40 ans ! déjà que le Général de Gaulle nous a quittés. Ils auront suffi à mettre à bas les côtés positifs de son héritage, par la faute des héritiers supposés principalement. Les célébrations récupératrices ont par contre fleuri car pour les actuels gouvernants et leurs conseillers l’invocation des mânes du disparu, les discours proto-gaullistes et l’utilisation de la Croix de Lorraine relèvent de l’exploitation d’une marque commerciale bien dans l’esprit de l’entremets Franco-russe ou du Banania. Comment s’en étonner de la part de politiciens professionnels pour qui les sondages sont devenus, non un indicateur pour gouverner mais une fin en soi ? Ce n'est même plus le régime des partis et des marchands abhorré du Général, mais le régime du parti et du CAC 40...
Le spectacle d'une cynique exploitation d’un patrimoine politique dont les valeurs lui sont devenues étrangères est une raison de se rappeler en quoi les idées du gouvernement actuel, son mode de fonctionnement et les motivations qui l’inspirent sont non seulement différentes mais antinomiques du gaullisme qu’il prétend continuer.
Il est donc intéressant d'évoquer, d’une part dix principes du gaullisme et d'autre part, en clin d'oeil à Aubade mais sans dentelles, dix leçons de marketing de l’UMP assortis d’un exemple alto séquanais assez typique. Notre département, comme l'actualité nous le rappelle régulièrement, est hélas au travers de Charles PASQUA -maître ès-commissions et rétro-commissions- à l'origine et au centre des dérives politiques actuelles. Il continue cette douteuse tradition grâce aux proches (sont-ils encore ses amis ?) de l'ex-ministre de l'Intérieur, toujours présents et actifs voire promus (cf. la fin ce cet article et l'arrêt récent de la Cour de Justice de la République avec un lien direct) .
Le gaullisme mettait une efficacité parfois redoutable au service d’une idéologie composite.
- Il y a avait, d’abord, l’affirmation d’une indépendance et d’un esprit de résistance qui n’excluaient nullement le respect de nos partenaires internationaux qu’ils fussent européens, américains, asiatiques ou non-alignés. Vis-à-vis d’Israël, de la Chine ou du monde arabe comme de la Francophonie, la France sut faire bouger les lignes tout en restant fidèle à ses amitiés et à ses principes : la Realpolitik restait soumise à une vision et la France, ouverte au dialogue, n'avait pas pour premier objectif de se dissoudre dans un sous-ensemble flou et matérialiste, tout en vantant une "identité nationale" dont le parfum vichyste a justement scandalisé nos partenaires européens.
- Sur les sujets de présence française outre-mer qui valurent à de Gaulle tant de haines parfois compréhensibles de la part des acteurs du drame, des évolutions progressives permirent sans doute d’éviter d’épouvantables bains de sang sans perdre de positions majeures en termes culturels tant il est vrai que dans le cas de notre pays, notre culture est un atout majeur qu’il s’agit à tout prix d’intégrer dans nos stratégies. Pour autant, des épisodes terribles comme par exemple ceux de l'abandon des harkis ou d'un management nucléaire hasardeux, assombrissent durablement ce chapitre.
- La gestion de notre économie était marquée par une volonté, parfois un peu anecdotique, de faire respecter le primat du politique : il ne s’agissait pas alors d’utiliser des gourous mercantiles pour justifier les mesures antisociales du moment, mais d’utiliser des experts sans doute plus respectables à inspirer discrètement puis à accompagner les décisions majeures du pouvoir dans ce domaine. Dans ce contexte, l’idée de laisser au fil des années la finance créer les conditions d’une crise majeure puis d’en faire retomber les conséquences voire d’en attribuer la responsabilité à tous y compris aux défavorisés, aurait sans doute paru aberrante et scandaleuse.
- Contrairement à ce qu’on a vu depuis, le régime gaulliste privilégiait le fond à la forme en matière de démocratie. Usant et abusant du scrutin populaire, le général eut en tous cas l’élégance d’en tirer lui-même les conclusions lorsqu’il tourna en sa défaveur. La prise de pouvoir dans les media était claire et non insidieuse, ce qui ne la justifiait pas davantage que certaines et brutales interventions policières. Les services d’action étaient présents, trop présents mais les menaces l’étaient également. Et le pouvoir était fondamentalement un pouvoir personnel quoiqu’il sût, à l’époque, se partager avec des responsables de calibre suffisant.
