Pourquoi faut-il une autre majorité au Conseil Général ?
Après-demain, le second tour des cantonales, fraîchement repeintes en départementales. Dans les Hauts de Seine, la politisation des élections locales, obstinément voulue il faut bien le dire par une partie de la gauche, continue à produire ses désastreux effets. Au lieu d’exercer un jugement critique sur la qualité de la gestion de leurs communes ou départements, les citoyens se voient ainsi invités à participer à un nouveau referendum sur la politique du gouvernement donc sans rapport immédiat avec le vrai sujet. Ce système a en effet pour logique de préférer un mauvais élu de la « bonne » couleur ou pas d’élu du tout à un bon élu de la « mauvaise » couleur ou indépendant ; or, que peut-on attendre du mélange des genres assaisonné de sectarisme ?
Il y a pourtant énormément à dire sur la gestion de certains Conseils Généraux dont celui des Hauts-de-Seine, précisément : concussion et népotisme, gaspillages évidents dans les compétences propres de la collectivité ou même en-dehors de celles-ci, "économies" réalisées sur le nécessaire des uns au profit du superflu des autres, absence de prospective et de réactivité sociale face à la crise, le tout assaisonné de dénis de démocratie comme à Puteaux ou à Levallois.. Rarement un département aussi riche en finances s'est-il montré aussi pauvre en morale politique. Et s’il faut encore une preuve que de même que la gauche n'a pas le monopole du coeur, la droite n'a pas, tant s'en faut, celui de la bonne et saine gestion, c’est bien à Nanterre où beaucoup de maires-abonnés viennent « faire leurs courses » qu’indiscutablement on la trouve. Or comment changer cette situation changerait-il en reprenant les mêmes, ou leurs seconds couteaux ?
Cette néfaste bipolarisation permet ainsi à certaines majorités plus ou moins cooptées de conseils généraux et à leurs saprophytes, généralement des élus de métier, d’éviter de répondre de leurs responsabilités. Au contraire, comme le prouve le cas des Balkany mais bien d'autres aussi, ils poursuivent tranquillement des activités parfois douteuses mais en tous cas juteuses en narguant ouvertement les décisions de la Justice et l’opinion. Ils se voient même encouragés à mal faire par le jeu des grandes marées politiques, comme à Nanterre ou à Chaville.
Entre le bœuf et l’âne gris…dorment les gentils candidats !
Dans le nouveau canton de Meudon-Chaville, le choix du second tour opposera les candidats de la droite départementale sortante à ceux de la gauche et des écologistes rassemblés. Ostensiblement parrainés, au premier tour, par les deux compères que sont les parlementaires-maires de Chaville et Meudon, les filleuls UMP/UDI paraissent avoir les rênes plus longues au second et déversent consciencieusement sur l’électorat de notre terroir une prose aussi coloriée qu’insipide. Il s’agit bien sûr d’une stratégie calculée pour leur donner momentanément un profil plus autonome, les vrais tireurs de ficelles restant bien sûr les mêmes, discrets mais ô combien efficaces (politiquement, s'entend) : l'UMP est dans notre département, un parti organisé. C'est tout ce qui leur reste du gaullisme...
Le cas Barody-Weiss, un exemple à méditer
Que nos candidats de la droite méditent, s’ils avaient la moindre intention de ruer dans les brancards, le sort de Christiane BARODY-WEISS, maire de Marnes-la Coquette, conseillère générale sortante de Chaville et l’une des seules femmes vice-présidentes du Conseil Général où elle avait en charge le très important secteur scolaire (les collèges). Quoique l’UMP départementale, présidée par J.J.GUILLET, ait paraît-il décidé de soutenir les sortants, elle semble avoir été froidement sacrifiée, entre autres, à la volonté d’un des soutiens principaux du susnommé, le maire de Saint-Cloud. Il est piquant de constater que contrairement à sa devancière Isabelle BALKANY, qui partage la une des journaux avec son mari, elle a la réputation d’être désintéressée mais n’étant pas élue de métier elle est surtout compétente et indépendante, allant jusqu’à tenir tête à Jean-Jacques GUILLET quand il voulut récupérer son ancien siège de conseiller général. Tant pis pour elle...le 92 c'est aussi Dallas et son univers impitoyable.
BALKANY ? Connais pas !
