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L'Atrium, navire amiral de la flotte culturelle chavilloise
> L'ABC de la culture chavilloise
A, comme Apprécier ; B, comme Baliser ; C, comme Consolider. Telles sont les bases de notre politique culturelle, mise en oeuvre entre 1995 et 2008 et que nous nous proposons de relancer, en y intégrant de nouvelles réalités bien sûr, si nous sommes élus le 30 mars avec nos partenaires Gauche/EELV et centristes/UDI.
Malgré les apparences, cet ABC ne va pas de soi. Héritant en 1995 de l'Atrium qui venait d'être réalisé par la municipalité centriste précédente, il nous fallut faire vivre un équipement intéressant mais complexe et très lourd pour une ville de 19 000 habitants. De plus la droite locale s'obstine depuis toujours à vouloir priver Chaville*, pourtant remarquablement située, de toute ressource économique sous prétexte de "vocation résidentielle", la contraignant ainsi à financer un haut niveau de prestations par la seule imposition des ménages, erreur qui contamine maintenant GPSO, pourtant très riche.
Notons-le au passage, c'est le type même d'une vision court-termiste, politicarde et incohérente. Elle est contraire à notre tradition car des activités ont toujours existé dans la vallée du Rû de Marivel et elle conduit à une dangereuse impasse dans son désir éperdu d'établir une domination partisane en pratiquant la déportation par l'argent des faibles et moyens revenus(prix du logement + impôts + baisse de la solidarité). En effet le deuxième acte de la pièce consiste inévitablement, fautes de ressources suffisantes, à s'écraser sur le butoir fiscal, donc à pratiquer un jour ou l'autre des coupes claires sous prétexte de "bonne gestion" ; en réalité, à supprimer tout ce qui n'est pas privatisable. Or en matière de culture, c'est beaucoup et c'est même l’essentiel : les théatres privés parisiens pratiquant des prix de places élevés ne pourraient survivre sans la subvention municipale...largement financée à Paris par la fiscalité des entreprises .
Mais il y avait aussi le Conservatoire, proportionnellement l'un des plus importants du département, la MJC et de nombreuses activités culturelles associatives comme le Salon Josette-Bossez, l'Académie des Beaux-Arts, le Cercle de Lecture, le théâtre associatif etc.
Nous avons pensé utile d'expliciter ici les bases de notre politique culturelle et leur déclinaison possible sur le terrain chavillois et communautaire, demain comme hier.
1. APPRECIER
Sans rentrer dans les détails car ce qui est fait est fait, rappelons que nous avons, tout en limitant au minimum la charge annuelle de tout cela (quelque 2 millions d'euros par an en budget de fonctionnement c'est-à-dire en dépenses courantes, hors investissements) :
- mis en service et fait tourner à plein régime sans aide extérieure significative l'Atrium, un équipement majeur dans ce département, en y adjoignant le Forum des Savoirs. Nous avons également, pour mieux adapter la proposition culturelle aux jauges respectives des salles, mis en place la coopération SEL/ATRIUM qui depuis ne s'est pas démentie.
- assuré la réinstallation de la MJC en centre ville et favorisé son essor pour qu'elle devienne la MJC de la Vallée attirant un large public, ici aussi sur la base principale de l'effort chavillois
- relancé les activités d'enseignement et d'exposition des Arts plastiques avant que la municipalité sortante ne vienne quasiment asphyxier l'Estampe, l'une des rares activités de création chavilloises de niveau national et même international
- offert à Musiques Tangentes l'opportunité de proposer l'enseignement des musiques modernes aux Chavillois
- avec la création d'Arc-de-Seine en 2003, permis à Chaville de conserver et de développer son remarquable Conservatoire, aujourd'hui une compétence communautaire. Nous avons mis en place au niveau de notre communauté d'agglomération un puissant ensemble de formation musicale, d'échanges et même de production de concerts et de spectacles de danse associant des artistes professionnels et amateurs : une excellente idée, riche d'un potentiel à exploiter. Dans le même esprit, la fondation d'Accords Majeurs a également été une avancée remarquable.
-mis en place une nouvelle proposition culturelle pour l'apprentissage du dessin et de la peinture à la Passerelle des Arts, avec le concours de Rose-Anne PESTRE, ancienne maire-adjointe RPR de la municipalité de Marcel HOULIER.
