La crise financière ( rebaptisée “crise de la dette”)* menace beaucoup de monde mais pas tout le monde. Elle met en danger nos emplois, notre épargne, nos citoyens les plus pauvres. Elle menace l’euro et la construction européenne. Elle menace, un peu, les banques et le CAC 40. Elle ne menace pas du tout la fracture sociale qu’elle aggrave ni la démagogie, au contraire.
Elle profite même à la droite dans certains pays. Ainsi Nicolas SARKOZY, praticien durable du court terme, ne cache même plus sa tactique : surfer sur la crise pour garder le pouvoir en cultivant égoïsmes et peurs. Dans plusieurs pays européens comme en Grèce les politiciens conservateurs co-responsables de la crise ont d’ailleurs déjà ouvert à l’extrême-droite la porte côté jardin. Souvenons-nous d'un certain Von Papen...
Au niveau national, après avoir longuement contribué pendant à mettre le feu à des finances globalement saines en refusant à notre pays la stratégie durable qui lui aurait assuré de nouveaux marchés et en creusant les déficits à grands coups de cadeaux fiscaux, on cherchera maintenant à se présenter comme le seul sauveur capable d' éteindre l’incendie qu’on a allumé par irresponsabilité, négligence et surtout incompétence**. Bref, on est le pyromane pompier.
Dans certaines villes du 92, des praticiens de la finance approximative voire douteuse gaspillent depuis des années l’argent du citoyen. Pour pouvoir continuer ils le taxent inutilement ou mettent en coupe réglée au bénéfice de leurs amis promoteurs les villes qu’ils investissent, leur barrant tout avenir solidaire et porteur d’emplois. Servir et écouter les administrés, embellir la ville, motiver le personnel, ils n'en ont cure. Bref, le sarkozysme ordinaire.
A l’Elysée, à Nanterre comme à Chaville on voudra faire table rase de ses propres erreurs et tricheries du passé comme de ses propres incapacités sur le thème “Il n’est plus temps de nourrir de vieilles querelles, serrons-nous les coudes contre la crise et faisons des efforts ! C’est-à-dire, en français “Donnez-nous quitus de nos mauvais comptes plus un nouveau carnet de chèques en blanc tirés sur votre compte par dessus le marché !”.
Il est important de démasquer ces pratiques, de démonter la propagande, de montrer que dans les deux cas la gauche de gouvernement et ses candidats sont en mesure de faire probablement beaucoup mieux et qu’il faut leur en donner la possibilité. C’est à cela que sert l’alternance démocratique. Pire que les pompiers pyromanes au pouvoir, c’est en tout cas impossible.
* Voir notre article précédent “Les bonnes questions et les bonnes réponses, I”
** Voir ci-après "La circulaire GUEANT ou le bonnet d'âne international"
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SOMMAIRE
1. Thème : Les bonnes questions et les bonnes réponses (II)
2. La circulaire GUEANT ou le bonnet d'âne international
3. 92 et Chaville : d'autres pyromanes pompiers !
4. On EIFFAGE tout et on recommence
5. Annie BORD : un souvenir durable à Vaucresson
6. Adhérer à DEMOCRATIE 2012
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1. THEME : Les bonnes questions et les bonnes réponses (suite et fin)
Les dettes souveraines des pays les plus prospères de la planète sont subitement devenues, nous l’avons évoqué, un prétexte subit à l’affolement des marchés bien plus qu’une cause réelle de la crise. Pour simplifier, plus l’économie mondiale est asservie et non servie par la finance et plus elle est marquée par une caractéristique fondamentale de celle-ci à savoir un comportement grégaire et subjectif car la finance est affaire de confiance et la confiance est nécessairement subjective. Moins encore que l’économie en général la finance n’est une science, ce n’est qu’un ensemble de techniques parfois élaborées mais reposant sur un pari permanent.
Nous avons vu aussi que l’excès de liquidités et le bas niveau des taux faisaient courir un risque certain –l’instabilité de « marchés » financiers - au nom de la prévention d’un risque celui-là plus diffus, celui de l’inflation. Cette application à l’économie d’un autre aphorisme militaire à savoir qu’on ne fait jamais la guerre que l’on a préparé induit une autre conséquence, celle d’encourager la financiarisation des économies puisqu’elle autorise d’emprunter à bas prix pour spéculer. Le bateau devient dès lors de plus en plus instable, car il est chargé dans ses hauts. De plus la cargaison peut à tout moment riper et provoquer le chavirage.
II. Face à la multiplication des menaces générales, une réponse « multi-ogives »
Le déficit de gouvernance et l’irresponsabilité génèrent les inquiétudes
Paraphrasant Clémenceau qui appliquait cet aphorisme aux militaires, on pourrait se dire qu’aujourd’hui l'économie est peut-être chose trop sérieuse pour laisser les dirigeants s’en occuper seuls. En effet, obsédés par des échéances électorales de plus en plus rapprochées, bien des « politiques » ne lèvent que rarement le nez au-dessus du guidon et sont même parfois prêts comme en France actuellement à tout sacrifier à de supposés bénéfices politiques. On surfera sur la crise sous prétexte de pragmatisme et on continuera à jouer, dans le domaine économique cette fois, les pyromanes pompiers : « J’encourage objectivement la spéculation, la division des citoyens voire la xénophobie, la surconsommation. Je saisis toute occasion de me lancer en solo ou en duo dans des aventures militaires*, j’accrois les déficits budgétaires avec les inégalités Puis, je prêche la responsabilité et la rigueur, toujours aux dépens des mêmes et au risque de provoquer des explosions sociales ». Normal : chaque privatisation, chaque vente de biens publics nourrit financiers, consultants, promoteurs, BTP : du chiffre d’affaires facile en retombées de la « crise ».
