Lundi soir 13 décembre se tenait à Chaville un conseil municipal. Figuraient entre autres à l'ordre du jour la cession de l'emprise "Paul Bert", le transfert à la communauté d'agglomération GPSO de la gestion des ressources humaines de la mairie, l'approbation d'un avis communautaire concernant le "Grand Paris".
Par la voix de ses élus Thierry BESANCON, Jacques RIVIER, Catherine GRIVEAU et Jean LEVAIN, le groupe AGIR s'est vigoureusement exprimé pour défendre ses positions et combattre celles de la municipalité UMP/NC de Jean Jacques Guillet. Voici l'intervention (JL) sur le premier de ces sujets.
Un compte-rendu succinct du conseil, rédigé par Jacques RIVIER, figure en fin de note.
A toutes et à tous,
Joyeux Noël
et
Bonne Année 2011 !
Monsieur le Maire,
Chers Collègues
Le point que nous examinons maintenant, dans le cadre de l’ex-opération de Centre Ville, transformée en densification résidentielle, concerne le déclassement de l’ilôt Paul Bert.
Même si ce n’est pas explicite dans l’exposé, ce déclassement est précisément nécessaire pour pouvoir construire en lieu et place de l’ancien groupe scolaire des bâtiments à usage privé et non des équipements publics.
Derrière cette banale et apparemment inoffensive décision administrative se cache, bien sûr, la mesure-clé qui a transformé un projet de nouveau centre ville pour une commune de 20 000 habitants, en une aubaine pour les promoteurs, ainsi qu’en témoigne d’ailleurs l’affluence de ceux-ci autour de la SPLA Seine-Ouest Aménagement à Issy (à qui Chaville a dans les faits délégué la totale maîtrise d’ouvrage de l’opération).
En effet, l’emprise (terrain disponible) de Paul Bert permettait d’installer de vrais équipements publics dimensionnés pour l’avenir : place (et non placette) et un grand marché moderne très bien situé au carrefour des 2 grands axes chavillois, entre autres choses. Il permettait aussi de pérenniser* à Chaville la présence d’une surface commerciale de standing ( MONOPRIX) reconstruite aux normes les plus modernes, accompagnée d’autres prestataires commerciaux de standing ainsi que d’un point d’hôtellerie.
Par ricochet, l’emplacement de l’actuel Monoprix devenait disponible pour créer des activités génératrices de chiffre d’affaires local en journée. Les emprises pour réaliser les opérations avaient été patiemment acquises et ajoutées au patrimoine existant. Elles constituaient une réserve latente très importante, dont la valeur apparaît maintenant.
Vous avez fait une croix sur tout cela, n’ayant en tête qu’une obsessionnelle « résidentialisation » qui ne peut que replacer ( comme avant 1995 avec le "plateau résidentiel" de la DDE auquel la droite voulait déjà enchaîner Chaville) un grand éteignoir sur notre ville et y générer, à terme, l’ennui et l’insécurité.
Vous dépenseriez encore beaucoup plus d’argent que vous ne faites en études de la Chambre de Commerce ou de divers prestataires extérieurs que cela n’y changerait rien, car vous n’avez pas la volonté politique de réaliser mais au contraire de défaire et de revenir en arrière, en essayant au passage de vous approprier quelques réalisations d’autrui pour donner le change et redorer le blason des Louvois.
Le projet « centre ville » est devenu, pour l’essentiel, une densification résidentielle : la future locomotive du développement chavillois a été privée de moteur et transformée en wagon-musée de l'Orient-Express.
Le train ne peut dès lors que rester en gare.
Quand je parle d’aubaine, je n’exagère pas. En effet, le prix de vente de l’ensemble des emprises et bâtiments disponibles en centre ville à la SPLA est, comme en attestent vos propres exposés dans l’ordre du jour de l’ordre de 15 millions €. En faisant faire un rapide calcul par un professionnel, un chiffre d’affaires prévisionnel de l’ordre de 230 millions d’euros peut être attendu pour une réalisation à R + 4 sur cette zone, sachant qu’un promoteur, entre marge ( sur la base de 8%) et honoraires, gagnera quelque 40 millions d’euros sur l’opération et encore en supposant que les prix de l'immobilier dans l'Ouest parisien, zone traditionnelle de tension immobilière, ne continueront pas à flamber comme actuellement. Cela se passe de commentaires...
La ville vend au prix de France Domaines à la SPLA, c’est-à-dire à un prix essentiellement fondé - c'est normal, car l'Administration doit se baser sur des critères objectifs - sur quelques transactions anciennes isolées dans la zone.
