En ce début d’année nous sacrifierons avec plaisir au rite fraternel des vœux.
Vœux pour la France bien sûr, aussi immodestes qu’ils soient.
Vœux pour notre bonne ville de Chaville qui elle aussi pourrait vouloir connaître de meilleurs millésimes, pour 2012 et après.
Une France plus fraternelle, c’est possible !
Pour la France, le premier vœu à souhaiter semble être celui de la fraternité, cet indispensable ciment d’une République sans lequel rien de grand n’est possible. Si l’on considère notre Histoire dont l’apprentissage n’est nullement une perte de temps ( !) pour les enfants et que notre Parlement semble avoir ces derniers temps tendance à tripoter, que voit-on en effet ?
Chaque fois que la France s’est envolée pour une destinée mondiale qu’il est de bon ton aujourd’hui de critiquer voire de nier pour mieux vendre d’autres mythes parfois dangereux et qui n’apportent en tous cas rien au bonheur des gens, c’est parce qu’une idée puissante s’était installée dans les têtes ou plutôt dans les cœurs des Français : la fraternité.
Certes, ce fut souvent une fraternité d’armes avec ses conséquences parfois terribles mais elle sous-entendait au moins l’idée d’apporter au monde et aux Français eux-mêmes quelque chose qui ne soit pas seulement le fait de travailler plus pour gagner plus pour consommer plus en dépensant plus, tout au moins en ce qui concerne la majorité !
Ce plus c’était la culture, notre langue universelle et ses produits les Arts et la littérature, c’étaient nos idées et la richesse que nous fabriquions avec nos ingénieurs ou plus tard notre laïcité républicaine, choses que nous partageons aujourd’hui avec beaucoup de nos frères en culture dans le monde ou de nos cousins européens. C’était aussi la fraternité en elle-même, le combat commun.
Notre second vœu, c’est celui de l’intelligence. L’intelligence, dont nous sommes tous dotés en quantité moins variable qu’on ne le croit, doit nous servir. Aujourd’hui elle est trop souvent niée car le règne du prêt-à-porter de l’information voire de la propagande s’est imposé. Chaque fois que l’on examine un fait rapporté, on s’aperçoit le plus souvent qu’il est truqué, déformé, sorti de son contexte.
Qu’il s’agisse de la crise dont les dettes publiques européennes sont le prétexte, des opinions aussi catégoriques qu’infondées sur certains conflits, des mythes liés aux religions des uns ou des autres, de la politique et des gouvernances, toute prise de recul est bannie au profit de la culture télévisuelle, d’un concours Lépine permanent d’idées mal digérées et de la politique du fait divers.
Il serait temps que cela se calme et que les citoyens de la Cité républicaine considèrent la qualité de fond, la solidité, la crédibilité de ce que l’on leur propose et de ce que l’on fait réellement pour eux. Zapper pour le plaisir de zapper est idiot mais refuser de zapper quand le film devient trop mauvais l’est également surtout lorsqu’on en est nécessairement un acteur et pas seulement un figurant, car on vote ou tout au moins on peut voter.
Troisième vœu de cette triple batterie, le vœu de la gauche. A Rome, les Patriciens – la Droite de l’époque- détenaient une partie, largement prédominante, du pouvoir. Mais il existait aussi des tribuns du peuple car dans sa sagesse, la gouvernance romaine savait que le peuple était nécessaire aux guerres et à l’impôt et qu’en outre la guerre civile était un danger à prévenir. Et il fallait le convaincre, le peuple.
Les choses ont évolué depuis les Grecs qui nous laissé, eux, un cadeau d’une valeur inestimable, la Démocratie, et avec les Romains. Grâce à l’Education le peuple est entretemps devenu majeur et il arrive même et de plus en plus souvent que les possédants travaillent eux aussi, unissant travail et capital. Mais le pouvoir, on s’en aperçoit trop bien ces derniers temps, est encore bivalent.
Or l’Histoire n’est jamais terminée, le progrès social n’est jamais acquis, la paix n’est jamais assurée, la Démocratie et au-delà, la Fraternité ne sont jamais sûres de gagner. Parmi les plus nobles tâches de la Gauche, il y a donc celle de concourir à garder ces vraies valeurs. Non pas seule, mais au premier rang, surtout lorsque des dangers sérieux apparaissent à l’horizon.
Or lorsqu’on voit un pays de l’Union, la Hongrie, se constituer lentement en état autocratique et raciste. Lorsqu’on voit la droite du moment encourager le matérialisme, ouvrir quotidiennement la route aux « idées » d’extrême-droite qu’encouragent les désespérances, inféoder les intérêts de l’Etat à ceux de groupes privés et pratiquer une politique erratique et méprisante, il y a bien danger.
