Le commerce de proximité est essentiel pour l’emploi local. il apporte une qualité de service et de conseil indispensable, un confort de vie nécessaire aux handicapés et aux personnes qui se déplacent difficilement ou à des horaires différents de la majorité, des spécialités introuvables ailleurs, une vie urbaine indispensable dans un véritable urbanisme, enfin une contribution écologique puisqu’il limite les déplacements motorisés, la multiplication des emballages et l’esthétique souvent très discutable des grandes surfaces et de leurs parkings. Enfin, il apporte grâce au lien social et à la présence humaine un plus au sentiment de sécurité et même à la sécurité elle-même.
Une fois qu’on a posé tout cela, deux attitudes sont possibles pour des élus et techniciens territoriaux comme d’ailleurs pour le gouvernement.
L’une, consiste à rester dans le domaine du discours voire de la propagande tout en créant les conditions objectives du désert résidentiel
- vilipender officiellement les grandes et moyennes surfaces tout en les laissant s’installer partout et ouvrir tous les jours à n’importe quelle heure, y compris quand elles vont se “cannibaliser” entre elles comme le MONOPRIX vieillissant sur place et le CASINO remplaçant la succursale CITROEN qui part à Vélizy, deux moyennes surfaces appartenant de surcroît au même groupe ! La fermeture d’un MONOPRIX dont on a refusé la reconstruction aux normes modernes est déjà à l’horizon. Quelle "locomotive" dès lors pour l'ex-centre ville ?
- supprimer systématiquement dans les projets majeurs comme celui de l’ex-centre ville de Chaville, tout ce qui peut ressembler à de l’activité économique sur l’air de “pas de bureaux, que du résidentiel à 7 500 euros de m2 et du logement aidé mais pas social !”. Or, comment les restaurants ou services peuvent-ils se développer dans des zones où tout le monde est parti toute la journée et part en fin de semaine ?
- rester, sous prétexte de libéralisme, muet devant ces phénomènes destructeurs que sont le développement des journaux gratuits, des quasi-monopoles de librairie, du renchérissement des baux consécutif à la surrésidentialisation. C’est en particulier les cas des députés UMP, souvent démagogues quand il s’agit de faire des cadeaux sans contrepartie à certaines professions mais totalement passifs pour défendre dans les faits des lieux d’échange et de convivialité.
- créer un pompeux poste de “manager (sic) de ville” , acheter moult services à la Chambre de Commerce, annoncer des mesures spéciales pour les devantures, s’attribuer le mérite d’initiatives individuelles plus ou moins solides mais refuser sous de mauvais prétextes d’agir vite et efficacement quand l’occasion de faire se présente et alors que la sur-taxation chavilloise en donne les moyens. Il en va d’ailleurs de même de l’Association des commerçants, dont la gestion présente des problèmes évidents.
- se servir des associations de commerçants comme relais politique où l’on distribue des petits fours ou faire en sorte qu’elles soient indépendantes, dynamiques et gérées de façon irréprochable sans quoi la confiance des membres, à qui l’on demande du temps et de l’argent alors qu’il n’en ont pas forcément beaucoup, se désinvestissent. Quant ce n’est pas le cas, il faut là aussi agir.
L'autre attitude, c'est d'AGIR, comme le fait l'opposition à la municipalité sarkozyste :
Voici l’exemple du “Tabac-presse de la rue de Jouy”, le seul commerce de ce type subsistant pour tout le Haut Chaville et une bonne partie de Vélizy et de Viroflay. Depuis des mois, le député-maire houdanais de Chaville, fort occupé apparemment, joue clairement la pendule en attendant que le sujet disparaisse de lui-même pendant l’été et que le discours ronronnant sur les “petits commerces” puisse tranquillement reprendre.
Et qu’on ne nous dise pas que “ce commerce n’est pas dans la zone de préemption” ! Quand il s’agit de réunir d’urgence le conseil municipal sur des sujets véniels ou à cause d’erreurs administratives, on ne s’en prive pas. Alors, pour des affaires importantes comme celle-ci…
Voici donc la lettre ouverte que nous avons rédigée, après la remise d’une large pétition des commerçants et habitants du quartier, au maire de Chaville.
Sur un sujet pourtant urgent, il n’a même pas daigné répondre ni à la pétition ni à la correspondance. Pas le temps, sans doute !
LETTRE OUVERTE
à Monsieur Jean-Jacques GUILLET,
Député de la VIIIème circonscription des Hauts-de-Seine (Meudon, Sèvres, Chaville, Ville d’Avray, Vaucresson, Marnes-la-Coquette),
Vice-Président de GPSO,
Président du SIGEIF,
Président de l’UMP 92,
Maire de Chaville
Monsieur le Maire,
Dans sa lettre du 29 mai Jean Levain conseiller municipal*, faisait écho à la pétition du 15 Mars 2011, signée par 250 habitants du Haut-Chaville, au sujet de la menace immédiate de fermeture du buraliste/maison de presse (M. et Mme. BEZZEGHOUD). Des propositions concrètes et tout à fait réalisables y étaient faites.