- Le mode de gouvernance politique du pays avait une logique, certes éminemment discutable et, en ce qui nous concerne, contestable. Pour autant, la morale n’en était pas absente et le souci du timonier de l’époque était, comme on sait, de tenir les dérives partisanes en lisière mais aussi de permettre aux personnalités majeures, aux grands commis de l’Etat, de s’exprimer suffisamment librement pour mettre leur énergie au service du pays, non pour ronger leur frein dans une écurie, fût-elle présidentielle. La vocation de l’ENA n’avait pas encore été détournée en vraie-fausse école de gestion. Quant à la révolution des collectivités locales elle a été, rappelons-le, relancée sous de Gaulle ce qui n’empêchait nullement le rôle planificateur de l’Etat de s’exprimer.
- Côté social, on avait clairement affaire à un régime de droite. Pour autant, il n’était pas inféodé aux puissances d’argent ni, a fortiori, aux intérêts personnels ou aux finances de parti. La bride laissée sur le cou au patronat avait une contrepartie : prendre en compte la philosophie du CNR ou au moins ses restes. Sa politique fiscale était relativement transparente. Il y avait encore à l’époque dans ce pays une classe ouvrière qui était très loin d’être au paradis. Mais des avancées étaient possibles et le gaullisme social a existé. Après tout, Bismarck a aussi fait des choses ! Le capitalisme social, non exempt d’une certaine illusion, a marqué des points. Il était en tous cas impensable de diaboliser une profession, un groupe social ou ethnique comme 50 ans plus tard.
- Le style des gouvernants, qui est important dans tout régime et particulièrement en période de crise car l’exemple, bien plus que la communication ou les claquements de fouet, reste un moteur essentiel de l’efficacité collective. Il était cohérent. Sans être austère, il inspirait la confiance et le respect y compris de la part des opposants. L’honnêteté financière pouvait, en général, être raisonnablement présumée et c’est la France, non ses hiérarques, qui menait grand train. L’éloignement des gouvernants, censé générer la grandeur était la règle d’un respect réciproque, ce qui n’empêchait pas la recherche d’un rassemblement national, réel ou illusoire, qui devait progressivement disparaître.
- La hauteur de vues et le sens, donc le respect de l’Etat et du service public, étaient présents et la personnalité du chef de l’Etat, loin d’écraser celle de ses ministres ou conseillers, l’exacerbait. Le casting des hommes, ou des femmes encore trop peu nombreuses était globalement de qualité, favorisé par une époque où la sélection naturelle du personnel politique au travers des conflits et des crises jouait encore son rôle. C’est dans ce contexte qu’il faut juger les décisions fondamentales qui furent prises dans le domaine économique, international, militaire ou énergétique.
- On comprenait que l’existence d’une grande administration et la qualité de sa conduite sont essentiels à un pays qui se veut un avenir en tant que tel et qu’elle ne doit être pas simplement un objet de critique, de complexes ou d’aveugles mesures de décimation. Un Etat, ce n’est pas quelques politiques qui font semblant d’exister en superstructure d’une république de marchands ni un mal nécessaire. C’est un pouvoir qui donne corps à une nation, équilibre l’intérêt public et la liberté privée, conquière pacifiquement de nouveaux espaces et se soucie en permanence et dans les moindres détails du bien de chacun sur le territoire. A l’époque, c’était évident.
- Enfin et pour résumer la politique de la droite de l’époque était dans son principe, durable, planifiée, stratégique. Elle était ordonnée et se pensait dans le moyen voire dans le long terme. Elle n’excluait pas les valeurs sociales même si elle n’en était pas principalement inspirée.
Loin de nous l’idée de faire ici de la nostalgie gaulliste ni l'apologie de ce régime qui eut aussi de graves défauts, entre autres celui d’ouvrir la voie à ce que nous connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire un gouvernement où l’idéologie devient l’esclave et non l’inspiratrice de l’action et qui se met au service de motivations ou d’intérêts beaucoup moins nobles. En effet, le pouvoir personnel, supportable dans le cas de Gaulle, devient insupportable lorsqu’il devient déviant et n’apporte plus de valeur ajoutée compensant, en tout ou en partie, ce péché originel qu’il véhicule. Encore plus insupportables, le bluff et le mensonge permanents vendant des choses au nom de leur contraire. Quels sont donc les dix leçons du marketing UMP ?
