Premier essai
Avril 2003 : la municipalité de gauche chavilloise participe à la naissance d'ARC-DE-SEINE que la situation géographique de Chaville entre Ville d'Avray et Meudon permet de faciliter ( Sèvres n'était à l'époque pas membre de la communauté d'agglomération). Son maire devient 1er vice-président de ce qui va devenir, sous la présidence d'André SANTINI, l'une des communautés d'agglomération les plus riches de France : ARC-de-SEINE puis GPSO. Le bureau, avec 4 maires UDF et un divers gauche (Chaville), respecte la diversité politique et fait progresser les réalisations communautaires. Il n'y a pas de taxation communautaire sur les particuliers et les ressources financières sont d'origine exclusivement économique. Le dynamisme est là et la valeur ajoutée de l'"Agglo" pour Chaville existe : c'est un premier essai marqué par l'intercommunalité.
Mars 2008 : Aidée par le contexte politique local, l'UMP reprend Chaville en y parachutant son responsable départemental et député, le Non-chavillois J.J.GUILLET. A GPSO, le Bureau renforcé des maires de Sèvres et Boulogne ainsi que le Conseil Communautaire, sont désormais dans l'obédience UMP 92 alors que la sensibilité politique de la population du périmètre est partagée par moitié. En grossissant, la Communauté fait du gras ce qui, parallèlement à l'OPA politique, interdit tout examen critique des grandes masses de dépenses. Et voici qu'apparaît, dans l'un des EPCI les plus riches de France, la ligne de taxation sur les ménages, sous prétexte de la péréquation de solidarité régionale. A l'instar du jeu de rôles entre Commission et gouvernements européens, elle permet aux maires UMP de GPSO de se défausser vers celle-ci d'une gestion opérationelle et fiscale criticable comme celle de Chaville par exemple, en masquant leurs augmentations d'impôts. La qualité du service diminue, l'urbanisme perd en transparence. Quant au projet global, bien malin celui qui peut en apercevoir un à part le sempiternel "Bossez à La Défense, à Issy ou Boulogne, dormez à Chaville ou à Ville d'Avray et que les autres s'en aillent".
Retour sur image
Et voici qu'à peine 10 ans après l'arrivée du Grand Paris, cette fois-ci sous l'impulsion de la Gauche, on secoue à nouveau le cocotier. Voici 5 ans, Nicolas SARKOZY l'avait déjà fait et même si ses partisans semblent l'avoir oublié, c'était sous le même nom et avec des prérogatives comparables, en particulier à propos de l'urbanisme autour des gares qui se voyait retirer au pouvoir des communes. La propagande autour du "mille-feuille territorial" battait alors son plein. Elle a d'ailleurs laissé des traces, convaincant bien des gens que le coût de la démocratie territoriale serait largement à l'origine des maux de ce pays. C'est à notre avis une erreur même si la vigilance reste de mise sur toutes les gestions comme nous l'avons d'ailleurs souligné à propos de GPSO. Le Grand Paris à la "sauce Sarko" était aussi une machine de guerre dans la campagne des élections régionales, utilisée pour justifier -selon ses partisans- le brutal blocage du Schéma Directeur Régional (SDRIF) en cours de finalisation après des années de travail et de concertation. Bref, le Grand Paris était devenu grand bras de fer politique.
L'ouverture
Quoiqu'il en soit, le projet se voit maintenant relancé et il devrait provoquer la naissance le 1er janvier 2016 d'une vaste communauté, dotée de larges compétences et qui absorberait les EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) existants dont notre GPSO (Boulogne, Issy, Meudon, Vanves, Chaville, Sevres, Ville d'Avray, Marnes, Vélizy-Villacoublay). Il ne s'agit donc pas d'une "couche supplémentaire d'un mille-feuilles" comme l'affirment ses détracteurs mais d'un processus d'intégration de la construction politique francilienne, tel que l'ont vécu bien des métropoles mondiales avec lesquelles Paris est en concurrence. Là où l'on doit par contre être attentif c'est sur les compétences d'urbanisme et sur la philosophie financière de l'ensemble. Il faut en effet éviter que la pérennisation du modèle parisien du logement aidé puisse provoquer l'exportation de l'injustice du logement et un nouvel exil en banlieues de certaines populations peu désirées dans la capitale. Il faut aussi que la balance budgétaire globale ne vienne pas saper le principe même de la Décentralisation française et européenne. Plus les ressources financières et leur affectation sont territorialisées en effet, mieux -ou tout au moins, moins mal - elles sont gérées car les responsables peuvent plus facilement être identifiés et politiquement sanctionnés. Ceci n'exclut pas bien sûr le principe de dépenses régaliennes gérées de façon critique sur des critères politiques et non principalement administratifs. En d'autres termes, oui au Grand Paris s'il évite l'écueil d'un urbanisme inadapté servant un médiocre jacobinisme et choisit d'associer toute la Région à un bond en avant : une capitale peut avoir des banlieues, pas une métropole.