*avant même une possible intervention en Syrie, le coût annuel du déploiement des forces stationnées sur les théâtres extérieurs dépasse 1 milliard d’euros.
Et le court termisme une spirale de risques
Ce comportement et l’obsession du profit à court terme sont à la source du scepticisme voire du nihilisme politique de nombreux citoyens qui eux-mêmes les partagent avec les opérateurs financiers. Dès lors le miroir déformant les marchés reflète des inquiétudes qui peuvent se transformer en paniques. Celles-ci génèrent à leur tour, avec l’urgence et les effets médiatiques, des politiques de plus en plus court-termistes et ainsi de suite. Ne voyant ni n’entendant plus ni bergers ni chiens, le troupeau des acteurs financiers se précipite en tous sens au mépris du ravin qui leur brisera les pattes pour le plus grand bénéfice des prédateurs. De quoi vivent en effet les spéculateurs, les agences de notation et même le vaste ensemble des opérateurs financiers les moins nocifs si ce n’est des hausses de taux, des variations du cours des devises (que la mort de l’Euro ressusciterait) et de la soif de « scoops » financiers vaguement documentés par des chiffres sortis de leur contexte ?
Comme l’illustre le “maillon faible” grec
La question vaut d’être posée et la réponse va de soi : ils vivent du risque et des privatisations, car c’est leur oxygène et leur gagne-pain surtout pour les grandes banques d’affaires américaines. La situation grecque illustre parfaitement cela « J’aide (Goldman Sachs) le gouvernement conservateur d’un pays pauvre et miné par les passe-droits fiscaux à maquiller ses comptes. Les électeurs grecs changent de bord. Je fais de la Grèce le détonateur d’une “crise de la dette”. J’exige le dépeçage de son secteur public et pour être sûr du résultat j’infiltre dans le gouvernement – à nouveau conservateur- une partie de mes anciens collaborateurs, en renvoyant la gauche grecque au vestiaire. Le tout aux applaudissements de tous et en sapant l’euro ». Cette réédition du “maillon faible” n’est-elle possible qu’en Grèce, en Italie et bientôt au Portugal ?
La politique de soumission aux marchés ne mène nulle part
S’il s’agit maintenant de trouver une sortie de crise ne consistant pas seulement à demander « des sacrifices » aux populations aux dépens d’une croissance de plus en plus fondée sur la consommation, une stratégie globale est donc indispensable. C’est elle qui apporterait à la « crise » des solutions durables et non de simples palliatifs politiquement, économiquement et socialement très coûteux. En effet ceux-ci ne satisferont pas les opérateurs qui, au fond, recherchent surtout un démantèlement de l’économie publique hors USA. Une finance boulimique et dominatrice a besoin de marchandise à vendre et elle n’en a plus assez, alors il lui faut s’en procurer, quitte à démolir des gouvernements ou même à en fabriquer comme en Grèce ou en Italie. Pour cela, une véritable stratégie du chantage à la notation a été mise en place et elle fonctionne. Il convient donc d’une part de la rendre inopérante et de trouver d’autres occupations aux « grandes compagnies » de la finance mais aussi de rétablir les équilibres dans la durée.
Donc seule une stratégie d’intérêt public pourra répondre à la stratégie spéculative
Cette stratégie pourrait se déployer dans le temps par étapes successives mais aussi dans l’espace social en impliquant de façon de plus en plus large les forces vives du pays, de l’Union Européenne et des pays économiquement significatifs. Elle comporterait plusieurs étapes et volets.
Tout d’abord, il s’agit de rétablir la confiance des marchés bien sûr mais aussi d’éliminer leurs facteurs intrinsèques d’instabilité. Cela nécessite d’identifier les acteurs et les buts de guerre des « marchés » pour savoir quoi leur dire, comment et sur quel ton car pour la gauche en tous cas, certains sujets sont négociables et d’autres moins ou pas du tout.
Le second c’est, toujours pour stabiliser les marchés mais aussi pour dépasser ce sujet, d’élargir l’action aux domaines sur lesquels la gouvernance politique a une réelle influence ou pourrait la reconquérir : épargne, trésorerie des grandes entreprises, dirigeants et opérateurs financiers. Il s’agit également de relancer sur des bases solides le chantier de la construction européenne et de travailler sur les vrais marchés (ceux de l’économie réelle) comme sur le concept de valeur ajoutée.
Le troisième volet consisterait à développer un autre modèle de croissance qui prenne en compte des évolutions fondamentales de la société et la recherche du progrès humain en général en ne perdant pas de vue que la gauche a pour fonction historique d’assumer des responsabilités de pouvoir certes, mais en protégeant les plus faibles et leurs droits.
Parer au plus pressé tout d’abord, sans perdre de vue l’essentiel
Il y a d’abord bien sûr la résorption progressive du déficit budgétaire, les détaxations fiscales se voyant préférer des aides ciblées compensant les charges sociales et d’apprentissage et les traitements fiscaux favorables étant réservés au capital productif et non aux remplois stériles ou risqués des particuliers. Une option « semi-keynésienne » autrement dit ne pas casser la croissance tout en réduisant intelligemment les dépenses est probablement la meilleure mais elle impose une grande rigueur intellectuelle et morale pour mener une chasse au gaspi pertinente au cœur des gros budgets.
Parallèlement il faut limiter les « partenariats » public-privé de type PPP "national" dont le principe est vicieux car ils renchérissent le financement public tout en favorisant montages financiers douteux et scandaleux gaspillages. L’Education Nationale et les hôpitaux, sous la pression de la droite, illustrent douloureusement cette dérive, juteuse pour certains.
