Dangereuse pour QUI, la petite abeille ?
Voici des années (avant 2008), la Ville de Chaville avait signé puis renouvelé une convention avec l'Association AMOP (Abeille de Meudon et de l'Ouest Parisien) qui entretient des ruchers dans plusieurs communes. Ce sont des gens compétents et qui savent parfaitement gérer l'intégration du sympathique insecte en milieu rubain. L'idée de la précédente municipalité était justement, au départ, de contribuer à l'éco-diversité et au repérage anti-pollution, de créer un nouveau point d'attraction à Chaville à proximité de la nouvelle vigne et de la forêt, de nourrir la vie associative mais aussi de consolider la vocation naturelle et conviviale du quartier Rive Droite.
Pas de problèmes particuliers, et les Chavillois pouvaient s'enorgueillir d'une production locale de miel sur un beau terrain proche de la forêt, celui de l'Académie des Beaux-Arts. Il avait échappé jusqu'ici à la convoitise des promoteurs, hyper-actifs à Chaville depuis l'arrivée de Jean-Jacques GUILLET, député UMP de son état et maire sortant de Chaville dont il n'a pas tardé à détecter puis à faire exploiter les opportunités pour le résidentiel de luxe : un gisement de pollen inespéré, dont certains ont bien vite fait leur miel.
Mais c'est aussi un homme politiquement prudent qui sait masquer ses néfastes intentions sous une apparence lisse. Il a donc attendu quelques jours avant l'élection municipale du 23 mars pour dénoncer avec effet quasi immédiat la convention autorisant l'installation des ruchers, invoquant des plaintes du "voisinage". A notre connaissance il n'existe pourtant qu'un voisin immédiat et pendant des années il ne s'est rien passé justifiant de mettre en cause une avancée écologique intéressante. Des mesures ponctuelles sont d'ailleurs toujours possibles s'il existait un véritable danger ; quant aux rares interventions des services techniques, elles peuvent être déléguées aux apiculteurs. Et l'on pas entendu parler de problèmes à Meudon ou ailleurs...
Curieuses coïncidences : au même moment, un petit jardin jouxtant le rucher et censé inculquer aux enfants le goût de la culture des petits fruits et la cabane adjacente de "Charlotte aux Fraises" semblent abandonnés. La municipalité a par ailleurs "opportunément" improvisé un projet de centre aéré dans le bâtiment de l'Académie, après avoir effacé un autre centre aéré situé à 400 m de là au profit d'un promoteur, la Franco-Suisse et supprimé d'un trait de plume celui prévu dans le centre-ville initial de 2008.
Or la présence ici d'un projet d'équipement communal permettrait sans doute au nom de "l'intérêt public" de contourner les règles d'urbanisme que nous avions mises en place et qui empêchent tout nouvelle construction sur ce site privilégié. Astucieux, n'est-il pas ?
Le bâtiment de l'Ancienne Académie des Beaux-Arts, laissé 5 ans à l'abandon après en avoir chassé une activité culturelle de haute qualité, l'Estampe de Chaville.
Tout se passe donc comme si, sous des prétextes transparents, on préparait le terrain, c'est le cas de le dire, au démarrage d'un Nième projet de promotion qui dévasterait définitivement le site pour remplir, une fois de plus, certaines poches : des frelons voraces venant se repaitre de nos dernières abeilles, en somme...
Ainsi ce qui est reproché aux ruchers de l'AMOP ce n'est pas semble-t-il de mettre en danger la sécurité des Chavillois mais de retarder le montage d'une "sympathique" opération de plus, au cas où une éventuelle réélection permettait au maire-sortant et à ses auxiliaires de poursuivre leur bétonnage à Chaville. La vérité c'est que l'abeille menace...la promotion, elle est donc "dangereuse". Qui veut noyer son abeille...
Dès lors, la lecture du volet "L'exigence environnementale au coeur de notre projet de ville" (sic !) du dernier catalogue de promesses du maire-sortant, visiblement et laborieusement démarqué de programmes concurrents fait rire... jaune. Entre autres mesures "écologiques" prises depuis 6 ans il s'illustre dans les faits par une densification immobilière sans contraintes environnementales particulières (cf. les palissades de l'ex-Centre Ville avec petits oiseaux et espaces verts, d'où émerge maintenant l'entassement inutile d'immeubles mal placés à l'architecture quelconque) ; du retour des "moto-crottes " aux dépens de l'accompagnement canin, et de la suppression de la flotte de véhicules électriques : le thermique, c'est beaucoup mieux etc. Les "urbanistes" sortants donnent d'ailleurs l'exemple avec leurs C6 et C5 (numéros pairs, ou impairs ?).
Quant au reste du chapitre, il ressemble très fort à de...l'enfumage. Et autant il est utile d'enfumer les abeilles pour la récolte car elle préfèreraient garder leur miel, autant cette opération est hautement nuisible aux élections même si certains en ont une incontestable maîtrise. Cet enfumage s'applique d'ailleurs en interne comme en externe car pour désamorcer la grogne légitime de ses partisans sincères (il y en a) attachés à Chaville qui commencent à comprendre et ruent dans les brancards, le rusé personnage cherche à les faire courir derrière le chiffon rouge de soi-disants comportements venimeux d'AGIR. Faux-bourdon, frelons asiatiques ? Même si toute créature a sa place dans la nature, nous préférons tout de même les ouvrières de la ruche, utiles et pacifiques...même si elles savent se défendre quand il le faut.
Epilogue
Après l'Estampe, "vidée" du bâtiment de l'Académie après des années d'une remarquable production de gravures de haute qualité sous la direction de maîtres internationaux, voici nos ruchers expulsés du terrain adjacent. Ce soir, ils ont quitté Chaville. A quand le tour de la vigne, amoureusement cultivée et récoltée par l'association "Vivre à Chaville" assistée des services techniques de la Ville ? Tout cela n'est pas de la simple maladresse et il s'agit de favoriser, une fois de plus, les promoteurs de l'UMP 92...qui savent sans doute se montrer reconnaissants. Il faut que cette opération "Main basse sur la ville" s'arrête et il n'y a qu'une solution pour cela : renvoyer les responsables faire des affaires dans les Yvelines ou ailleurs.
C'est possible, en mettant dès dimanche prochain dans l'urne le bulletin
"AGIR Ensemble/Thierry BESANCON".