Le promoteur finalement retenu vendra par contre en VEFA** valeur N +2 ou N + 3. Dans ces conditions, il apparaît nécessairement, dans une zone tendue comme la nôtre, une marge considérable qui va constituer une "rente", soit dans le chef de la SPLA soit dans celui de la promotion privée, ou des deux.
On a d’ailleurs un assez bon exemple de la vente « one-shot » de bijoux de famille publics avec l’Hôpital Richaud à Versailles ou le m2 atteint 8 000 € le m2. C’est vrai qu’il y avait urgence, à Versailles à loger les ménages "modestes" près du marché sur des emprises anciennement publiques ! Qui engrange la différence et pourquoi le simple contribuable ne pourrait-il pas, lui aussi, bénéficier de la spéculation immobilière ? Demandez à l'UMP...
En même temps apparaît à l’évidence la fausseté des affirmations gratuites (si l’on ose dire) suivant lesquelles le montage du ci-devant Centre Ville était soi-disant risqué*** tout comme de celles qui concernaient le budget ordinaire de la ville ou le niveau des impôts locaux et dont notre excellent collègue Jacques RIVIER a fait justice.
Le mensonge finit toujours par être démasqué et la méthode typiquement sarkozienne consistant à affirmer catégoriquement, secondé par quelques complices, des contre-vérités quitte une fois l'effet produit, à les démentir par sa propre pratique a ses limites, même face aux publics au départ les mieux disposés. Pour un certain temps encore, comme au niveau national, le bluff (pour employer un mot gentil) est encore langue officielle à Chaville et bien des Chavillois, quel qu'ait été leur vote municipal, commencent à le réaliser.
En ce qui nous concerne nous n’avons (peut-être à tort ?) jamais fait du bluff ni de la propagande notre pain quotidien, mais nous voulions et voulons toujours donner cette ville qui n’est ni Boulogne, ni Issy, ni Meudon ou Houdan, l’avenir qu’elle mérite. Et cet avenir ne consiste pas à ajouter des pièces à un dortoir pour cadres, encore moins à rendre service aux promoteurs même si l’on peut et l'on doit même travailler ponctuellement avec eux dans le cadre d'un urbanisme pensé (et non bradé).
Il est particulièrement désolant, et pour rester dans l’esprit de cette période de Noël je modèrerai à dessein mon vocabulaire, de voir des élus au moins en partie chavillois, se commettre dans une telle décision et mettre en quelque sorte les Chavillois au pain sec pour financer la brioche des promoteurs.
Je crois nous résumer en disant que de la part de ces élus, condamner tout développement économique, social et environnemental à moyen terme de leur propre ville en justifiant leur décision par d’imaginaires erreurs de prévision de l’équipe précédente et en faisant de plus, consciemment ou non, un immense cadeau à des promoteurs privés, passe l’entendement.
Nous voterons bien sûr, contre cette décision.
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* Des bruits insistants font état d'un projet du groupe MONOPRIX sur Sèvres. Si cela se vérifie, les promoteurs peuvent déjà rêver à un deuxième JACKPOT !
** Vente en Etat Futur d'Achèvement
*** Il est profondément regrettable qu'une partie de la classe politique chavilloise n'ait vu dans le projet de Centre Ville proposé en 2006 que l'occasion rêvée d'un torpillage politique en règle dont on commence à voir les désastreuses conséquences aussi bien au niveau de Chaville qu' à celui de l'agglomération GPSO. Mais cela ne démotive nullement les associatifs d' AGIR, tous chavillois, qui continueront à se battre, dès les élections cantonales de mars prochain, pour une gestion éthique dans l'intérêt du citoyen et le rassemblement de ceux, à gauche et au centre gauche, qui veulent avant tout servir la ville et le canton de CHAVILLE et non leur ambition personnelle ou des considérations internes ou externes de parti. Une ville n'est pas simplement un petit drapeau sur un atlas politique mais d'abord une communauté à vivre et à faire vivre...
N.B.
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Cette intervention a été faite (à quelques détails près) en Conseil Municipal le 13 décembre. Le maire et son adjoint à l’urbanisme ont affecté d' y voir une attaque contre la « transparence totale » (sic) à laquelle ils prétendent (voir la fin de la note "40 ans déjà" sur ce blog pour avoir une idée du type de transparence qu'ils pratiquent ou bien simplement cliquer arrêt de la CJR, page 17 en particulier, à propos des rétro-commissions SOFREMI ) ou contre la SPLA et son staff.
Ce n’est naturellement, à ce stade tout du moins, nullement notre propos. Nous respectons le professionnalisme de la SPLA qui était pour nous un partenaire compétent, mais elle est maintenant à Chaville l'instrument d'une politique et surtout d'un comportement que nous combattons vigoureusement... parce qu'ils sont condamnables. Mais, comme le dit le valet La Flèche dans "L'Avare" : "Qui se sent morveux, qu'il se mouche !"
