Jean-Jacques GUILLET, député maire de Chaville,
est un spécialiste de la communication et de la propagande. Dès ses débuts à l’extrême droite puis sous l’égide de Charles PASQUA, il s’est rodé à toutes les techniques : amalgame, provocation, récupération et a même paraît-il inventé de nouveaux concepts.
L’article sur le le PLU chavillois paru dans le Chaville Magazine n°96 dans la tribune du groupe d’opposition de gauche AGIR ne lui a pas plu, c’est le cas de le dire ! Sur un ton pourtant factuel et interrogatif, on s’y demandait ce que deviendrait le PLU en voie de finalisation avec l'entrée en vigueur de la quelque 250ème loi de l’année, laquelle prévoit l’augmentation de 30% des surfaces constructibles sauf avis contraire des conseils municipaux. On y examinait donc diverses hypothèses, incertaines il est vrai compte tenu du mode actuel de gestion du pays !
La vérité c'est que certains élus sarkozystes (enfin, jusqu'à présent...) qui couvrent leurs communes de constructions "haut de gamme" dans l'espoir de changer la sociologie du cru à leur bénéfice et parfois aussi pour d'autres raisons, sont furieux de cette dernière foucade de NS. Elle risque en effet de les mettre en péril aux élections législatives, surtout si une vague rose déferle, en les mettant en opposition avec leur électorat traditionnel. C'est le cas à Chaville, dont le maire est député sortant. Que faire dès lors, sinon bluffer et accuser l'opposition de fantasmer ? Avec un peu de chance, leur électorat les croira, s'ils miaulent très fort.
Or les Chavillois, même s’il ne leur fait pas l’honneur d'habiter sur place, commencent à mieux connaître leur édile et surtout sa gestion, ce qui pourrait compromettre sa réélection. Il a donc fait rédiger un “droit de réponse” où, sur la base de citations déformées de textes antérieurs, l’opposition AGIR se voit affubler de qualificatifs peu amènes. Aucune position argumentée n’est bien sûr prise sur le fond, on se contente d’affirmer platement que Chaville "n’est pas concerné". Cela semble vouloir dire que la majorité ne s'opposera pas aux dispositions de la loi, donc que le + 30% s'appliquera bien globalement à Chaville.
A l’instar de François HOLLANDE vis-à-vis du président sortant, nous nous garderons bien d’entrer dans le petit jeu des invectives car c'est une spécialité de NS et de ses amis et l'on est donc sûr de perdre. Nous ne mangeons pas de ce pain-là et pendant 13 ans nous ne souvenons pas d'avoir insulté l'opposition quoiqu'elle ait pu dire ou écrire et pourtant... Nous nous bornerons donc, puisqu’il est question de crédibilité et qu’il est bon que les Chavillois connaissent mieux leur député sortant, à citer un arrêt de la Cour de Justice de la République rendu le 30 avril 2010 et confirmé en cassation.
Cet arrêt condamnait Charles PASQUA à un an de prison avec sursis et cite nommément l'actuel député-maire de Chaville comme étant à l'origine de cette condamnation. En voici.un extrait essentiel, verbatim
…C’est pourquoi, il convient de retenir la culpabilité de Charles PASQUA des chefs de complicité des abus de biens sociaux commis par Dubois et Poussier au préjudice de la SOFREMI et de complicité de recel de tout ou partie des fonds appréhendés par Pierre-Philippe Pasqua, son fils (9.820.000 francs) et Jean-Jacques Guillet, par le biais de la Société d’Edition du Quotidien du Maire (12 MF)
Autrement dit, des collègues parlementaires de J.J.GUILLET (la Cour en compte 12 sur 15, dont 8 appartenant à la majorité actuelle) et des juges professionnels disent en droit que l’actuel maire de Chaville a recelé près de 2 millions d’euros détournés. Dès lors, pourquoi n’a-t-il pas été condamné comme Charles PASQUA ? Tout simplement parce que la C.J.R. ne peut juger que des ministres en exercice au moment des faits qui leur sont reprochés. Or, J.J.GUILLET n’était pas ministre, heureusement pour lui, ce qui lui permet aujourd'hui de continuer sa carrière politique et même de donner des leçons d'orthodoxie financière à Chaville ( on ne rit pas !!!).
Il revenait dès lors au Procureur de la République de Nanterre de prendre le relais pour poursuivre et défendre l’intérêt de la Société (l’Etat et les entreprises actionnaires de la SOFREMI, victimes du détournement) sur une base évidente. Mais ce département, berceau politique du président sortant, n’est pas “normal” non plus au plan judiciaire et le procureur s’y nomme Philippe COURROYE. Il semble avoir pour l’instant “oublié” ce dossier pourtant lumineux mais il y a tant à faire pour lui dans les Hauts-de-Seine et dans de telles conditions qu’il s’en sera découragé…Peut-être un changement politique lui rendrait-il sa motivation ?
Voilà en tous cas qui donne une bonne idée du crédit à accorder au député-maire et à ses associés quand ils évoquent à propos de l’opposition les “informations mensongères”, l'”absentéisme” , l”irresponsabilité” ou l’”incompétence”. Pour évaluer ce crédit nous nous fondons, nous, sur des faits graves, avérés et jugés et non sur une laborieuse construction de propagande. Ne confondons pas faits délictueux et débat politique. Jean-Jacques GUILLET et ses amis oseront-ils qualifier les juges de la CJR de "fantaisistes" ? Que celles et ceux qui ont des yeux pour voir, voient enfin et en tirent, s'ils veulent être fidèles à l'éthique dont ils se réclament, les conséquences.
Pour ce qui est de l’absentéisme, des informations mensongères et de l’incompétence des uns ou des autres, c’est aux seuls Chavillois d’en juger après quatre ans d’exercice de cette municipalité comparés aux années précédentes et le cas échéant de sanctionner son chef en juin prochain. Quant à la municipalité, mieux vaut sans doute pour elle se consacrer à son travail qu’à l’invective : si l’on en juge par l’état général de la ville, ce ne serait pas un luxe et l’ambiance des prochaines élections ne pourrait qu’y gagner.
N.B. Les soulignements et couleurs sont de la rédaction ; le Quotidien du Maire, dont Jean-Jacques GUILLET était (s.e.ou o.) le principal responsable et actionnaire, a disparu après liquidation judiciaire.
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