Les résultats de la primaire de la Droite et du Centre dans les Hauts-de-Seine sont clairs et font se lézarder le béton de la vieille base sous-marine du Milieu Pasqua-Sarkozy. En effet, si dans les villes riches où prospère le népotisme comme Puteaux ou Levallois les Sarkozystes résistent encore, d'autres sont durement touchés comme dans la huitième circonscription des Hauts-de-Seine où Jean-Jacques GUILLET, député-maire sortant de Chaville et ancien Président de la fédération LR du 92, vice-président du Conseil Général etc. doit à Nicolas SARKOZY son investiture à l'élection législative de 2017. Et ces résultats interrogent la Gauche qui y a participé, si elle veut reprendre des couleurs pour garantir aux citoyens un minimum de transparence donc de qualité de gestion et de démocratie locale : que doit-elle faire pour convaincre ?
Le sarkorama de la 8ème :
#Meudon : 12,1% ; #Chaville : 10,7% ; #Sèvres : 10,1% ; #Vaucresson : 9% ; #Marnes-la-Coquette : 8,7 ; %#Ville d'Avray : 8,4%
Les résultats parlent d'eux-mêmes : le député-maire houdanais est sanctionné alors que ses compagnons en Sarkozie résistent encore au Plessis-Robinson avec 20,7%, à Puteaux avec 23,4% ou à Levallois-Perret avec 20%. Peut-être est-ce là un phénomène particulier dû à son image locale mais le niveau général du score sarkozien avoisine plutôt 12 à 14 % ailleurs.
Si l'on se tourne vers les scores des finalistes de la Droite, on peut penser que celui de François FILLON a sans doute été "dopé" par des voix de gauche, celles d'électeurs tentés par certaines thèses du FN mais aussi par celles de centristes voulant faire barrage à "Sarko". Le deuxième tour aura sans doute un fort rôle filtrant, beaucoup d'électeurs de gauche se retirant et l'aspect programmatique prenant le pas sur les personnalités des candidats.
Les votes "Fillon", issus de tendances différentes voire opposées pourraient se reclasser tandis qu'Alain JUPPE pourrait, l'hypothèque sarkozyste étant maintenant levée, voir revenir vers lui tous ceux qu'inquiète un projet économique issu d'un modèle thatchériste dont même les Conservateurs britanniques et les Républicains américains ne veulent plus, la présence de projets de société hétéroclites ou réactionnaires et le refus indirect de la Laïcité. Ca fait beaucoup...
D'autre part tous ceux qui veulent, pour la bonne image de la Droite et de notre Département en général et y compris dans les rangs issus du Gaullisme, en finir avec les séquelles du système Pasqua, seront inquiets d'apprendre que ses survivants tels les Balkany, Aeschlimann ou J.J.Guillet, volent au secours d'une victoire annoncée, ce dernier au nom de la bien-pensance (!). Or, à quoi sert d'éliminer "Sarko" du débat national si ses seconds couteaux continuent à sévir localement ?
Dimanche prochain, les électeurs auront à nouveau la parole. Les authentiques centristes devront choisir entre l'héritage de Simone Veil ou les obsessions de Frigide Barjot, la morale politique chère à François Bayrou ou l'affairisme PRséquanais, une économie refondée ou la casse du service public au moment même où la solidarité doit s'exercer. Il est à craindre hélas, qu'autour du nouveau chouchou des sondages, les intérêts personnels ne viennent renforcer la Réaction.
Quant à la Gauche, elle doit aussi faire son examen de conscience ou si l'on préfère une analyse objective : son rôle essentiel reste de défendre ceux qui n'ont rien ou pas beaucoup et ceux qui pourraient maintenant perdre ce qui leur permettait de tenir jusqu'à présent. Ses défenseurs doivent donc maintenir ce cap essentiel tout en sachant dialoguer avec tous pour mieux concevoir, construire, contrôler ce qui doit mais ne peut l'être sur la base d'un monopole genre GPSO.
Aussi, dans notre Huitième, faut-il s'inspirer de nos succès comme la conquête de Chaville en 1995 ou la création d'Arc-de-Seine pour espérer convaincre tous les Républicains grâce un contrat de mandature clair, cohérent et personnalisé, porté par des candidats ayant prouvé leur capacité à agir honnêtement, de façon autonome, au service quotidien de leurs concitoyens. Nos concitoyens modérés ne sont ni sectaires ni animés d'une foi de charbonnier. Faisons-leur confiance.