Chaville, ville ouverte !...
On manquait justement de bétonnage mais à 18 mois des municipales, la municipalité met le turbo. Entre l'étrange permis accordé au promoteur "Les Nouveaux Constructeurs", fidèle client du Service de l'Urbanisme et l'immeuble du Laboratoire d'analyses en face du Casino, 3 petites copropriétés. Elles sont depuis des mois l'objet de sollicitations intenses des promoteurs, dont celui déjà mentionné.
Il s'agit semble-t-il de construire entre la Sente Castel, une jolie rue résidentielle et typiquement chavilloise avec ses vues et l'avenue Roger Salengro quelque 140 (!) logements censés accueillir, outre les acquéreurs et investisseurs fuyant Paris et ses coûts, des locataires sociaux. Le front d'avenue entre Saint-Thomas et le "labo" est également concerné semble-t-il par une autre opération.
Pourquoi, pour Qui ?
Stérilisation des pieds d'immeubles, disparition des arbres, exode des commerces et lieux de vie réduits, problèmes de stationnement et de circulation sur une section d'avenue déjà très fréquentée y compris par des scolaires (Saint-Thomas) et leurs familles, coupure des liaisons douces entre la forêt et l'avenue principale, demande accrue d'équipements communaux générée par l'afflux constant de population, montée des loyers en attendant la prochaine crise : bien des facteurs qui devraient faire réfléchir des élus attachés à leur ville et partageant le quotidien des citoyens. Mais que pèse le bon sens devant les retombées du chiffre d'affaires de la promotion? Et au profit de qui tout cela? Certainement pas des Chavillois, les quartiers résidentiels voyant leur environnement obéré et dévalorisé et les familles aux revenus modestes, incapables de suivre la hausse des loyers, étant condamnées à l'exode et au stress des transports car même en HLM, les loyers grimpent lorsqu'on déménage. C'est d'ailleurs sans doute le but de l'exercice...Le pompon c'est que c'est le contribuable local qui finance le déménagement de services municipaux, obligeamment organisé pour faciliter le business de promoteurs, subventionnant donc ainsi indirectement la promotion ! Quant aux tout récents acquéreurs du bâtiment arrière des Nouveaux Constructeurs, ils partageront le sort de l'infortunée villa en photo. Et la mise en coupe réglée et systématique du cadre chavillois sous une houlette non-chavilloise risque fort de continuer après 2020, sauf bien sûr si...les responsables du gâchis retournent chez eux.

Le coup de l'accordéon
Quand, pour des raisons politiques ou autres, on souhaite déclencher une vague de construction résidentielle, le Plan Local d'Urbanisme (PLU) qui détermine l'octroi des permis de construire, peut constituer un frein s'il est restrictif ou simplement équilibré. Il faut alors le modifier pour permettre de construire davantage et d'investir des zones juque là protégées comme des quartiers de caractère, des entrées de ville ou des emplacements fléchés pour des établissements scolaires, un minimum d'activité économique ou encore des services utiles aux citoyens. C'est ce qui a été fait en 2011, aux dépens du PLU équilibré mis en place par la municipalité précédente. D'où le déferlement de constructions y compris dans les quartiers résidentiels ou semi-résidentiels, les plus attractifs pour la promotion résidentielle : c'est le principe même de la ville-dortoir privée de fonctions de centralité, cloisonnée et investie par le béton.
En général et ce n'est pas particulier à Chaville, les choses se gâtent à l'approche des élections municipales car les citoyens enclins à privilégier les étiquettes conservatrices se rendent alors compte que leur confiance est peut-être mal placée et pourraient être tentés de faire passer, comme il l'ont déjà fait, l'avenir de la Ville avant leur sensibilité politique . Alerte bleue ! Il ne reste alors qu'à lancer à grand renfort de commmunication un toilettage (modification) du PLU précédé d'un acte de contrition visant à faire croire que c'est le renard qui garde le mieux les poules puisqu'il connaît les accès de la ferme. Et si ça marche et qu'on est réélu, il sera toujours temps de redonner de l'air à l'accordéon avec une révision du PLU qui donne à nouveau les coudées franches à la promotion. Pour certains, passés maîtres dans ce genre de sport, la politique est bien un métier et ils connaissent la musique !

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