Des Balkany, justement, parlons-en. Comme la demi-mondaine Métella de la Vie Parisienne d’Offenbach, ces mêmes Parrains qui investissent des candidats amis ou passe-murailles et les vantent à l’électorat naturellement légitimiste de notre contrée, entonnent à leur sujet l'amusant couplet « Connais pas ! ». Quand on sait les relations étroites qui ont toujours associé le trop fameux duo maghrébo-caraïbo-levalloisien avec JJG, président de l’UMP départementale et ses proches, c’est vraiment trop et de plus, ce n’est pas très courageux : Sarkozy lui, au moins, soutient son ami Patrick B.! A Meudon, c’est un autre jeu qui se joue : l’UDI officielle, ayant réussi à sortir le MODEM du champ de la caméra, courtise ouvertement le proto-candidat SARKOZY qui n’incarne pourtant guère l’idéal centriste. Patrick DEVEDJIAN non plus d’ailleurs, qui vécut avec JJG l'activisme de l’extrême-droite universitaire. Mais à UDIste motivé, rien d’impossible ! Il a trop faim...et la soupe régionale ou nationale sent déjà si bon!
Chaville : la Réaction en marche
Notre bonne ville n’est plus chef-lieu de canton ; elle est de moins en moins quelque chose d’ailleurs, car, non-chavillois, son maire semble en vouloir à Chaville de résister à l’entreprise de casse de la solidarité qu’il lui impose et cherche en permanence à la rabaisser. On a d’abord livré à grand frais le territoire municipal aux appétits des promoteurs, allant jusqu’à confier à l’un d’entre eux la tâche de terminer un projet mal ficelé de MJC (coût additionnel : quelque 3 millions €). On a dégradé celui du centre-ville en un bloc de promotions immobilières, incapable de répondre aux enjeux économiques et écologiques de Chaville, ne fût-ce qu'au niveau du marché. On a rogné sur la propreté et la sécurité routière (3 accidents récents avenue de la Résistance par exemple, très fréquentée par les jeunes) de la ville tout en promettant quelque 40 Millions d’euros du Conseil Général pour un « aménagement » non coordonné et sans but précis de l’avenue Salengro qui restera un chantier permanent : aucun problème de fond n’est traité, tout est pour la Com’ et l'apparence. Bref, à Chaville, le mandat de maire est devenu une position utile à une carrière, non un honneur qu'il faut mériter et justifier. Bravo le bipartisme !
La solidarité, voilà l’ennemi !
Mais à Chaville comme à Nanterre, leur ennemi numéro 1 reste la solidarité, qui est pourtant l’une des missions essentielles dévolue aux départements. Donc c'est le démantèlement du CCAS, du service logement, du soutien aux associations et au logement des plus défavorisés alors qu’en période de crise pour presque tous, c’est au contraire la solidarité qui devrait être prioritaire. Les investissements somptuaires, inutiles ou mal pensés continuent, tout comme, au département, le sponsoring du sport-spectacle professionnel et les frais juridiques énormes engendrés par des erreurs (pour être cléments) inexcusables comme la fameuse fibre noire ou la fondation Hamon. Et qui (à part la « solidarité" UMP) obligeait le CG 92 à recruter l’ancien Directeur des Services de Jean TIBERI, exfiltré ensuite vers l'Etablissement la Défense ? Il est vrai que la solidarité ne rapporte pas de bénéfices collatéraux alors que le BTP…
Avec le plus parfait pharisaïsme, la droite locale ou départementale arrive à faire croire à ceux qui ne veulent pas voir que c’est aux citoyens financièrement modestes de supporter le coût des erreurs, des inconséquences voire des vols… ou de partir : on a eu et on a toujours de l’argent pour les opérations de promotion ou pour « arranger » l’école confessionnelle du lieu mais pas pour rénover l’école publique Anatole France ou pour permettre l’extension du collège public . Chaville a maintenant des tarifs de centres aérés supérieurs à ceux de Viroflay ou de …Ville d’Avray ( !) et refuse l’ouverture de la crèche en août. Tout cela et bien d'autres choses encore est défendu par la candidate officielle UMP/UDI, théoriquement chargée de ...la Solidarité (!) dans la municipalité chavilloise. Si elle devait être élue, elle saurait sûrement s'inspirer de cet état d'esprit pour ses votes à l'assemblée départementale.
En réalité tous les financements ou budgets nécessaires (3.9 millions € d'excédent) pour permettre à la solidarité et à l'éducation laïque d'exister et de se développer à Chaville, à condition bien sûr qu'on ne claque pas l'argent à autre chose dans une ville où le niveau d'impôts est très élevé (toujours l'obsession de la sélection par l'argent). Mais ce que la droite chavilloise recherche en fait, c'est le "développement séparé"** : le minimum pour les uns, le maximum pour les autres. C'est très précisément cette détestable entreprise que nous combattons, à l'heure d'un nouveau choix citoyen.
