Dans mon précédent article, j'ai exposé les 3 priorités, dans la situation de crise actuelle, pour agir pour Chaville. Qu’en est-il depuis bientôt six ans et les actuels locataires de l’Hôtel de Ville ont-ils su répondre à ces impératifs et aux attentes des Chavillois ? Faisons le bilan de Jean-Jacques Guillet et de son équipe :
1. En matière d’emploi ce bilan est facile à faire car l’UMP locale, secondée de quelques auxiliaires centristes toujours utiles aux élections, refuse le concept même de développement local et n’a qu’une idée en tête : la résidentialisation à 100% ! Autrement dit, la "ville-dortoir" que bien sûr on flétrira dans les beaux discours pour ébaubir le chaland. Bien entendu, ce qui sous-tend cette politique c'est l'idée -d'ailleurs contestable- que plus une ville est résidentielle, plus elle vote à droite
Sitôt élu maire de Chaville, le député local a mis en pratique ce beau credo. Tous les projets existants ou en gestation ont été revus à la sauce et dans l’intérêt des promoteurs qui les transforment en offre massive de logements résidentiels entre 6 500 et 7 500 euros/ m2. C’est la stérilisation organisée de la ville, désertée le jour et les week-ends d’été, privée de la locomotive économique qu'aurait été un centre ville digne de ce nom. Les “points de vie” des quartiers ( La Pointe, Marivel, Haut-Chaville, Clos-Fleuri ou Créneaux) périclitent. Et les antennes administratives ou territoriales migrent vers Sèvres, à peine plus grande que nous pourtant et où les Chavillois doivent maintenant aller chercher leur passeport ! A qui profite tout cela, au demandeur d’emploi, au contribuable, au citoyen ? Non bien sûr ! A d’autres, peut-être…
Quant à la contribution de notre commune au développement régional ou national au bénéfice de l’emploi de tous, on s'en moque. "La crise, connais pas ! Notre programme c'est l'accession pour tous... à 7 000 euros/m2 même si elle se vend mal", tel pourrait être le leitmotiv de la droite locale.
Pour l’UMP, l’emploi est de toutes façons l’apanage des “grosses boîtes” rassemblées à la Défense, Issy ou Boulogne. Selon elle, nos cadres n’ont qu’à prendre les transports en commun ou la voiture, les autres iront où ils peuvent. Bref, une vision en forme de peau de chagrin, aussi ringarde que destructrice. Mais qu’attendre d’un député-maire qui n’habite pas la ville et trop occupé ailleurs, n'aurait semble-t-il “pas le temps” de s’occuper du vulgaire quotidien des administrés ? Il ne l'a d'ailleurs pas caché : en cas de cumul selon la loi, il quittera la mairie sans états d'âme.
2. Côté solidarité, le bilan est squelettique. L’obsession ici n’est plus la sur-résidentialisation mais la centralisation et le contrôle. Les Associations sont prises pour des porteurs d’eau qui sont là pour se substituer si possible à des budgets publics (dans le domaine des crèches par exemple) mais n’ont pour autant nul droit durable à une vision autonome. On cherche même à les transformer si possible en relais politiques.
S’y ajoutent la baisse en pleine crise des budgets du CCAS, l’enterrement du service Logement, la passivité vis-à-vis de l’OPIEVOY (principal bailleur social chavillois) quant à l’entretien et à la sécurité de son parc locatif, l’arrêt de la production de logements vraiment pas chers en accession ou en location au nom de la prétendue “mixité”. Comme si, dans une ville bien tenue en main par des élus de terrain, le civisme était proportionnel aux moyens financiers !
Recette pour enterrer un service Logement :
1. Le séparer du CCAS et de l’action sociale
2. Lui trouver un lieu discret
3. Diminuer massivement les plages d’ouverture
4. Réduire l’offre (“ils” n’ont qu’à aller chez Bouygues..)
Aucune initiative en matière médicale, infirmière, pharmaceutique et plus généralement en matière de soins alors que, à Chaville comme ailleurs, de gros nuages noirs menacent le niveau sanitaire des populations. Quant aux détecteurs des besoins sociaux ou aux outils déjà en place de la démocratie locale (Conseil de la Vie Sociale entre autres), on ne fait aucun effort pour leur faire jouer leur rôle. En dehors d’effets d’annonce, rien de concret non plus du côté des Seniors, à part la suppression de certaines institutions conviviales comme le Banquet des Anciens. La fausse “bonne gestion” est passée par là…Or, il faut maintenant réfléchir, entre autres, à des solutions de fond pour le maintien à domicile des personnes âgées, et Chaville pourrait montrer la voie, avec une municipalité sérieuse et motivée.
3. L’éducation n’est pas mieux lotie. Les écoles ont été normalement entretenues et les projets entamés ont été menés à bien, c’est bien le moins qu’on pouvait attendre à notre niveau de taxation. Par contre aucune action prospective n’a été menée pour améliorer le contenu éducatif communal, au contraire.
Le programme PEGASE qui était précisément ce dont on a besoin aujourd’hui en complément des nouveaux rythmes scolaires, a été supprimé dès l'arrivée de "JJG" tout comme le grand centre d’activités éducatives initialement prévu dans le centre ville en symbiose avec la MJC et la très petite section (TPS) .