Bien entendu, tout cela n'a été possible que grâce à la compétence, à l'engagement sans faille et à la créativité des personnels de direction, d'encadrement et d'exécution de nos établissements culturels et de la communauté. Il serait délicat de relever certaines performances plutôt que d'autres. Relevons toutefois les efforts réalisés à l'Atrium pour porter haut la qualité des spectacles mais aussi celle de la gestion, tendre la main aux publics jeunes ou isolés et diversifier son activité. La MJC de la Vallée est de son côté devenue une véritable référence dans le domaine des musiques actuelles en élargissant elle aussi ses publics et elle fait honneur au concept d'éducation populaire. Le Forum des Savoirs est également une réussite. N'oublions pas notre Médiathèque qui malgré des locaux inadaptés a réalisé un magnifique travail qui demande à être poursuivi et enrichi dans des conditions optimisées...Et que personne ne se sente oublié !
Nous avons en 13 ans de 1995 à 2008, pu apprécier la solidité de leur coopération avec des élus eux-mêmes vraiment motivés par la culture et désireux de lui garder sa place éminente dans notre commune et autour de nous. L'élection municipale de 2014 nous offre l'opportunité de relancer cette aventure, avec de nouveaux défis à relever : les populations concernées en apprécient croyons-nous les résultats mais elles doivent aussi savoir que tout cela ne va pas de soi et qu'une grande créativité sera nécessaire pour maintenir et élargir la performance culturelle dans un contexte général en rétractation. Nous aurons besoin de leur soutien.
> Zoom sur une démarche : la MJC de la Vallée et les musiques actuelles
A GAUCHE, le bâtiment actuel et au fond le chantier du futur bâtiment dont le second oeuvre se termine enfin après 6 ans, 2 changements de pied et une explosion du budget. Tant mieux cependant : peut-être aurons-nous le plaisir de l'inaugurer bientôt ?
La démarche de la MJC de la Vallée ne concerne pas seulement sur Chaville mais le 92 dans son ensemble
Elle commence par l'expérimentation d' un projet de diffusion : une programmation de concerts lui permet d’exister auprès d’un public, et d’entrer en contact avec les réseaux locaux et financeurs.
A partir de 2003, la MJC redéfinit son projet musical et met en place un dispositif d’accompagnement pour les musiciens. Elle développe les partenariats avec les différents acteurs musicaux du territoire.
En 2006, elle ouvre son projet vers d’autres formes de spectacles notamment l’improvisation théâtrale et les arts dramatiques.
C’était l’occasion de construire une programmation plus dense et variée vers un large public local et intergénérationnel tel que les « soirées soupes ». Ces soirées proposent un vendredi par mois une programmation alliant vidéo, théâtre, concert autour d’un bol de soupe. Ce concept fait l’unanimité du public chavillois.
Dans ces perspectives d’évolution, la MJC ouvre l’enseignement des musiques actuelles en proposant un programme d’atelier de guitare, basse, batterie en gardant l'esthétique Musique actuelle et Rock.
L’ensemble du projet repose donc sur l’enseignement à la pratique artistique, sur différents dispositifs d’accompagnements (répétitions, résidences d’artistes) et sur la diffusion.
L’ensemble de ces actions se traduit également par une implication plus marquée dans le réseau professionnel des musiques actuelles et d’un travail de reconnaissance institutionnel, par exemple auprès du Conseil Général du 92, ce qui a permis à la structure de rentrer en 2012 dans le nouveau schéma départemental des enseignements artistiques.
En parallèle, elle s'est fédérée avec 5 MJC du département pour faire valoir le travail des pratiques collectives dans l’enseignement des musiques actuelles. Cette démarche répond au fait qu’aujourd’hui les Conservatoires bénéficient de subventions publiques leur permettant de proposer des tarifs abordables (trois fois moins cher que les structures associatives). Un audit a été fait au sein des structures MJC, et un cursus de formation s’est mis en place en direction des animateurs musique des 5 MJC du département.
Bien que ce travail pédagogique renforce le projet Musique Actuelle de la MJC de la Vallée et que le nouvel espace, prévu dès 2006, doive permettre un accroissement de l’activité musicale (studio de répétition, accompagnement, enseignement), ce développement nécessite un accompagnement financier et une reconnaissance du projet auprès des institutions.
Ce type de démarche est illustratif de ce que nous voulons faire à Chaville : laisser se développer les initiatives positives au bénéfice d'un large public- encourager la diversification des sources de soutien par l'intégration dans des schémas plus larges - éviter une concurrence ou une course à l'échalote entre vecteurs culturels et les encourager au contraire à se respecter et à s'épauler dans le cadre d'une saine émulation - une homogénéité de l'effort public est également à rechercher, dans le cadre d'une politique globale et de ce point de vue l'"entrée" en Grand Paris pourrait être une bonne chose : un effort bien réparti a plus de chances d'être pérenne...