- Une politique extérieure marquée par un seul mot d’ordre : valoriser le Président ! D’où les incohérences multiples : au lieu de s’appuyer sur le Non au référendum sur le TCE pour renégocier, par exemple, la mise à disposition gratuite de la défense « européenne » de notre force de dissuasion, N. SARKOZY s’est hâté d’infliger au travers d’une majorité parlementaire aux ordres un cinglant camouflet aux Français. Notre politique d’exportation d’armements, indépendamment de son fond, n’est plus, quant à elle, en phase avec notre politique extérieure et nos clients ne sont plus nos alliés politiques. Vendre des armes n'est donc plus une retombée politique mais une activité commerciale en soi, génératrice de chiffre d'affaires et de rétro-commissions, plus rarement de bénéfices réels pour la France.
- La culture française, au sens large du terme, n’a plus voix au chapitre. Elle est, tout comme l’éducation, la recherche ou la Justice, considérée comme un poste budgétaire à sabrer, dans une vision rappelant très fort celle de l’Amérique des années Bush ce qui n’est probablement pas l’effet du hasard. Au mieux, il s’agira, au lieu de limiter les dégâts dans le milieu culturel grâce à quelques mesures ponctuelles. Quant à l’Education, terreau de notre culture originale, elle-même l’un des principaux atouts que nous pouvons jouer, elle ne fait l’objet d’aucune stratégie, au point de nier la notion même de pédagogie ! Le mot d’ordre, c’est : oubliez !
- C’est sans doute dans l’économie que l’improvisation est la plus évidente. Pendant des années on favorise la promiscuité entre énarques et milieux financiers, en laissant des inspecteurs des finances devenir des patrons de banque surpayés, insoucieux de leur responsabilité citoyenne et non rester des questeurs incorruptibles. Le jour où les conséquences arrivent, on vilipende publiquement ceux qu’on a encouragés en sous-main et qu’on continue à laisser faire. Les règles du jeu sont ici très claires : l’Etat non seulement sécurise le profit des grands groupes mais il assume leurs erreurs. Il ne joue pas la rampe de lancement de l’initiative économique mais l’assureur du (gros) privé : c’est en quelque sorte du colbertisme à l’envers.
- Coté démocratie, il n’y a guère de différence avec l’ère gaulliste, à une exception et quelques nuances toutefois : de Gaulle respectait les décisions populaires une fois orchestrées et ne se servait pas de sa majorité pour infirmer des choix très clairs du peuple. Les services d’action sont toujours présents, la manipulation des media aussi, quoique plus sournoise. Les abus policiers sont objectivement encouragés. L’affaire de l’Afghanistan, parmi beaucoup d’autres, illustre l'indifférence de N.SARKOZY pour sa propre majorité. Le mensonge est si naturel qu’il ne surprend voire ne choque plus personne, la propagande a pris le masque de la communication. La dernière intervention du chef de l'Etat à la télévision en donne un triste exemple : il n'y a quasiment rien de vrai dans ses affirmations !
- La gouvernance La « réforme » des collectivités territoriales tout comme le soi-disant « Grand Paris » mettent en évidence un tropisme antinomique avec la vision gaulliste qui organisait l’Etat non comme concurrent et parasite des collectivités mais en développant de pair missions régaliennes et missions locales pour rapprocher la dépense du contribuable. Le parlement en est arrivé au point où la majorité pratique le futur antérieur en anticipant son propre accord avec les pensées ou plus exactement les manœuvres du président de la République. La différence, c’est que leurs devanciers « godillots » tablaient sur 60% et non sur 30% dans les sondages…
- Sur le plan social, il est clair qu’on assiste à une régression et à vrai dire, à la mise en place progressive d’une Réaction. La mondialisation sert de prétexte à une suite de mesures antisociales dont les conséquences n’apparaissent que progressivement, la principale d’entre elles étant la généralisation de la misère « propre ». Rien de sérieux pour le logement, généralisation d’une taxation indirecte déjà excessive, apparition de distorsions graves en matière de santé, de justice, de droits de l’Homme et d'éducation, précarisation de l’emploi, étranglement de l’associatif social. Alors que l’épisode de la « réforme » des retraites met en évidence une vision très incomplète des équilibres budgétaires, les coupes dans le service public nuisent clairement aux plus défavorisés. Que le peuple s’occupe de son pain, nous on s’occupe des jeux ! pourrait être ici la devise.