Vouloir construire une société qui marche sur l’injustice de classe, la faveur de l’argent, le mépris des métiers ou des races, la toute-puissance de la parole et l’inconstance du dessein est un pari perdu d’avance. Les meilleurs de nos Rois l’avaient déjà compris, eux qui ont construit le Service public et ramené certains féodaux militaires ou financiers à la raison, pour le bien de l’Etat.
Pour une nation de soixante et cinq millions de gens et aussi pour nos frères en culture de par le monde, la volonté de partager non seulement les risques et les difficultés mais les décisions et les profits est une nécessité. Que la France retrouve donc en 2012, si elle le veut, le calme, la maturité, l’intelligence des choses mais aussi le sens des valeurs vraies. C’est notre vœu.
Une vraie ville à Chaville, c’est encore possible !
Une fatalité ?
Entre Versailles et Paris, aujourd’hui entre Meudon et Houdan, il était une fois un lieu, Chaville. Au fil des siècles, vingt mille habitants s’y sont progressivement agrégés, semblant former une ville : des paroisses diverses, des quartiers, des écoles, quelques commerces, un Monoprix, une mairie, des lieux culturels et même une (mini)classe politique.
Mais à chaque fois qu’il a été question de passer à la vitesse supérieure et de poser l’acte fondateur d’une vraie ville en créant ce cœur battant que constitue un minimum d’activité économique et une centralité digne de ce nom qui fasse du centre ville un lieu où l’on vit en tant que citoyen, où l’on échange et où l’on se rencontre, pfuit, plus rien !
Est-ce la faute à la mini-classe politique du lieu parfois engoncée qui dans l’égoïsme de classe, qui dans le sectarisme et l’ambition individuelle ou encore dans une conception discutable de l’environnementalisme ? Est-ce plus profondément parce que tous les Chavillois n’ont pas encore perçu qu’il était de leur intérêt de vivre une vie commune ?
Nul ne le sait et ce n’est pas là l’essentiel. Les plus obstinés finiront par comprendre que les logiques d’échec ne mènent nulle part, que les préjugés sociaux doivent être dépassés, qu’il ne faut pas confondre environnement et égoïsmes. Il faudra reconstruire, assumer les erreurs et non, au-delà des mots, y persister. Mais entretemps le sarkozysme local aura fait du dégât.
Face à l’éteignoir anti-chavillois…
De fait, Chaville a déjà passé les 4 premières années d’un mandat à inaugurer ce qui avait été conçu avant, à payer plus pour avoir moins, à lire des tonnes de communication et surtout à voir les promoteurs s'emparer la ville comme ils l’ont déjà fait dans la plupart des communes où l’esprit de chapelle a fait un beau cadeau, non à la Droite en général ce qui ne serait que le jeu de la démocratie mais au système clanique de l'UMP 92, ce qui est très différent.
L’enjeu est important car chaque fois qu’une ville potentielle –vingt mille habitants, c’est l’équivalent d’une grosse sous-préfecture en régions- rate un virage, des opportunités sont perdues, le béton résidentiel envahit tout et particulièrement –on n’a vu qu’un début- les endroits les plus sensibles, les plus centraux, les plus protégés à l'ancien POS parce qu’ils se vendent mieux. A chaque erreur, les choses deviennent plus difficiles qu'avant .
Une vrai projet de ville est possible !
Mais, et c’est le sens de notre vœu, il y encore une chance de faire mieux, dès 2012. Il y a déjà une échéance locale puisque le maire est aussi député et repasse l’examen en juin prochain. Mais surtout, il faut préparer le retour à une union de compétences, de présence et d’écoute de la population, non d’ambitions particulières qui, réduites à elles-mêmes, ne peuvent rien apporter de bon à une commune.
Relancer l’emploi local et le commerce et non les détruire, reprendre la main aux promoteurs et avoir un vrai projet de ville, obliger les prestataires de GPSO à la qualité, remotiver nos personnels du service public en les respectant, faire de l’école publique et des centres aérés le lieu d’un partenariat réussi avec leurs professionnels et partager la vie sociale, cela vaut la peine. Revenir à un urbanisme digne de ce nom, bien davantage encore.
Proches d’une véritable solidarité avec les bonnes causes des villes qui nous entourent mais loin de l’esprit “main basse sur la ville”, de la mauvaise gestion, des préjugés sociaux et des contresens économiques, avançons et agissons. Et unissons-nous, sans esprit partisan, avec comme priorité le bien-être de tous. N'en déplaise à certains, Chaville n'a pas la vocation d'un dortoir de luxe et mérite autre chose. Reprenons le chantier, et bien, dès 2012 !
Ca ?
Ca ?
Non, ça !
et bien d’autres choses encore !