L'espoir
De fait, au delà des procès d'intention des deux bords, il n'y a aucune raison de penser qu'un concept porté par les deux grandes sensibilités nationales soit mauvais. Il importe par contre que les Chavillois, comme tous les Franciliens, y trouvent leur compte : pas davantage et si possible moins de pression fiscale mais surtout une meilleure qualité de vie et de travail, un progrès vers la transition énergétique et écologique, moins de zones d'emploi ultra concentrées et déshumanisées induisant des transports lourds et un stress qui engendre lui-même de nombreux coûts indirects. Tel n'était pas le cas du projet sarkozien, axé sur le développement de la Défense et de quelques pôles vers lesquels rayonnaient de lourdes infrastructures de transport cependant qu'on parquait les cadres les mieux argentés dans des environnements de type chavillois et qu'on expédiait les autres le plus loin possible au prix des transports en galère. Projet techno et peu humain, pas forcément pertinent pour autant dans la ligne du grand Business ainsi qu'en témoigne l'échec relatif de La Défense : les tours, c'est d'ores et déjà ringard et peu économique. Tel pourrait par contre être le nouveau Grand Paris, à condition que les élus délégués par l'ensemble des communes soient en responsabilité et évitent les conceptions injustes ou sans avenir.
Béton et propagande
Aujourd'hui, que voyons-nous à Chaville ? Depuis 6 ans c'est-à-dire bien avant que le Grand Paris ne prenne forme, notre ville est livrée sans défense à la promotion qui entasse des quantités de logements à 7 000 euros/m2 inaccessibles à la population locale et qui stérilise son développement économique et sa vie en général. Cette politique néfaste n'apporte rien aux habitants si ce n'est la perspective de payer davantage d'impôts pour accueillir...ceux qui en ont le moins besoin voire même leur subventionner indirectement le prix d'achat car tout cela se vend mal. Elle vise délibérement à déstructurer la ville au travers du prix de l'accession, de l'absence de logement aidé économique, du maintien d'une fiscalité élevée et de l'asphyxie des services publics pour la transformer en dortoir de luxe, docile aux ordres des politiciens UMPistes.
C'est le post-gaullisme immobilier, qui remplit certaines poches et coûte à tous les contribuables en lieu et place du développement économique et social pour tous, qui emprunte momentanément au contribuable pour créer de la richesse et des emplois pour l'avenir. Ainsi on marche sur la tête et lorsqu'on entend tenter justifier ce comportement par la Grande Menace du Grand Paris (dont le nom est inclus dans l'acronyme GPSO) cela devient inacceptable. L'UMP 92 n'a d'ailleurs pas attendu le Grand Paris pour mal gérer GPSO où elle est seule aux manettes. Le mythe prétentieux d'une droite "meilleure gestionnaire" s'effondre donc ainsi aux yeux de tout observateur impartial.
Quelles conclusions tirer de tout cela ?
1. La première est toute simple et chavilloise : il convient de mettre fin à la conduite des affaires par un non-chavillois aux bénéfices de non-chavillois car elle est nuisible à l'avenir de notre ville et susceptible de se perpétuer si le maire sortant parvenait à passer le témoin à son adjoint chargé de l'urbanisme. Il faut revenir au bon sens, seul capable d'Unir les dynamismes, non de "Rassembler" les égoïsmes . La liste 100% chavilloise formée par AGIR ENSEMBLE et CHAVILLE EN TRANSITION en offre la possibilité dès le 23 mars prochain.
2. La seconde mérite d'être développée. A l'initiative d'AGIR, la gauche avait inscrit Chaville dans l'intercommunalité et lui avait ainsi donné une nouvelle dimension. Sous réserve de ce qui précède, elle peut et doit maintenant reprendre l'initiative pour transformer l'essai. Comment ?
- Tout d'abord en reprenant la main à GPSO, en y restaurant une forme de contrôle démocratique grâce à un représentant au Bureau de l'agglo et à davantage d'élus d'opposition au sein du Conseil d'Agglomération : une Communauté monocolore s'endort et risque de graves dérives, elle se prépare mal à l'intégration dans un ensemble plus vaste et les communes membres en souffriraient.
- Ensuite, en y restaurant l'esprit de projet et une nécessaire rigueur dans une administration hypertrophiée afin de faire si possible disparaître ou tout au moins diminuer une fiscalité aberrante qui risque par ricochet de revenir vers les communes. Dans le contexte actuel ( menaces sur les Associations, fracture sociale qui s'élargit, nécessité d'un vrai développement économique, transition écologique à mettre en oeuvre, évolution vers le Grand Paris) l'imagination doit revenir au pouvoir.
- Enfin, en préparant l'intégration de Grand Paris Seine Ouest dans le Grand Paris tout court, il faut assurer la pérennité de nombreux équipements et actions indispensables à la population. Est-ce en vendant les emprises communales pour y construire massivement des dortoirs de luxe comme à Chaville et en éliminant délibérément du périmètre Centre Ville les activités économiques prévues par l'ancienne municipalité comme l'ont fait le maire sortant et son adjoint à l'urbanisme qu'on y arrivera ? Assurément non.
Gaillards !
C'est au contraire en dégageant de nouvelles ressources grâce au développement économique au travers d'un urbanisme adapté, de l'encouragement aux jeunes entreprises et de l'offre de services publics de qualité. C'est en négociant pied à pied avec nos partenaires du Grand Paris mais aussi de la Région avec lesquels la gauche chavilloise sera mieux placée pour dialoguer. C'est en reconstruisant méthodiquement des intercommunalités de projet réalisant de vraies économies d'échelle au sein du nouvel ensemble, que nous réussirons.
Le Grand Pari, nous sommes prêts à le relever et nous en sommes capables. Après tout n'est-ce pas à l'équipe qui a marqué l'essai de le transformer ? Où est le ballon, déjà ?