- Le « style Sarko » a tant fait gloser que tout commentaire est ici inutile. Ce qui est certain c’est que la vulgarité des mots, qui est en général le reflet d’une autre vulgarité, s’est assise à côté du goût de l'argent sur la plus haute marche de notre Etat. Casse-toi, pauvre c… !
- Les droits de l’Homme méritent par contre une mention spéciale : imagine-t-on les vrais Gaullistes mener un flirt appuyé avec l’idéologie pétainiste, recruter dans les rangs adverses un sinistre Ministre de l’Immigration et de l'Identité Nationale, défaire progressivement le tissu laïc en diabolisant les uns ou les autres ? L’Islam, les Roms, les gamins des banlieues, les fonctionnaires, qui manque à l’appel ? On pouvait bien avec de Gaulle aller personnellement à la messe ou faire récupérer des « fachos » par Pasqua, jamais le discours politique global n’en aurait été affecté. Cela aussi est remis en cause. De fait, parler d'une laïcité « ouverte » c'est préluder à la fermeture puis à la disparition de ce principe-là, aussi, de la République.
- La hauteur de vues a quasiment disparu non seulement des faits mais du vocabulaire et il est significatif d’entendre parler toujours davantage de développement durable avec une politique menée exclusivement à court terme. Pourvou qué ça doure ! semble se dire l’entourage présidentiel. La "réforme" est devenue, non une évolution mûrement pesée et concertée mais un tropisme destructeur, sous-tendu par des préjugés ou des projets bâclés : transports, énergie, éducation, logement, défense ou justice, rien n'y échappe mais dans quatre ou cinq ans il faudra recoller les morceaux de porcelaine, rétablir les confiances perdues, essayer de limiter la fracture sociale.
- L’administration du pays, rouage essentiel en ces temps où la valeur ajoutée privée et « commerciale » fait de plus en plus de la France un pays qui importe massivement des biens de consommation asiatiques, est diabolisée au lieu d’être réformée. Au lieu de redéployer une force de frappe humaine que beaucoup d’autres pays nous envient et de porter le fer dans ses états-majors et non chez ses acteurs de terrain, on démolit par pans entiers et on décime à l’aveugle le service public au bénéfice de copains qui pratiquent des marges bien plus lourdes que des impôts. Où sont l’intelligence et le progrès dans tout cela (et le rapport avec le gaullisme) ? Mais, « le fonctionnaire, voilà l’ennemi ! » et le bouc émissaire du régime.
Dans tout cela, on le voit, les liens avec le gaullisme sont ténus voire inexistants : l’unité nationale cède la place au populisme, la « grandeur » se voit substituer la vulgarité, la Réaction n’a même pas le courage de s’affirmer et se déguise pour l’instant en "réformes". En approchant les virages électoraux, elle va enlever sa burqa et montrer ses dessous douteux, ceux d’un Canada Dry de l’extrême-droite.
C'est l’antithèse même d’un Gaullisme qui, quoique libéral au plan économique, porta longtemps les idéaux du Conseil National de la Résistance. Bien malin qui pourrait aujourd’hui en découvrir la moindre trace à l’UMP ! Ce n’est plus seulement l’"Europe des marchands" qu’on nous sert, c’est la France des marchands. Et il ne s’agit à aucun degré d’un gaullisme transmuté "grâce" à la mondialisation. Le Général savait en effet prendre en compte les évolutions, c’est même ce qui lui a apporté le danger et pour finir, la fin politique, à l'opposé de son lointain et prétendu successeur, Nicolas SARKOZY, qui voudrait, lui, nous vendre 'Amérique de Bush en petit.
Dans ce contexte, ceux qui à l'UMP osent encore se couvrir encore d’oripeaux du gaullisme démontrent un cynisme hors du commun qui documente précisément le danger. Et ce danger, c’est pour la droite celui de perdre son âme, comme sa cousine italienne le fait ! Autant la Droite est en soi nécessaire dans tout pays démocratique au titre de l’alternance, autant elle doit se garder des mauvais bergers, des dérapages qui peuvent la faire sortir du champ démocratique. Si donc ce régime persiste sur la pente actuelle et l’on voit mal comment il pourrait en être autrement dans un registre aussi personnel, la seule solution réside dans une large sanction électorale. Fasse le Ciel ou la destinée que la gauche se garde du sectarisme, de la division nécessairement engendrée par les ambitions et se tourne vers la créativité, l’ouverture, le travail de terrain, en France comme dans notre modeste Chaville.