Choisir entre Ali-Baba et les Quarante Voleurs
Comme on le voit, la question qui se pose à l'électeur, pour la décrire plaisamment, est un peu de choisir entre le brave Ali-Baba, qui travaille et paie honnêtement ses impôts, et les Quarante Voleurs qui ont amassé à leur seul bénéfice un trésor important. Elle se formule ainsi :
Ou l’on considère, avec la foi du charbonnier, que le Conseil Général des Hauts de Seine pourrait se réformer lui-même et faire cesser des scandales qui nous discréditent tous, les Altoséquanais, ou encore que « de toutes façons la Gauche ferait pareil » alors qu’on ne lui a jamais donné sa chance depuis la création du département et que ce « danger » est assez improbable. Il faut alors voter pour les candidats du système en place, ils sauront toujours justifier l’injustifiable et l'on fera comme les trois singes :
Ou alors l’on considère que l’électeur, qui a la chance en France de bénéficier d’une situation politique et sociale que bien d’autres pays nous envient encore, doit se faire respecter grâce à son pouvoir de voter : et nous allons voter pour remettre les choses d’aplomb au Conseil Général comme à GPSO, notre communauté d’agglomération, où un clan s’est arrogé conformément à la Loi certes mais contre l’esprit de la démocratie, un pouvoir sans équilibre ni réel contrôle.
Votons donc, pour rendre aux Altoséquanais et aux Chavillois en particulier le pouvoir et l’argent qu’ils se sont vus, au fil des années, confisqués au travers d'une caste exploitant sans vergogne la confiance souvent imméritée car mal informée d’une partie de l’ électorat.*
Avec Jacques DELORS…
Mais même si l’on se place dans la logique des grands partis et qu'on vote "politique" aux départementales, alors le gouvernement actuel, largement influencé par les conceptions de Jacques DELORS, n’est-il pas au fond beaucoup plus proche des idées européennes et centristes que la droite sarkozienne, de plus en plus perméable aux thèmes du Front National ?
Et le pouvoir actuel n'est-il pas beaucoup plus crédible et stable sur ces plans que des gens qui se qualifient de centristes mais ont une fâcheuse tendance à faire évoluer leurs positions, par exemple par rapport à l’extrême-droite, en fonction de leurs intérêts du moment ? Pour les électeurs de sensibilité centriste comme pour beaucoup d’autres républicains dans notre canton, il nous paraît donc à la fois logique, légitime et prudent d’élire , au deuxième tour, les candidats soutenus par le Parti Socialiste, AGIR pour Chaville, le PRG et les formations écologistes. C’est l’intérêt de l’éthique politique, de la transparence, mais aussi celui de la laïcité car ne l'oublions pas le CG est en charge des collèges, essentiels à la formation de l'esprit critique de nos jeunes.
L'élection au conseil général nécessite donc des candidats qui à la fois ne puissent être ou devenir complices de sa gouvernance actuelle, ne soient pas des politiciens déjà professionnels et cultivent un minimum de valeurs stables, républicaines et laïques
Et dans une logique de solidarité...
Quant aux citoyens, dont nous nous honorons de faire partie, qui privilégient le progrès social, la Justice et des valeurs de gauche, incompatibles certes avec le libéralisme mais pas avec l'économie de marché, ils doivent nous semble-t-il se garder du vote paradoxal qui consisterait à s’abstenir ou à voter contre leurs propres convictions générales pour des motifs partisans ou tactiques. L’exercice du noble devoir de voter requiert en effet la sincérité personnelle et d'autre part, ainsi que la situation locale l'a prouvé, il est très difficile de réparer les erreurs commises car on en politique, surtout dans le 92, on ne zappe pas si facilement que cela et il faut beaucoup d’abnégation et de courage à tous pour réparer les dommages dus à l’aveuglement de quelques-uns. Les partis sont utiles et même nécessaires mais ni le citoyen ni même le militant ne doivent en devenir esclaves.
Bon dimanche électoral à tous et que la République éclaire votre choix !
*Bien malin par exemple celui qui arrive à retirer des sites du Conseil Général une idée à peu près claire des effectifs du CG et des fonctions précises de ces personnels ; de même, le bilan final d’opérations comme le câblage en fibre optique du département, la base nautique de l’Ile de Monsieur (80 millions financés à 51% par le CG) , la fameuse « Fac Pasqua »….ou les non moins fameux « Etats Généraux » de Nicolas SARKOZY. Est-ce normal ?
** devinette : ça se dit comment, "développement séparé" en afrikaans ?