Qu'elle se décline à la MJC de la Vallée, dans les Conservatoires, à l'Atrium ou ailleurs, elle mérite d'être encouragée, orientée le cas échéant et complétée par une démarche financière ( par exemple sous la forme d'une société coopérative de type SCIC, alliant collectivité territoriale et partenaires et qui permette le retour sur investissement de l'effort de production ou de gestion culturelle déjà réalisé).
2. BALISER
L'une des clés du futur de la Culture est croyons-nous d'élargir sa définition. La culture n'est pas seulement, comme trop de gens le croient encore en France, un produit de loisir que l'on sert sous forme de films, livres, musées, spectacles vivants ou autres. C'est une intervention constante tout au long de la vie, depuis l'éducation des plus jeunes jusqu'à l'activité des adultes; elle peut se faire par l'éducation, par la participation amateur ou professionnelle, par la diffusion par la création. Mais surtout elle ne se limite pas à la création et à la diffusion artistiques, elle englobe quasiment toute l'activité humaine. C'est à partir de cette base très large qu'il devient possible d'imaginer une culture plus vaste, plus autonome, plus enrichissante et plus impliquée aussi avec l'économie des moyens utilisés.
C'est pourquoi, dans une ville proportionnellement mieux dotée sous cet angle que bien d'autres, il importe de bien définir les vecteurs culturels que nous possédons en propre, ceux que nous partageons avec d'autres acteurs (associatifs ou intercommunaux par exemple) et l'économie des moyens qui s'y appliquera dans un proche avenir, par exemple par la montée en charge du Grand Paris. Il convient aussi de prioriser nos missions par exemple l'élargissement et la démocratisation des publics, la possibilité de rendre notre action culturelle moins dépendante des moyens publics sans pour autant la rendre "marchande", la relance de l'éducation populaire, le renforcement du Forum des savoirs pour le rendre plus universel encore etc.
Ce n'est qu'en associant étroitement nos acteurs culturels, qui ont tous fait leurs preuves, à cette double démarche que nous parviendrons à universaliser l'action culturelle chavilloise et communautaire : comment préparer les enfants d'aujourd'hui à être les publics culturels actifs de demain, comment nous approprier l'économie numérique de la culture ; comment désamorcer le retour toujours menaçant de l'inculture, des préjugés, du matérialisme ; comment donner des moyens à notre univers culturel, si nous ne travaillons pas de façon étroite avec tous les opérateurs ( institutionnels, associatifs, artistes autonomes) mais aussi avec tous les publics au sein d'un Conseil Permanent ? Pour nous, la culture est peut-être l'un des domaines où la participation citoyenne est la plus prometteuse.
De nouveaux champs s'offrent à nous : les cultures non conventionnelles, l'évolution de l'école et du rôle des collectivités territoriales, l'éducation internationale, le rééquilibrage culturel vers les sciences et techniques, la réhabilitation de la philosophie et du spirituel en général, la réflexion sur la vie quotidienne et l'apprentissage de la réflexion critique dans un monde trop souvent dominé par les propagandes. Il faut les travailler ensemble, pour notre plaisir et dans notre intérêt. Un agenda culturel pourrait donc être créé et suivi en commun au sein de ce Conseil Permanent dont il ne faut pas s’effrayer : si chacun travaille en solo, l’optimum ne pourra être réalisé, alors restons groupés !
3. CONSOLIDER
En matière culturelle comme en bien d'autres, la municipalité sortante n'a pour l'essentiel fait que surfer sur ce qui était réalisé en s'en attribuant si possible le mérite surtout vis-à-vis des nouveaux Chavillois ; mais la seule élue ayant véritablement fait avancer les choses reste la conseillère municipale déléguée chargée du Forum des Savoirs, qu'elle a su animer de façon sympathique et ouverte.
Au passif du Vice-Président sortant de GPSO chargé de la Culture (si, si !) et des Sports etc. (et maire sortant de Chaville) il faut par contre inscrire la tentative d'étouffement de l'Estampe de Chaville, la dissolution immédiate de la Société d'Economie Mixte que nous venions de créer pour valoriser financièrement notre savoir-faire en matière de gestion d'équipements culturels (pour des raisons de forme et non de fond d'ailleurs, le maire-sortant ayant développé suite à son passage au Conseil Général une étrange allergie aux SEM ; la SEM 92 Export, discrètement liquidée, y est sans doute pour quelque chose...), le retard inutile et la conduite financièrement fort étrange du projet de reconstruction de la MJC, le frein apporté au développement des associations de culture et l'absence totale d'initiatives concernant le patrimoine chavillois ou la qualité architecturale, sans parler des partenariats internationaux, totalement oubliés eux aussi.