Dans cet esprit, la RGPP* doit retrouver son vrai sens, celui de jeter un regard critique sur la performance de tous les services publics sans exception et en particulier sur leur mode d’administration, dans le but de reconstruire le service public et non de le détruire. Elle aussi a été pervertie en un exercice de décimation concernant principalement les personnels de terrain, les plus utiles. Des gisements importants de productivité devraient donc pouvoir être détectés, non par une pression accrue sur les personnels mais par une méthodologie appropriée au résultat recherché et une lutte résolue contre les corporatismes.
Côté recettes, les efforts demandés auront nécessairement pour contreparties l’instauration d’une justice fiscale plus forte et le maintien des dépenses sociales les plus productives de revenu. En effet la consommation raisonnable de service public a l’avantage sur la consommation débridée de biens privés importés de ne pas grever toujours davantage le dangereux déficit de notre balance commerciale.
*Révision générale des Politiques Publiques
Infléchir les comportements financiers
Œuvrer à détruire autant que possible les facteurs d’instabilité et d’irrationalité sur les marchés c’est mener une campagne efficace pour infléchir le comportement financier du chef d’entreprise, de l’épargnant ou de l’investisseur en direction non seulement d’un certain civisme financier mais de l’assèchement de la surliquidité.
Cela peut se faire en récompensant les emplois de capitaux longs et utiles (financement de grands projets et de la dette publique fléchée*, participation stable à la capitalisation des entreprises et particulièrement des entreprises moyennes ou socialement responsables). Il ne faudrait pas hésiter à se montrer flexible sur la transmission du capital social d’entreprises petites ou moyennes ni à avantager concrètement le retour des grands organismes mutualistes à leur tradition grâce à des mesures fiscales appropriées.
L’Economie Sociale et Solidaire ne concerne pas en effet que les petites entreprises, elle pourrait et devrait s’intéresser ou se ré-intéresser aux grandes et particulièrement à la finance, au secteur HLM, à la relocalisation avec des partenaires sociaux organiques : le Droit peut lui aussi évoluer sur ce plan au bénéfice de citoyens-coopérateurs beaucoup plus nombreux.
A l’inverse, il faut décourager les allers-retours financiers, les hedge funds spéculatifs, le manque de protection juridique des licences et brevets de PME et fixer de nouveaux ratios prudentiels pour les remplois à court terme des organismes financiers. De même, des limitations plus strictes devraient être établies –dans les deux sens- aux carrières mêlant la haute administration, la politique et la finance car nul ne peut servir deux maîtres.
*Autrement dit, réservée aux grands investissements économiques et politiques des acteurs publics ou privés bénéficiant de la garantie publique.
Mais l’essentiel, c’est de relancer la machine économique
C’est un effort keynésien ou semi-keynésien qu’il faut ici mener : en même temps que l’on graisse ses essieux et qu’on débarrasse la meule des vieux tourteaux qui la gênent, on donne du vrai grain à moudre au moulin, à la machine économique.
En rattrapant nos points faibles
Il s’agit de travailler les variables utiles de l’économie souvent parties à la dérive pendant l’épisode sarkozien. Au premier rang vient la balance commerciale. Elle souffre du primat de la consommation à tout va et du contrôle insuffisant de la stratégie suivie par certains secteurs importateurs (automobile). Comme pour le déficit budgétaire, les pompiers pyromanes ont là aussi sévi de façon irresponsable dans un pays où la notion de plan ou même de programmation économique a été systématiquement gommée. Il faut stopper cette hémorragie et recadrer.
Il y a aussi la promotion de notre recherche, de nos normes techniques et juridiques, de nos capacités universitaires et de nos zones d’exploitation économiques exclusives, insuffisamment protégées par une Marine non équipée pour cela. Analyser rapidement et agir vite, c’est pourtant possible grâce à la qualité éprouvée d’une Administration qu’il faut remotiver : soutenir nos entrepreneurs et les inviter à exploiter eux-mêmes nos ressources intellectuelles et territoriales est rentable à court terme, recréer une forme de programmation nationale –seul intérêt justifiant l’existence d’un super-ministère bercyen- indispensable.
Et en développant des points forts
Mais il faut surtout partir à la recherche de chiffre d’affaires frais et d’une vraie valeur ajoutée susceptibles de générer à la fois de l’emploi et de la confiance. Où se trouvent-t-ils ?
D’une part, de même qu’en urbanisme on reconstruit la ville sur la ville, il s’agit d’explorer les gisements induits en aval : le logement génère l’ameublement et l’équipement personnel, la résidence secondaire peut être recyclée pour créer du logement, l’éducation du goût fait acquérir des œuvres de création artistique, les besoins sociaux génèrent de nouveaux métiers.
Mais les nouveaux marchés, à inventorier et à découvrir, ces « nouvelles frontières » indispensables à un « défi français » à réussir, existent aussi et particulièrement pour la France. Notre pays ne joue pas vraiment les atouts que lui offrent sa présence territoriale dans le monde entier, son influence culturelle et politique, la qualité que certains s’écharnent à discréditer de son administration et des partenariats potentiels avec de nombreux Etats où nous devons à nouveau exister. Il tend même à les affaiblir en ne sortant de l’hexagone que pour des aventures militaires coûteuses et sans lendemain ou en prenant des mesures désastreuses comme la récente circulaire Guéant sur les diplômés étrangers. De nombreux domaines : nouvelles énergies, espace, éducation dans le monde entier, exploration océanique, nouvelles technologies de la santé, reconstruction économique des pays non émergents sont pourtant à valoriser.
Ils cependant un point commun : la double nécessité d’organiser, le penser, de programmer tout cela sinon au niveau européen au moins au niveau français et celle de mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation.