Nous nous bornons à prouver et c’est déjà bien assez, que la majorité municipale brade les intérêts des Chavillois tout en les surtaxant et compromet gravement l’avenir de leur ville. Externaliser ou privatiser tout ce qui ne peut être politiquement contrôlé, encore une logique sarkozienne...pratiquée de puis longtemps dans le 92 !
- Par ailleurs, les mêmes ont interprété des critiques justifiées que nous émettons sur la gestion de la Communauté d’Agglomération GPSO, comme une incohérence avec notre propre décision de co-fonder, en 2003, ladite communauté avec 4 maires... UDF à l'époque, sur la base de la diversité politique.
Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour comprendre qu'un EPCI (communauté d'agglomération dans notre cas) peut être la meilleure ou la pire des choses en fonction de qui le dirige, avec quelle politique et dans quel esprit. Ne confondons pas association rationnelle dans l’autonomie des communes et défausse systématique en direction d’un ensemble technocratique et politiquement aux ordres .
La perte de Chaville par la gauche aura surtout permis à l'UMP de faire main basse sur l'exécutif complet d'une communauté dont près de la moitié des quelque 400 000 habitants votent à gauche...Vivent la démocratie formelle et les réflexes partisans !
Compte rendu succinct du Conseil Municipal du 13 Décembre 2010
vu du groupe Agir Ensemble, rédigé par Jacques RIVIER
La première partie de la séance portait sur les finances et l’administration générale :
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notre groupe a voté pour toute une série de décisions de gestion courante : demandes de subventions, avances de subventions à certaines associations, garanties d’emprunts, modifications contractuelles concernant certains personnels,…
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il s’est abstenu sur quatre points :
. modification de deux chapitres budgétaires de dépenses de fonctionnement faisant apparaître des surplus retenus dans le budget pour "justifier" une surimposition.
. engagement de crédits d’investissements pour le premier trimestre 2011 portant sur des frais d’études pour la Maison Bleue (Foyer des Anciens) et l’Hôtel des Métiers d’Art (Académie) non urgents à court terme ainsi que sur le mobilier et l’équipement de la Salle du Conseil pour un montant bien cher de 95 000 euros
. adhésion au centre de recherche sur l’économie du vieillissement « Institut Silverlife » dont l’objet est lointain par rapport à notre commune et pour un coût de 2500 euros par an
. suppression de l’emploi de chargé de mission pour la prévention et la sécurité
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il a voté contre deux délibérations portant sur :
. la mutualisation du Service des Ressources Humaines de la commune avec celui de la Communauté d’agglomération GPSO pour une soi-disante meilleure qualité de tenue des dossiers du personnel. Mais en perdant son service RH au profit d’une structure technocratique lointaine, notre Ville abandonne sa responsabilité de gestion autonome et proche de son personnel ,ce qui est grave pour les agents et leur hiérarchie ainsi que pour la commune.
. le tableau des effectifs montre une baisse du nombre d’attachés de la filière administrative (de 13 à 10). Cette évolution qui touche l’encadrement des services est mauvaise car elle entraîne une centralisation non souhaitable sur la Direction des Services et une déresponsabilisation des Chefs de Services.
La deuxième partie du Conseil avait trait à l’urbanisme et aux travaux :
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notre groupe a voté pour l’acquisition d’une parcelle au 23 rue Anatole France afin d’agrandir le trottoir, un nouveau programme d’enfouissement des réseaux dans le quartier de la Mare Adam, les rapports d’activité 2009 des services publics locaux,…
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il s’est abstenu sur :
. le programme de reconstruction du bâtiment de la MJC (la Municipalité précédente avait choisi un autre projet). C Griveau ( AGIR ) a été élue pour représenter l’opposition dans le jury du concours.
. l’avis de la commune sur le débat public concernant le Réseau de Transport Public du Grand Paris et Arc Express. Certes quelques propositions intéressantes, mais sur le long terme et sans solution de financement. Le plus urgent est l’amélioration de l’existant.
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il a voté contre :
. le déclassement du domaine public des terrains, stratégiques pour le Centre Ville, de l’ancienne école Paul Bert sur lesquels vont surtout être construits des logements privés très profitables pour les promoteurs
. la cession des réserves foncières en Centre Ville de la commune à l’aménageur aux prix des Domaines qui sont sous estimés par rapport aux valorisations potentielles des droits à bâtir
La troisième partie du Conseil portait sur le social :
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notre groupe a voté pour l’organisation de la micro crèche de la Mare Adam, les tarifs de mise à disposition de la salle polyvalente du nouveau groupe scolaire,…
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il a voté contre deux points :