Exercice d’application ou : une expertise chavilloise
Un exemple parmi d’autres, celui de l’un des membres du club alto séquanais d’anciens d’extrême-droite*, le député maire UMP de Chaville (ci-devant secrétaire général puis vice-président du RPF, micro parti pour le financement illégal duquel son parrain politique fut condamné**) et professeur autoproclamé d’orthodoxie budgétaire (mais si !) et de gestion locale (!).
Entre deux dépôts de gerbes à la croix de Lorraine et une invocation applaudie face au buste du Général, Jean-Jacques GUILLET aura sans doute une pensée émue pour Etienne LEANDRI, actionnaire et financeur à fonds perdus de son « Quotidien du Maire » en règlement judiciaire, collaborateur notoire condamné à 20 ans de travaux forcés à la Libération et personnage mafieux quasi-légendaire au cœur des affaires PASQUA. Ou pour les mystérieux donateurs des campagnes du RPF : le Président du parti savait et faisait mais à quelques mètres de là Jean-Jacques GUILLET, son secrétaire général puis vice-président et second couteau dès les années 70 n'a, lui, jamais rien vu de suspect : ni valises, ni virements de Suisse, ni chèques douteux. Rien. Passez, muscade.
Notre édile doit faire vite, car il est super-occupé. Il devait s’occuper de son déménagement de Meudon vers les Yvelines, à Houdan ( 50 km de Chaville ) plus précisément si l’on en croit… l’annuaire téléphonique ! Il semblerait qu’on construise trop cher à Chaville, maintenant et qu'un maire baladeur ne puisse s'y établir. Peut-il pourrait-il au moins y acheter un appartement ?
Il devait aussi, entre deux déplacements en Indonésie, s’occuper de sa mystérieuse mission sur l’efficacité énergétique franco-russe, obtenue récemment de Nicolas Sarkozy. Enfin, il voulait reprendre la présidence de l’UMP des Hauts-de-Seine à son « ami » Patrick Devedjian qui l'éjecta du Conseil Général. De fait, les élections politiques (sénatoriales en 2011, législatives en 2012) approchent et les négociations doivent aller bon train dans les couloirs de l’UMP entre sarkodépendants du 92 et villepinistes potentiels du 78 ! Il ne s’agit pas d’en être absent car l’immunité parlementaire reste une assurance indispensable pour ce type de carrières, comme l’exemple de Charles PASQUA lui-même le rappelle. Un poste de sénateur semble donc chauffer pour le nouveau rassembleur de voix des grands électeurs UMP, à moins qu'un retour au Conseil Général, après tout...
On ne sait qu’"admirer" davantage chez cet élu : son invraisemblable aplomb, son sens du calendrier politique, sa capacité à passer au travers des mailles d’un filet qui prend de plus gros poissons, à effacer les traces ou à nier l’évidence ou encore son talent pour circonvenir ses amis voire manipuler certains adversaires politiques locaux aveuglés par leur ambition ou leurs rancoeurs.
Avec la mise en coupe réglée du terroir local au profit de menées politiciennes, n’a-t-on pas là un parfait exemple de cet avatar dévoyé du gaullisme qu’est le sarkozysme ? Comment s’en étonner d’ailleurs, dans la mesure où l’actuel président de la République a été si l’on ose dire « formé » au contact, voire au sein de ce que le président Devedjian, en connaisseur, nomma « écuries d’Augias » et dont nous connaissons bien des palefreniers. Il y aura sans doute gagné, contrairement à son illustre devancier à l'Elysée, d' être un peu trop copain avec des coquins.
Quant à Chaville, après DEBIZET, longtemps dirigeant du SAC (mais qui était, lui, au moins Chavillois) elle se serait bien passé d'héberger ce genre d'expertise, très éloignée des devoirs et compétences d'un vrai maire. Grâce à JJG et à ceux qui l'ont volontairement ou non aidé, les Chavillois assommés de com' et d'impôts voient leurs chances d'habiter une vraie ville où tous se plaisent, s'éloigner pour trois ans encore.