En mobilisant les forces vives de l’économie :
Au lieu d’accepter la diabolisation du « public » uniquement destinée à la déification du « privé » ou si l’on préfère le culte du Veau d’Or, il faut comprendre que l’un et l’autre ont leur fonction sociétale et que c’est bien le rassemblement coordonné par la puissance publique des citoyens au travers des structures diverses où ils vivent et travaillent ou directement qui crée la confiance et l’optimisme sur les marchés financiers, chez les acteurs de l’économie, dans l’administration et qui dissuade le citoyen d’écouter les mauvais bergers, le convainc aussi d’investir et de consommer parce qu’on lui apporte de l’emploi. Comment s’imagine-t-on en effet que sans un effort organisé et cohérent de tous les acteurs de l’économie, entreprises, collectivités territoriales, Etat, citoyens en leur double qualité de consommateurs et de contribuables, pays partenaires, on peut sortir de l’ornière et éviter que le chariot ne verse ? Tout le monde a sa place, dans l’unité et non la division.
Entreprises…
C’est dans ce contexte que devrait se situer une action pérenne en faveur des entreprises petites et moyennes. La création d’une agence française des PME/PMI au niveau ministériel (politique du pari passu avec les grandes entreprises, mutualisation des efforts en matière de commerce extérieur, d’avancées sociales et de soutien financier, soutien à la capitalisation au travers d’une fiscalité favorable à la transmission et à l’investissement productif) est sans doute indispensable. Au-delà du discours, ces entreprises ont besoin d’être prises au sérieux, tout comme les libéraux, l’agriculture raisonnée ou les indépendants.
Les grandes entreprises, souvent héritières de l’économie publique, restent le fer de lance de l’économie française et dans les faits les chouchous des pouvoirs publics qui leur pardonnent beaucoup. Sans les vitupérer il convient qu’elles jouent le jeu non de multinationales mais d’entreprises véritablement citoyennes et qu’elles acceptent une forme de programmation nationale qui est dans leur intérêt car elles vivent souvent directement ou indirectement de la dépense publique.
L’Economie Sociale et Solidaire ne doit pas être oubliée. Elle ne devrait pas se contenter de s’adresser à certains secteurs traditionnels mais avec le soutien de la Loi investir ou réinvestir de nouveaux secteurs dont les grandes entreprises, en particulier financières. Elle sera ainsi un utile antidote aux comportements grégaires et parfois machiavéliques des organismes financiers par le biais de conseils d’administration attachés au bon sens et non soumis au pouvoir de quelques hiérarques.
Service public…
Le même élan devrait toucher les services publics qui sont eux aussi un agent économique essentiel et faire que la mobilité inter-administrations devienne enfin réalité, que les réformes ne traînent pas dans les tiroirs en attendant d’être détournées pour les besoins de la propagande du moment mais soient effectivement menées. Il faut comprendre aussi que tout cela doit être organisé et programmé, si possible au niveau international, et que c’est le rôle des politiques de s’en occuper et d’exprimer les nouvelles priorités de l’Etat. Celles-ci devraient normalement se traduire par d’ostensibles réorganisations permettant à chacun de comprendre que les concepts de programmation nationale et européenne, de reconquête industrielle et culturelle, d’ouverture de « nouvelles frontières » ou si l’on préfère de nouveaux chantiers, ont à nouveau droit de cité.
Il faut relancer un vrai partenariat public privé qui ne soit pas fondé sur la triche et le lucre mais sur la complémentarité des rôles, celui qui permet, à l’instar du véritable colbertisme, d’associer la puissance d’organisation, de frappe et de prise de risque de la main publique et la souplesse, la capacité d’innovation, la réactivité du secteur privé. Aujourd’hui c’est du colbertisme à l’envers où l’Etat –donc le contribuable servent d’assureur et non de mécène à l’économie privée : on cumule donc les inconvénients et non les avantages du couple public-privé.
En impliquant aussi notre jeunesse
Mais la nécessaire mobilisation du pays ne concerne pas que les entreprises. Le rétablissement d’un service civique universel serait probablement aussi un puissant levier pour l’éducation et l’emploi de la jeunesse, au-delà de mesures d’emploi aidé forcément limitées par les moyens budgétaires disponibles et dépourvues de réel sens social donc mal ressenties par les intéressés et le public car le seul mot d’assistanat est aujourd’hui dissuasif, Au contraire mettre des millions de jeunes au service social des entreprises, des ONG, des administrations leur offrirait une orientation meilleure parce que pratique et l’usage d’une passerelle permanente à tous les niveaux entre le système éducatif et l’économie entrepreneuriale. Seul un service civique universel est selon nous capable, à moyen terme, de contribuer de façon décisive à l’initiation et à l’insertion des jeunes de toutes origines dans la société française et européenne. En même temps une partie sélectionnée et volontaire d’entre eux, sur base indemnisée, pourrait venir cimenter le lien républicain défense-nation et ainsi apporter sur la base d’un parcours qualifiant, un supplément de ressource humaine à nos forces (rien à voir avec l'ex-service armé).
Sans oublier la finance, par essence internationale
Remettre la finance, nouvelle langue d’Esope –et d’Europe- au service de l’économie et des Etats ou confédérations est un objectif que doivent partager tous les pays développés car les Etats-Unis eux-mêmes risquent bientôt d’entraînés dans la logique infernale des marchés devenus les pieds d’argile de l’économie occidentale et non un simple régulateur économique.
Une action concertée paraît bien sûr indiquée au plan européen et international, afin de créer un véritable consensus sur la mission des marchés de capitaux, leur encadrement et des sanctions appropriées aux disfonctionnement. Cela ne peut cependant se faire sur la base d’un directoire germano-français, autoproclamé et donc instable de l’Europe mais sur celle d’une approche pragmatique incluant toutes les places financières importantes et l’ensemble des pays financièrement significatifs.