Enfin, suite aux relations plutôt tendues entre les maires sortants de Sèvres et de Chaville, la question du statut juridique de l'ATRIUM n'a, en 6 ans, pas été traitée et il est souhaitable qu'elle le soit.
Il nous faut maintenant consolider ce qui existe
- en recréant de la motivation et du sens aussi bien à GPSO (au titre des équipements culturels et sportifs de compétence communautaire car il n'y a aucune raison de séparer la culture du sport) : pour cela il faut laisser faire nos opérateurs culturels qui sont des gens financièrement responsables tout en les guidant dans l'univers complexe et évolutifs des structures politiques .
- en travaillant en direction de la culture populaire qui concerne non seulement la MJC mais toutes les associations oeuvrant au concept éducatif et culturel et qui respectent le principe de laïcité. Les nouveaux rythmes scolaires en fournissent une excellent occasion, à mettre en liaison avec l'effort déjà fait à l'Atrium en direction des jeunes publics et des familles.
- en créant quelques grands axes partagés avec l'ensemble large de notre communauté culturelle grâce à un Conseil Culturel : International, Interconnaissance des Cultures, Elargissement aux cultures scientifiques et techniques, aux préoccupations environnementales et solidaires. La participation des personnels, des publics et des partenaires au fonctionnement de nos équipements est à encourager par la même occasion. Non pour alourdir ou dé-professionnaliser mais pour mieux faire comprendre les enjeux et les contraintes et éviter les pièges juridiques.
- en travaillant aux solutions financières durables pour le financement de l'action culturelle : il ne s'agit plus seulement de décliner le mot "subvention" à tous les cas mais de trouver ensemble les moyens, grâce à la production, aux partenariats, aux donations privées, à la valorisation des œuvres et des savoir-faire, de donner à tous les acteurs culturels la tranquillité d'esprit nécessaire au succès de leurs efforts en secondant l'effort public. Cela n'empêche nullement, bien entendu, la rigueur budgétaire dont nous avons toujours donné l'exemple dans ce domaine ni une action politique vigoureuse en direction de nos grands partenaires publics et, le cas échéant, privés.
- en dégageant l'horizon culturel du côté de GPSO, du Conseil Général, de la Région, du Grand Paris et de l'Etat pour inscrire le mieux possible tous les volets de notre politique dans leurs desseins respectifs : cela ne saurait qu'avoir des retombées bénéfiques tant sur le plan financier que pour la pérennité de nos efforts au bénéfice du public le plus large possible. Nous ne voulons pas d'une culture au sens étroit, trop institutionnelle ou "élitiste". Mais le "consommateur" culturel doit cependant apprendre dès le plus jeune âge que l'invention, la création, l'enseignement ou l'animation doivent être appréciés et que dans notre société cela se traduit aussi par une juste rémunération dont le marqueur est le prix. A nous de le rendre accessible à tous car cela est juste.
Quant au Grand Paris, même si l'on peut en discuter, il s'agit pour nous d'une chance unique de sauvegarder nos acquis et surtout notre avenir culturel. Pour cela il nous faudra cependant négocier au niveau de l'agglomération, ce qui implique d'y être représentés de façon crédible tant sur le plan politique que technique, l'expérience étant dans ce domaine un atout important. Pour toutes ces raisons, c'est avec une nouvelle municipalité sachant cultiver de bonnes relations aussi bien avec le Conseil Général qu'avec la Région, Paris Métropole ou l'Etat que Chaville sera, et de loin, la mieux placée.
En forme de conclusion nous voudrions ajouter les lettres D, E, F à notre abécédaire :
D comme Démultiplier en direction des cultures scientifiques, pratiques, populaires et techniques tout en conservant le haut niveau de qualité et de professionnalisme qu'ont atteint nos opérateurs. La montée en ligne du secteur associatif doit pouvoir nous y aider, dans le cadre d'une spécialisation souple de nos media.
E comme Eduquer tout au long de la vie. On n'a jamais fini d'apprendre. Apprendre, c'est se cultiver et c'est en se cultivant qu'on apprend : par le cœur et le corps autant que par l'esprit. Incarnons ce principe dans notre action culturelle, c'est un excellent investissement pour toutes les générations et il en vaut la dépense car il y a un retour fort.