Nous sommes au regret de constater que malgré l’urgence constatée depuis des mois, aucune action concrète et rapide n’a été prise par la municipalité. La lettre de Jean Levain est restée pour l’instant sans réponse, fût-elle orale. Aucune réponse n’a non plus été faite aux Chavillois du quartier qui demandent avec insistance une réunion de quartier. En fait, la municipalité voudrait mener la politique du fait accompli qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.
Quel que soit l’emploi du temps sans doute très chargé du maire de Chaville au service de son mandat, cela n’est pas admissible.
On conçoit mal comment, dans une ville de quelque 20.000 habitants, on puisse laisser fermer l’un des deux seuls buralistes-presse, qui sert aussi les quartiers voisins de Vélizy et Viroflay. La politique que dit vouloir suivre la municipalité dans le domaine du commerce de proximité et qui occasionne des dépenses significatives à la ville, doit déboucher sur des résultats concrets et non se borner à de la communication.
Pour nous, le service rendu aux Chavillois est essentiel et mérite autant sinon plus de considération que la construction sur l’ex-centre ville ou dans les quartiers résidentiels de nombreux immeubles d’appartements à des prix de sortie égaux ou supérieurs à 7 000 € le m2. A mi-mandat, où est l’urgence dans ce domaine et pour qui, si ce n’est pour les promoteurs ?
Dans ces conditions, les groupes soussignés du Conseil estiment que la municipalité doit tout faire pour mettre en place entre M. et Mme. BEZZEGHOUD, dans les meilleurs délais sa banque et son agent de presse, une convention permettant le maintien de l’activité de ce commerce. Ils tiendront les Chavillois informés de cette affaire.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de notre parfaite considération
Pour le groupe Socialiste Pour le groupe AGIR
Jocelyne QUONIAM Jean LEVAIN
_____________________________________________________________________
* TEXTE DE LA LETTRE de J.LEVAIN DU 29 MAI
Chaville, le 29 mai 2011
Monsieur le Maire,
Le soutien au petit commerce local et l’animation de la ville font partie des objectifs affichés votre programme électoral des élections municipales et constamment réitérés depuis, tant dans vos prises de parole qu’au travers de Chaville Magazine.
A ce titre, votre municipalité finance des programmes d’accompagnement proposés par la CCIP. Vous avez aussi fait voter la possibilité pour la ville de préempter les fonds de commerce qui viendraient à être mis en vente et un programme concernant l’amélioration des vitrines de commerces privés.
Le coût de ces actions n’est pas négligeable puisqu’il se chiffre déjà en dizaines de milliers d’euros, facturés entre autres par la Chambre consulaire.
Vous avez enfin recruté un « manager de ville » dont la vocation est en principe de veiller au développement du commerce local, ce qui passe naturellement d’abord par le maintien des commerces existants, surtout lorsqu’ils ont une vocation particulière d’animation (presse, tabac, cafés etc.).
Il semble donc hautement souhaitable que ces louables préoccupations et dépenses se traduisent par des actions concrètes et efficaces ne devant rien au hasard des opportunités foncières mais bien à une volonté municipale forte et cohérente avec son discours.
C’est dans ce contexte que nous vous soumettons le cas du Tabac/Maison de presse exploité par M. et Mme. Bezzeghoud au 47 de la rue de Jouy.
Ce commerce qui existe depuis de nombreuses années, apporte non seulement au quartier de la Mare-Adam mais aussi à celui de l’Ursine et même aux zones très proches de Viroflay et de Vélizy-le-Bas un lien indispensable, tant pour la presse que pour les jeux ou les tabacs.
En effet, tous les autres commerces similaires et proches ont fermé, tant à Viroflay qu’à Chaville. Cela génère naturellement des trajets en voiture inutiles pour les habitants du quartier, affaiblit les autres commerces (pharmacie, coiffeurs, commerces de bouche etc.) et se révèle particulièrement gênant pour les personnes âgées, handicapées ou accompagnant de jeunes enfants.
Ce phénomène s’accentuerait si l’exploitation BEZZEGHOUD venait à fermer, menace qui est très près de se réaliser. A noter que dans l’environnement immédiat, les commerces vides ont mis beaucoup de temps à retrouver preneur.