En France comme ailleurs, le secteur financier doit être invité à se souvenir qu’une banque ou même un investisseur institutionnel en général est par définition une entreprise citoyenne et non exclusivement un centre de profits quelle que soit l’origine de ceux-ci. Ce n’est même pas une question de morale, c’est une question de bon fonctionnement collectif de la société et des démocraties occidentales ou japonaise. Ici aussi on ne peut pas vivre de la collectivité publique autant que privée et se moquer de l’intérêt général.
Les agences de notation, spin doctors de la Finance !
La création d’agences de notation indépendantes pourrait aussi être encouragée dans l’Union car il est toujours dangereux de laisser l’un des joueurs d’une partie en fixer les règles et dans l’esprit d’une « multiplace financière » présente à Londres aussi bien qu’à Frankfurt, Paris, Milano ou Madrid, ce serait bien. Toutefois il convient de se souvenir qu’une large partie des critères politico-économiques utilisés par de telles agences et afférents à des Etats sont arbitraires et reflètent une méthodologie des plus contestables. La compétence des agences est déjà loin d’être parfaite en matière d’évaluation de grandes entreprises ou de "bonds", ce qui est en principe leur valeur ajoutée et l’origine de leur métier. Elle tourne au hors-sujet sur les Etats souverains et leurs « notes » à la manipulation, au paradoxe voire au ridicule. Il y a quelques années seulement, elles considéraient le « risque » soviétique comme étant l’un des meilleurs et les banques US, sur leurs conseils, le vendaient et surtout le revendaient comme tel ! Aujourd’hui, c’est...la Chine qu’on nous propose in petto comme l’exemple à suivre, en attendant peut-être que le phénomène soviétique ne s'y passe. Pas très sérieux pour des ultra-libéraux ! Mais il faut bien vivre et les amis de Goldman Sachs ou autres, aussi.
A plus long terme long terme enfin ce qui paraît s’imposer c’est de reboucler l’action économique et l’action politique et de les atteler ensemble au seul objectif qui vaille, celui d’un plus grand bonheur de notre pays, de la confédération européenne et de l’humanité. Une triple démarche semble dès lors appropriée, accompagnée d’une relance européenne qui puisse être vaincre les forces centrifuges actuellement à l’oeuvre.
Opérer une reprise en sous-œuvre de l’économie
Un Grenelle ne suffit pas au développement durable dont au voit bien que dans l’esprit sarkozien il est actuellement bien davantage un support de communication qu’autre chose, la priorité étant aux « politiques » de soi-disant urgence. Il y faut la pertinence des consommations et des investissements par rapport aux besoins authentiques, la stabilité et la légitimité des ressources énergétiques et des ressources en général et aussi celle des prix car l’Union Européenne finit plutôt par favoriser les oligopoles que la libre concurrence. Pour autant l’économie de marché –et non le libéralisme- reste le milieu d’évolution de cette politique et il convient donc de ne pas travailler sur des hypothèses contraires.
Prendre en compte les évolutions structurelles de la société
Ce ne sont ni la simple copie partielle du mode de fonctionnement voisins ni les sujets évènementiels ou encore l’idéologie faible récoltée au décrochez-moi ça du libéralisme à la Bush III dont il faut s’inspirer pour sécuriser l’économie de demain. Ce sont les évolutions structurelles de la société qu’il faut positivement sanctionner. L’évolution de la pyramide des âges, l’acceptation de modes familiaux différents, le progrès des sciences, la place de la femme dans la société, l’intégration de nouvelles cultures en forme de richesse additionnelle, la place de la culture et du sport, l’éducation à la valeur, tout cela impacte les comportement économiques et doit donc être mis à profit pour reconstruire l’économie de demain. Dès lors c’est sans doute au travers de forums de travail respectés et publics, vers les scientifiques et en particulier les sociologues, les philosophes et les historiens qu’il faut se tourner pour éclairer les routes nouvelles que l’évolution de la planète nous conduit à rechercher. Il n’y a de toutes façons pas moyen de faire autrement, alors autant commencer dès à présent.
Remettre la valeur ajoutée et non la simple consommation au centre du système
- Une réflexion poussée doit être menée sur les bases solides de notre société qui a largement dérivé vers la domination d’une consommation mal orientée, mal contrôlée, mal répartie et générant de nombreux effets pervers, dont la financiarisation, le culte de l’urgence et le gaspillage, au moment même où le développement durable est à l’ordre du jour.
- Pourtant à aucun moment l’on ne doit s’imaginer que seul l’Etat ou les collectivités locales gaspillent, c’est l’ensemble de l’économie qui le fait et donc tous les citoyens, toutes les entreprises en produisant ou en consommant sans discernement ce qui induit de néfastes réactions en chaîne. Ainsi la consommation de service public –comme le prouve la situation de la sécurité sociale ou le fonctionnement du service privé hospitalier- est souvent étroitement associée à des intérêts privés légitimes ou non. En établissant des distinctions artificielles et des jugements de valeur qui ne sont que des préjugés, on se refuse donc par avance tout impact réel sur les choses parce l’analyse est fausse ou tronquée, visant dès le départ à soutenir tout comme la crise un plaidoyer pro domo.
Εὐρώπη*
Avec une nouvelle gouvernance européenne, fondée non sur la valeur
Paradoxalement, une Europe moins « libérale » et moins matérialiste devrait constituer une assurance pour l’économie des Etats. En effet, pousser vers des structures fédérales souvent invoquées mais mal évaluées par le monde politique sans tenir aucun compte des décisions et du ressenti populaires est très dangereux. A vouloir en effet précipiter les choses sur des bases fragiles on risque de remettre en cause tout l’acquis économique, démocratique et environnemental.