F comme Faciliter, car de bons élus ne doivent pas s'immiscer tête baissée dans un domaine où, on l'oublie trop souvent, l'exigence de professionnalisme (qui n'est pas nécessairement synonyme de professionnalisation) est essentielle, le talent ne venant qu'après. Aussi la monture culturelle doit-elle être menée rênes longues et sans brutalité. Ce n'est qu'à l'obstacle que l'impulsion et la précision seront nécessaires. C'est ainsi que nous saurons gagner les concours complets qui nous attendent.
> Pensons aux enjeux...
Nous voulons dire enfin que l'importance de la contribution chavilloise et communautaire au concert culturel régional nous permet d'émettre notre petite opinion et la voici :
Continuer, dans un esprit étroitement technocratique et comptable, à considérer la "Culture" au sens étroit du terme comme un simple poste de dépenses à raboter comme les autres ; ne voir dans les intermittents du spectacle que des privilégiés parasites de la société ; considérer la francophonie comme une simple « exception » culturelle plus ou moins temporaire dans une Europe vaguement anglophone tournée vers une gestion financière et économique sans but social défini : tout cela nous paraît une vision à courte vue, conformiste, éloignée du principe même de fonctionnement de notre pays et particulièrement néfaste , non seulement à notre devenir politique de nation majeure mais même aux soi-disant intérêts économiques qu'elle prétend défendre. De plus, elle est antinomique des idéaux que nous défendons.
La culture française est un ensemble très large où la France, pour paraphraser le général de Gaulle, n'est pas seule, elle n'est pas seule.
C'est un fondement essentiel et diversifié non seulement de notre mode de vie mais aussi de notre économie et de l'influence de notre nation dans le concert mondial. Or c'est à notre influence durable, cette force douce -en anglais "soft power"- que nous devons une bonne partie de notre pain quotidien. Le mode de fonctionnement du Cinéma français, le soutien au spectacle vivant et à notre secteur littéraire, l'exportation de nos musées, le création d'une francophonie 2.0 et le régime des intermittents à condition d'être rigoureux dans son application aux grandes entreprises, l'appui à la production et à la formation artistique, tout cela en fait intégralement et justement partie, ce sont nos armes dans un juste, non des contraventions au pauvre univers de la Commission Européenne.
Or il faut réinvestir et ne pas se contenter de brader les restes de l'édifice culturel de notre passé ancien ou récent en raisonnant à l'envers sur la mondialisation et en confondant budgets et finance. La mondialisation n'induit pas le conformisme, elle oblige au contraire à braver la concurrence pour imposer son produit, ici sa culture. Elle impose donc le combat, non l’abandon ou le mauvais « bench-marking ». Paradoxalement, c'est elle, justement, qui exige que nous donnions des moyens à une politique culturelle dynamique et volontariste. En effet, comme une entreprise, un pays et a fortiori une Nation ou une vaste communauté culturelle comme la Francophonie, ne vit pas d'économiser les crayons et les gommes : elle vit par la marge qu'elle dégage sur un chiffre d'affaires en développement, ce qui n'est possible que grâce à un savoir-faire apportant aux "clients" (consommateurs ou contribuables) qu'il vaudrait mieux appeler "co-opérateurs" une valeur ajoutée. Or la culture française au sens large est une spécialité reconnue, vivante, appréciée et durable en même temps qu'une partie de nous-mêmes. C'est une force de frappe économique. Il faut donc y ré-investir massivement, comme d'autres pays le font déjà, sous peine de perdre ce que nous avons sans pour autant gagner ce que nous n'avons pas : n'appliquons pas à la politique des raisonnements administratifs...
L'Energie territoriale est aujourd'hui là pour contribuer en partenaire adulte à cette politique d'avenir où elle occupe déjà une place irremplaçable et faire vivre ce qui est à la fois un idéal, une condition d'existence et une haute tradition de notre nation. Etre porteurs de culture ou ne pas être, telle est aujourd'hui la question. Nous, nous voulons l'être, d'où le programme qu’à notre échelle nous proposons.
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* On vient d'en avoir une nouvelle preuve avec la tranformation non concertée d'un projet de centre ville équilibré, dynamique et écologique en une densification résidentielle stérile et massive. Le plus "drôle" c'est quand on entend les responsables de ce tour de passe-passe prétendre vouloir "combattre la ville-dortoir" : inconscience, ou hypocrisie ?