Nous avons examiné la situation financière du magasin. Il appert que l’exploitation est bénéficiaire (sans quoi il aurait fermé depuis longtemps) mais que, comme il est fréquent chez les petits commerces, le besoin en fonds de roulement et les frais d’installation ont été sous-évalués au départ et que c’est le coût de l’endettement qui est devenu avec le temps insupportable pour une petite entreprise personnelle, que les pratiques actuelle dans la distribution de presse et de tabac n’aident guère. S’il est remédié à cet état de choses on peut donc espérer un redémarrage de l’activité.
Dès lors, une solution paraît praticable : il conviendrait pour cela de réunir le banquier concerné, la ville, le distributeur de presse et M. et Mme. BEZZEGHOUD, ce qui est a priori la vocation du « manager de ville » ou d’un maire-adjoint actif.
Si l’on convient préalablement d’un prix raisonnable pour le fonds de commerce qui soit tel qu’il puisse désintéresser en partie le créancier bancaire, il paraît réalisable d’organiser une forme de concordat aux termes duquel
- la ville rachèterait par préemption le fonds de commerce à un prix assez nette ment inférieur à sa valorisation au bilan, ce qui permettrait aux époux BEZZEGHOUD de recapitaliser la société et de rembourser d’éventuelles dettes privées
- la Banque accepterait de prolonger ses crédits courants à un niveau nettement inférieur en volume
- le distributeur de presse prolongerait par avenant sa collaboration
- le bailleur des murs accepterait de réserver son bail aux mêmes conditions à la ville en cas de défaillance ultérieure du commerce BEZEGGHOUD
- M. et Mme. BEZZEGHOUD s’engageraient à racheter progressivement le fonds de commerce à la ville au moyen de petites mensualités, sur une longue durée
De cette façon, la ville consentirait en fait une facilité à long terme à l’intéressé.
Elle ne serait, au pire (c’est-à-dire si la suite de l’exploitation ne s’avérait pas viable), exposée qu’à trouver un nouveau gérant pour le magasin, comme bien des villes beaucoup plus petites et plus pauvres que la nôtre le pratiquent quotidiennement dans nos régions.
Si la ville n’utilise pas sa possibilité de préempter les fonds de commerce dans ce genre de cas (utilité publique évidente, montant relativement limité du concours total qui devrait être inférieur à 100.000 euros, perspectives de reprise), on ne voit guère dans quelles circonstances elle envisagerait d’en faire usage.
Par ailleurs, si rien n’est fait, il y a danger que le fonds soit racheté à la barre pour une somme minime par un concurrent tout simplement pour bloquer la poursuite de l’activité presse-tabac, ce qui irait directement à l’encontre des intérêts du quartier : à quoi cela servirait-il que le point-presse proche de la mairie revive, si c’est pour en éliminer durablement un autre, alors que sur l’avenue Roger Salengro le Monoprix, le Coccinelle/Salengro, le Café de la Paix entre autres distribuent de la presse, comme vos déplacements dans Chaville n’auront pas manqué de vous le révéler ? Or, rue de Jouy, ce n’est pas le cas.
De plus, la notoriété de M. et Mme. BEZZEGGHOUD dans le quartier, ainsi qu’en témoignent les nombreux soutiens qu’ils ont reçus, est excellente quant à leur amabilité, leur honnêteté et leur sens du service.
Enfin, Monsieur le Maire, et même si beaucoup de Chavillois l’ignorent encore, vous avec été dirigeant d’une entreprise de presse, donc confronté aux difficultés de ce secteur, pourtant essentiel au bon fonctionnement de la démocratie, tant en ce qui concerne sa production que sa diffusion.
Nous sommes certains que, ne fût-ce qu’à ce titre, vous ne manquerez pas d’accueillir avec sympathie les propositions visant à résoudre la situation de M. et Mme. BEZZEGHOUD et à mettre en œuvre les moyens nécessaires à la pérennisation de ce commerce vital pour une importante population. De plus, dans ce cas-ci, l’exploitation est bénéficiaire.
Celle-ci, ainsi qu’en augure le succès de la pétition en copie, collectée par Annie GOUESMEL, ancienne conseillère municipale et ses amis, comprendrait mal une forme d’indifférence de la municipalité sur ce sujet très sensible, alors que les moyens financiers à mettre en œuvre sont faibles et peuvent être récupérés dans le temps. Jusqu’à présent cependant, les démarches citoyennes entreprises auprès de vos collaborateurs se sont heurtées à des arguments négatifs peu convaincants.
Pour toutes ces raisons nous vous prions, Monsieur le Maire,
de bien vouloir agir d’ici le 15 juin afin de provoquer la mise en place d’une solution qui, comme nous croyons l’avoir démontré, est tout à fait réalisable et dans l’intérêt général et ce avant qu’un point de non-retour soit atteint pour ce commerce.
Vous remerciant d’avance pour votre prompte intervention nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de nos sentiments très distingués.