La situation de l’Euro est typique. Les marchés ont été privés par l’apparition de l’euro et par sa solidité face au dollar de nombreux marchés spéculatifs de change. Pour les Etats-Unis qui vivent largement de la planche à billets (verts), l’euro est plus dangereux encore. Si les contrats pétroliers et les ventes d’armement venaient à être libellés en euros et que la trésorerie chinoise le privilégie, que leur arriverait-il alors ? Pour les marchés comme pour nos amis américains, la fragilisation ou la disparition de l’euro seraient une bénédiction et les récents développements ont fait tomber le masque : le prétexte de la guerre c’était la petite Grèce. L’objectif, c’est l’euro. Or la ligne de défense est fragile : l’unité politique de l’Union est à ce stade largement un mythe que le comportement du « couple » germano-français qui se prend semble-t-il pour un Directoire, loin de renforcer, affaiblit et dans de nombreux états européens dont le nôtre, l’avant-garde « fédéraliste » s’est avancée bien loin du gros des troupes.
* L’Europe, en grec ancien…
Mais sur les valeurs
Le mandat des parlementaires, il faut s’en souvenir, n’inclut pas l’aliénation sans ratification de la souveraineté populaire surtout au bénéfice d’un ensemble aujourd’hui dominé par la doctrine libérale. Or davantage de poids politique de l’Europe est nécessaire. Donc il faut motiver le peuple en lui démontrant que l’Union n’est plus d’abord et avant tout une construction libérale qui veut lui faire payer des crises purement financières et l’obliger à une culture économique et politique qu’il récuse assez largement, celle de l’Europe des Marchands ?
Dès lors il faut consolider et laisser rejoindre le gros des troupes c'est-à-dire les peuples européens. Pour ce faire c’est sur ce qui rassemble et non ce qui divise qu’il faut travailler à savoir les piliers culturel, humaniste, technologique et éducatif de la construction de l’Union. Ce n’est pas le « couple » germano-français qui y parviendra car, à supposer qu’il ne soit menacé par nul divorce, il ne peut ni porter l’euro à lui tout seul ni empêcher le grand nombre de nos autres partenaires de plus en plus mécontents de favoriser objectivement les intérêts extérieurs aux dépens de ceux, ultimes, de l’Europe. Dans de nombreux pays les Allemands bien sûr mais même les Français ne jouissent pas forcément d’un prestige illimité et les souvenirs sont vivaces. Pour Nicolas SARKOZY dont l’horizon se limite à la prochaine élection, tout cela n’est pas grave. Pour son éventuel et même probable successeur ce peut l’être davantage car on ne peut espérer associer durablement le peuple de gauche à une ligne européenne de droite.
Portées par une proposition confédérale qui affirme sa force
C’est donc en relançant la construction d’une confédération européenne sur des bases politiques et non en laissant la Commission Européenne décliner son credo libéral ou un directoire autoproclamé se substituer à la gouvernance européenne définie par les traités qu’on peut crédibiliser durablement l’Union Européenne et sa monnaie unique.
Construire une fédération ou même ce qui serait déjà très bien, une confédération européenne sur la seule base de l’économie est une idée dont les limites apparaissent maintenant clairement : l’économie ne doit pas conduire la politique et la crise actuelle démontre amplement que l’oubli de ce principe peut conduire à de graves mécomptes.
On ne peut donc concevoir de confédération européenne qui soit fondée sur autre chose qu’un consensus raisonnable où tout le monde est gagnant : diaboliser ou négliger les « petits » pays, faire abstraction de la place de Londres ou considérer le consensus des peuples comme un simple risque politique à circonvenir ne mène nulle part. Or les marchés ont besoin de confiance et de manifestations d’unité qui soient autre choses que des gestes libéraux. Ils misent sur l’union et non les parcours en solo, ils sanctionnent la faiblesse.
Au travers d’une stratégie européenne
En forme de conclusion, l’annonce de la volonté d’aller vers une telle confédération européenne fondée à la fois sur le respect des cultures et des options philosophiques et sur le partage des valeurs humanistes exprimées sein d’une Constitution sociale et morale, la volonté de défier ensemble toutes les crises économiques et de construire une Défense commune et indépendante, serait notre avis un signal fort. Et ce surtout si comme il faut le prévoir la crise européenne ne fait que s’accentuer.
Que la France peut préfigurer
Rien n’empêche cependant, dès à présent, la France de donner l’exemple d’une vision à moyen et long terme par l’annonce d’une stratégie cohérente associant tous les Français non pas pour payer encore une fois la casse provoquée par les fils à papa dans le restaurant mais pour choisir le menu des prochaines années.
Elle peut aussi annoncer que les réformes à venir, nécessaires en France comme ailleurs, ne seront pas inspirées de préjugés libéraux ou autres ni bridées par des considérations électorales. Ces réformes se fonderont sur des analyses rigoureuses et complètes et se mettront en place progressivement, en concertation avec la base. Elles rechercheront la performance d’un service public où l’Etat pilote et programme davantage qu’il n’administre et le développement d’une économie de marché intelligente, juste, compétitive fondée non sur le développement anarchique de bulles mais sur la valeur ajoutée et l’acquisition de nouveaux marchés. Ce sont ces Nouvelles Frontières qui permettront au Défi Français d’être relevé.
Enfin, la nouvelle gouvernance saura déjouer les pièges tendus par la droite et en particulier le piège européen, qui consiste à associer bon gré mal gré la France, sous prétexte d’une crise assez largement pilotée de l’extérieur et de bonne volonté européenne, à une politique de réaction sociale et d’amoindrissement de la puissance publique.
La situation est l’occasion, difficile certes mais favorable, de montrer à tous la différence entre une approche de gauche défendant les intérêts de tous et particulièrement des plus faibles pour faire avancer la société et l’approche du gouvernement actuel, qui est la négation même des conséquences logiques à tirer de la crise : quand les marchés eux-mêmes réclament davantage de gouvernance, on ne saurait les calmer en en mettant moins.
