En Bretagne comme ailleurs, nos campagnes regorgent d'installations d'élevage avicoles ou porcines abandonnées. Certaines sont en pleine campagne, d'autres sont aujourd'hui en site urbain constitué. Les démolir à grands frais (l'amiante y est souvent présent) pour cultiver à perte sur l'espace récupéré ? Beaucoup d'exploitants s'en soucient peu, ayant actuellement d'autres soucis, comme survivre ou assurer la pérennité de leur exploitation si par hasard leurs enfants veulent bien s'y engager...
En attendant que les Survivors de l'agriculture puissent vivre du bio "authentique", peut-être l'Etat pourrait-il s'intéresser à ce sujet concret, loin des fantasmes communautaires, lois événementielles ou autres. Il y aurait là un plan national à mettre en oeuvre, susceptible de créer des emplois et de permettre à la profession de reconstituer du capital pour diminuer son endettement et éviter la faillite ou de retrouver du fonds de roulement pour financer le passage au Bio...
Mais en-dehors du rendez-vous annuel du Salon de l'Agriculture et des aumônes de trésorerie quand les manifs prennent trop d'ampleur, le personnel politique qui courtisait autrefois les agriculteurs semble considérer aujourd'hui, par sectarisme ou par cynisme, que cette catégorie de Français n'est plus suffisamment "rentable" politiquement pour valoir la peine de s'en occuper. Sur les épreuves qu'elle endure, sur la problématique de fond des différentes filières, on fait donc l'impasse, au bénéfice probable du FN. Mais la profession est, elle aussi, un peu responsable de ce qui lui arrive.
Les commentaires récents