l'UMP se rit bien de la démocratie et du Droit, quand son propre patron fait bloquer depuis 2 ans le SDRIF régional, au mépris du vote des élus régionaux et de la Loi ! De plus, c'est le torpillage du Centre Ville, voulu par le maire et ses amis, qui provoque un décalage par rapport au PLU d'agglomération, retard dont il se sert maintenant avec habileté pour justifier la généralisation d'opérations de construction privée....dans les quartiers.soi-disant à protéger ! Bien entendu, on change de pied au passage, en métamorphosant les programmes de logement "classe moyenne" ou de logement aidé prévus en Centre Ville en opérations "haut de gamme". L'urgence, c'est maintenant de "sortir" du m2 à 6.000 euros minimum, partout où il y a du vert. Ni vu, ni connu !
De qui se moque-t-on ? Seuls des gogos peuvent se laisser attraper par ce genre de tour de passe-passe et même, parfois, applaudir l'artiste de les avoir bernés. Mais les politiciens de métier, qui ne savent faire que cela, sont experts à rouler dans la farine leurs amis, leurs collègues et parfois même la Justice tout comme leurs opposants réels ou théoriques. Ils ont un registre d'"arguments" très large pour cela.
Troisième "lézard", qui concerne une occasion exceptionnelle de créer, dans le quartier Marivel, l'espace de tranquillité et de repos qui lui manque. Ici au contraire, on est dans une zone où le bruit généré par la circulation est agressif et dont seul un patient travail sur les nouveaux bâtiments, les ravalements et les emprises jouxtant l'avenue, a pu un peu restaurer l'image en attendant, si tout se passe bien en 2014, de travailler en profondeur l'insonorisation, la vitesse et l'environnement urbain.
La propriétaire du pavillon de droite (sur la photo) souhaite le vendre. Celui de gauche appartient depuis longtemps à la Ville, qui se l'était fait céder par le promoteur de la résidence de la Porte Verte (derrière le pavillon rose), précisément pour éviter la densification au droit de l'avenue, garantir en même temps la tranquillité de la résidence et marquer positivement l'entrée de ville. Il possède un petit parc auquel il serait facile en abattant le mur intermédiaire, d'adjoindre le jardin du pavillon rose tout en laissant passer librement la circulation piétonne de la résidence.
Il suffirait que la Ville achète ce deuxième pavillon pour créer définitivement dans le quartier un petit parc comportant deux constructions auxquelles il sera facile de réserver un usage municipal, par exemple culturel ou social, voire même les services techniques et de l'urbanisme. On pourrait ainsi recréer une zone verte, la replanter et la protéger du bruit, peut-être même y aménager quelques places de stationnement pour l'accès aux services.
Ce serait infiniment plus pertinent que d'acheter et de rénover à grand frais (budget réel, environ 2 millions d'euros ) le pavillon du 8 boulevard de la République uniquement pour y accueillir des services (Technique et d'Urbanisme) qui sont très bien là où il sont...sauf si bien sûr si la concupiscence des promoteurs s'étend aussi aux terrains de l'actuel club de tennis, ce qui n'est pas du tout exclu.
Mais ne nous faisons pas d'illusions : avec des "raisons" tout aussi imaginaires que celles de l'augmentation massive des impôts, on laissera un promoteur acheter la parcelle de droite et probablement aussi celle de gauche. Tant pis, définitivement tant pis, pour la qualité de vie du quartier Marivel et particulièrement des jeunes familles et des personnes âgées.
Après le torpillage d'un vrai Centre Ville dont notre ville avait le plus urgent besoin on voit ici, preuves en main, ce que valent les beaux discours sur l'environnement, le développement durable, la concertation etc. Mais les faits finiront par avoir raison de la crédulité des uns et de la complicité des autres, quelles qu'en soient les motivations.
La boucle est pour l'instant bouclée. Disparition progressive mais définitive des espaces verts, laisser-aller dangereux, opportunités ratées, négationnisme urbain : l'anti-urbanisme s'est installé. Et avec le retour de la droite aux affaires, les vieilles habitudes reviennent aussi : urbanisme à la parcelle, montée en flèche des impôts et des prix, diminution des prestations sociales, étiolement des commerces, propreté douteuse de la ville, projets hasardeux... et bonheur des promoteurs, qui n'espéraient plus faire main basse sur une ville aussi favorisée par la Nature, La Franco-Suisse tient la corde, suivie de près par Bouygues Immobilier, mais d'autres reviennent très fort...Ils ont encore trois ans pour en profiter.
A qui tout ce gâchis profite-t-il en définitive ? Cela vaut la peine d'y réfléchir. Il n' y a pas de sot métier et la promotion immobilière a aussi un rôle à jouer dans l'urbanisme, à condition que le "patron" reste le maire et son équipe. Mais quant, au niveau local (comme au niveau national d'ailleurs) les intérêts financiers privés prennent clairement la main et imposent leur loi et leur rythme, ce ne sont certainement ni l'effet du hasard, ni le désir altruiste d'accueillir les mal-logés ou la seule idéologie qui sont en cause...
A la gauche bien sûr mais aussi à tous ceux qui, en toute honnêteté et quelles que soient leurs opinions, aiment Chaville et veulent en faire une vraie ville équilibrée et heureuse, d'en tirer les bonnes conclusions.
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