2. La circulaire GUEANT ou le bonnet d'âne international (billet d'humeur)
La France se targue souvent d'être à la fois la patrie des droits de l'Homme et la celle de Descartes. Elle est malheureusement aussi celle de Claude GUEANT dont le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne se réfère ni à l'un ni à l'autre. Sa récente circulaire est un monument d'incohérence et comme l'aurait dit Talleyrand c'est pire qu'un crime (contre le bon sens s'entend) c'est une erreur. Et là vraiment, à force de faire les bordures du FN, cela devient du grand n'importe quoi, on en est revenu au célèbre sketch de l'immortel Fernand REYNAUD sur "le pain des Français" dans lequel les habitants d'un village se privent de leur seul boulanger au motif qu'il est "étranger".
Il y a en effet quelque 280 0000 étudiants étrangers en France, dans un pays qui compte environ 65 Millions d'habitants, dont le territoire s'étend sur l'ensemble du globe et dont la langue, ne l'oublions pas, est celle de quelque 200 000 000 de locuteurs. Le français est (encore) langue de travail dans l'Union Européenne et il n'échappera à personne (sauf peut-être à Claude GUEANT) qu'il est de notre intérêt le plus strict, indépendemment d'arguments moraux pourtant très puissants, de tout faire pour propager notre langue, nos techniques, nos normes, notre Droit et à plus court terme, notre relationnel économique et politique afin de mieux asseoir notre politique et notre économie qui en ont bien besoin, surtout en ce moment. C'est le principe même du développement durable d'une culture qui nous fait aussi vivre.
C'est d'ailleurs dans cet esprit que Claude ALLEGRE créa en 1990 Campus France et que fonctionnait la loi de 2006 (il n'y a jamais que 4 ans de cela mais pour N.SARKOZY c'est sans doute déjà un siècle !) visant clairement à maintenir et développer notre relationnel international en attirant de futures élites, en les formant et en les préparant à devenir un lien essantiel entre notre économie et celles de leurs pays d'origine. De plus et de tous temps en Europe il est indispensable que l'Université, comme son nom l'indique, soit internationale et permette la libre circulation des cerveaux, des idées, des techniques. La liste des longue des cerveaux qui ayant étudié et travaillé chez nous, ont illustré ensuite la littérature, la science, l'administration ou la culture françaises et rendu de fiers services à la France, sur son territoire ou ailleurs.
Mais ce n'est pas seulement sur ce point que la circulaire cryto-FN du ministre GUEANT est incohérente vis-à-vis de notre politique extérieure et de ses intérêts. Il faut se souvenir que la France, très tentée en ce moment par les aventures extérieures alors que les Américains se tiennent prudemment cois, dépense déjà (avant l'éventuel prochain épisode en Syrie) quelque 1 milliard d'euros par an pour "jouer train" dans le cercle fermé des gendarmes du monde. La raison officielle c'est qu'on défend la liberté, la démocratie, les droits des femmes etc. Mais si l'on en juge par les résultats en Afghanistan ou même chez ceux des pays d'intervention dont nous avons finalement abandonné les autocrates, on peut se dire que diffuser nos idées et notre culture au travers des élites que nous formons est beaucoup moins risqué, beaucoup plus efficace et beaucoup plus économique.
Le lamentable argumentaire des Sarkozystes c'est qu'on veut bien payer des études à Centrale ou à Polytechnique à condition que les diplômés étrangers qui en sortent reprennent l'avion dans les meilleurs délais pour partir où ils veulent car ils voleraient sans cela le pain des Français. Il n'est que de voir les réactions de leurs condisciples nationaux ou des Conseillers français du Commerce Extérieur pour juger à quel point, toutes opinions politiques confondues, l'immense majorité des gens qui connaissent le sujet s'insurge contre la circulaire. Même Valérie PECRESSE s'énerve ! Alors, abrogeons-la vite, cette circulaire stupide. Le gouvernement et le Président n'en sont pas à une volte-face près et pour une fois elle aura un sens. Sinon, la France va hériter du bonnet d'âne international.
3. 92 et Chaville : d’autre pyromanes pompiers !
Le rugby a ses Spécialistes sur Canal +. La finance a aussi les siens, beaucoup moins sérieux, dans le 92 et à Chaville. On savait déjà que le président PASQUA s’était vu condamner à de la prison avec sursis pour complicité de recel dans les mains de l’actuel maire de Chaville, que les allégations de la municipalité sur la soi-disant mauvaise gestion financière de l’équipe précédente ou le financement prétendument hasardeux du défunt Centre Ville n’étaient que du vent mais que son inutile surtaxation des Chavillois était bien, elle, une réalité.
Après la surtaxation, le yoyo fiscal, le maire entreprenant de rembourser sur 2 ans une partie du trop perçu. Puis, il a revendu le centre ville, pour l’essentiel, à trois promoteurs et après avoir prétendu, soutenu par certains, que le financement du vrai centre-ville de l’ancienne municipalité était hasardeux, une plus value de 8 millions d’euros apparaît. Résultat : une trésorerie pléthorique de la ville, actuellement 2,6 millions d’euros pour 0,7 prévus !
C’est le moment choisi par la municipalité pour ne pas renouveler 5 emplois de proximité en CDD, dont l’un pour l’animation du Club Municipal des Anciens de Chaville ! Pendant que la coûteuse collaboration avec la CCIP fait la preuve de sa totale inefficacité, c’est le service aux Chavillois et particulièrement à ceux qui en ont le plus besoin, qui pâtit. Décidément, le mini-sarkozysme ne vaut pas plus cher que l’autre. Les élus responsables centristes ou “apolitiques” auront-il le courage de se désolidariser de cette gestion aberrante voire cynique ?