Dans les Hauts-de-Seine, les "compagnons" UMP ont pour beaucoup perdu totalement leurs repères. Après avoir porté sur le pavois un Charles PASQUA titulaire, non d'une ou deux pauvres casseroles mais d'une vraie batterie de cuisine et de deux condamnations scandaleuses pour un ancien ministre d'Etat, ils viennent d'élire Jean-Jacques GUILLET à la tête de leur union départementale. Cela semble bien dû à la grande impopularité de Patrick DEVEDJIAN. L'intéressé avait malgré tout tenté de limiter les abus trop visibles et le gaspillage au Conseil Général. Mal lui en a pris, le voici triplement puni : plus de ministère, plus de présidence départementale et bientôt plus de Conseil Général ! Quant à sa mairie d'Antony, il faudra voir s'il reste sage...Ca lui apprendra à vouloir gâcher le métier...
La joyeuse bande pourra ainsi opérer en toute quiétude et bien rembourrer le futur fauteuil de Jean SARKOZY qui finira bien par réussir ses examens. Soit, mais pourquoi se moquer des régimes d'Afrique, quand on laisse s'installer un régime à fric du même type ?
Aux Etats-Unis, celui ou celle qui se rend coupable de contempt of Court, c'est-à-dire de mépriser la Justice, ce qui est un crime (délit pénal), est puni (e) très sévèrement. Dans le 92 umpesque, cela semble bien être devenu un titre de gloire de faire de l'humour à ses dépens . Et tant que des électeurs laisseront faire sous le fallacieux motif qu'"à gauche, ce serait pareil !", tant que les bénéficiaires du système trouveront des complices objectifs pour leur faire la courte échelle et des autruches pour se cacher la tête sous le sable, ça continuera.
"Grand" ou "petit" sarkozysme, au fond, c'est du pareil au même : ce n'est plus la politique qui sert le pays, c'est le pays ( ou la ville) qui sert des politiques qui se servent. A la Justice, on fait un pied de nez quand ce n'est pas un bras d'honneur. Quant au sérieux, au travail de fond, à l'éthique, au respect des engagements politiques et à la priorité donnée au service du citoyen, ce sont devenus sous prétexte de "réalisme", des mots creux pour ne pas dire des mots grossiers réservés aux rêveurs et aux artistes qui "ne savent pas faire de politique".
Ceci dit ou plutôt écrit, on lira avec intérêt les attendus de l’arrêt de la Cour de Justice de la République, juridiction d’exception dont 8 membres sur 15 sont des parlementaires de l’actuelle majorité : c’est cette fois-ci dans le cadre de l’affaire de la SOFREMI et pour recel dans le chef de son fils et celui de Jean-Jacques GUILLET que l’ex-ministre de l’Intérieur a été condamné.à un an de prison avec sursis. On n'est pas ici dans la propagande ou les procès d'intention, mais dans les faits avérés que chacun, s'il est de bonne foi, appréciera.
Texte complet de l’arrêt à télécharger sur le monde.fr ou en utilisant : cour de justice de la republique pasqua greffe ou encore en cliquant :
L’appel en cassation de Charles PASQUA contre cet arrêt a été rejeté le 27 juillet dernier. La condamnation confirmée peut sembler très modérée mais n’oublions pas que le milieu UMP a aussi sa justice tribale…
La littérature Internet, où il y à prendre et à laisser mais beaucoup à prendre tout de même, fournit aussi d’intéressantes informations. Mots-clés : Jean-Jacques GUILLET bien sûr mais aussi PASQUA, RPF, LES RATS MAUDITS, S.A.C., LEANDRI, FALCONE, COOPERATION 92, DEVEDJIAN, GAYDAMAK, AFFAIRE ELF etc. Même le site actuel de Jean Jacques GUILLET est dans sa formulation assez révélateur ; son site « RPF » a lui, bien sûr, été fermé depuis longtemps...
Sources consultables : blogs LE MONDE, L’EXPRESS, LIBERATION entre autres mais aussi par exemple LE SALON BEIGE (blog catholique modéré).
Bibliographie : l’Histoire secrète du patronat (La Découverte, éd.) est intéressante, avec un index.
* au titre de la campagne de 1999.
** lire à ce sujet "Les rats maudits" sous la plume de G.GUILLET(frère de l'autre), un pamphlet assez édifiant (Internet).