Quant au “92”c’est un festival. Après les gaspillages de la Fac Pasqua, de l’Ile de Monsieur, les enquêtes sur les marchés publics des collèges et les agissements glauques des sociétés d’économie mixte du département, le voile se lève progressivement sur Levallois et sur Puteaux où la suppléante de Nicolas SARKOZY et remplaçante de son fils à l'’EPA de la Défense voit ses pratiques financières mises à jour (en partie grâce à son père !). Quand les électeurs de ces gens se réveilleront, ils tomberont de très haut..
Histoire immobilière (encore !) à suivre, celles des futures tours “Hermitage” de la Défense (précisément), à financer par un groupe russe appartenant à l’oligarchie pétrolière. Cette opération mérite dans doute de s’inscrire dans le contexte de l’”amélioration de la productivité énergétique franco-russe” (sic) chère à l’actuel député-maire de Chaville qui visite régulièrement ce pays ami. Les oligarques craignent paraît-il le retour de Poutine, un ”négociateur” semble-t-il moins souple que Medvedev. A quand une tour “Ceccaldi-Raynaud” ?
Cela devrait booster les négociations avec leurs partenaires européens et français en particulier. entre gens qui ont le même type de préoccupations on s’arrange. L’objet des méthodes Pasqua change, l’esprit et la pratique demeurent.
4. On EIFFAGE tout…et on recommence !
On savait qu’avec la gouvernance UMP les promoteurs vivaient bien et même très bien à Chaville et dans l’agglomération GPSO dont le nom même rappelle une méga-promotion isséenne (Paris Seine Ouest). Mais voici que le grand BTP prend lui aussi sa part.
Voici quelque 5 ans, le boulevard de la République était entièrement refait par la municipalité précédente. Normalement de tels travaux (de l’ordre de 1 million €) sont fait pour durer au moins 10 ans voire davantage. Or, en trois jours la société EIFFAGE qui fait abondamment parler d’elle en ce moment à propos entre autres du fabuleux contrat (« partenariat » public-privé* dit PPP imposé à l’Hôpital d’Evry et qui ruine le contribuable sans soigner le patient) et de l’ organisation alléguée de parties fines au bénéfice d’élus locaux, a entièrement (et discrètement) refait le boulevard à grand renfort d’engins. Les nouveaux travaux viendraient-il abonder le catalogue des dépenses inutiles de GPSO à Chaville avec la re-peinture en gris de Chaville ? Mystère.
Voici en tous cas un quartier… cher, très cher à la municipalité : si l’on y ajoute le rachat du pavillon (en photo) destiné au service urbanisme (coût réel : achat 1,5 millions € + travaux 0.5 millions + manque à gagner de TPLD 0.8 millions à payer par BOUYGUES = 2.8 millions). Avec l’Hôtel des Métiers d’Art qui doit paraît-il remplacer l’Académie des Beaux-Arts et son Estampe qui ne demandaient rien à personne (1.5 millions + le déficit d’exploitation à prévoir), on s’achemine doucement vers 5 millions €…Il faut bien justifier le trop-perçu d’impôts !
Pendant ce temps, les fresques du pont SNCF RG s’effacent, le pavillon Sully s’effondre et celui de l’entrée de Sèvres reste vide, papiers gras et herbes folles envahissent la ville (ici aussi, le contrat est “garanti” !), les handicapés ne peuvent toujours pas accéder au train de Montparnasse etc. …et on supprime les emplois de proximité à la mairie. Cherchez l’erreur.
* Ce système aberrant dont l’UMP est friande consiste pour une entreprise importante à financer globalement la réalisation et l’entretien d’un projet pendant sa durée de vie en échange d’une redevance annuelle à payer par le maître d’ouvrage (hôpital, groupe scolaire, équipement sportif etc.). Dans la pratique, c’est comme lorsque vous achetez une auto en « leasing » : vous payez le coût du crédit en plus, avec une marge intégrée au loyer. Or une collectivité n’est pas un particulier. Elle peut emprunter moins cher qu’une entreprise privée et ne déduit pas fiscalement. De plus, les annuités chargent son budget de fonctionnement et non celui d’investissement que viennent souvent abonder des subventions (Etat, Régions etc. ). Enfin c’est une manière de la lier à un groupe privé pour des années avec, en plus, les aléas techniques et juridiques. Bref, c’est un jeu de dupes qui ne profite qu’au privé contractant…et à l’occasion, à ses amis !
5. Annie Bord : un souvenir durable à Vaucresson
Sans faire de bruit, notre amie Annie BORDES est partie rejoindre son ami et mari Pierre.
Généreuse, courageuse, travailleuse, Annie aura jusqu’au bout partagé sa passion avec les Vaucressonais. Nombreux parmi nous et nos enfants se souviendront de ses cours de musique. Annie acceptait systématiquement d’offrir un concert de ses élèves devant les assemblées de la ville, fêtes, cérémonies des vœux... Tous les Vaucressonais se souviennent de la poigne avec laquelle elle mettait en place ses élèves, son exigence et la qualité des interventions.
Annie offrait les cours et se démenait pour trouver les instruments pour ceux de ses élèves qui ne pouvaient se les offrir. Plus encore, la maison Bordes a souvent servi de refuge et de foyer d’accueil pour adolescents ou adultes désemparés.
Annie était aussi exigeante avec ses élèves qu’avec les élus et tous se souviennent de ses coups de gueule et de ses combats politiques. Annie a en effet été conseillère municipale de 1989 à 1995 et a participé par la suite à toutes les listes de gauche comme guide et conseillère. Elle ne ratait aucune réunion de préparation et s’informait a distance des activités du Conseil Municipal.
Ses engagements, son énergie, la constance de ses convictions furent un modèle.
Merci Annie, pour ce que tu as donné à la ville et à Vaucresson Solidarité. Merci pour ton amitié, pour ta bonne humeur et pour ton énergie. Embrasse Pierre de notre part.
( par Romain CARAYOL)
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