Comme beaucoup de Français ne le savent pas, la Résistance a existé en Indochine, le Viêt-Nam d'aujourd'hui mais aussi le Laos et le Cambodge. Pendant le dernier conflit, le Gouvernorat Général de l'Indochine avait choisi le chemin vichyste de la collaboration...avec les Japonais, ce qui permit à ceux-ci d'exploiter les richesses du Territoire et de s'en servir comme base pour attaquer les Britanniques, Américains, Néerlandais ou ANZAC qui avaient, eux, décidé de se battre contre l'Axe et pour notre liberté.
Parmi les civils et les militaires français, certains choisirent par contre de combattre, bravant les mêmes dangers qu'en métropole, avec en plus ceux de la jungle et du climat. Ils se battirent à la fois contre l'administration pétainiste, la Kempetai japonaise qui ne le cédait en rien à la Gestapo et dans un contexte où ils étaient dépendants de la population autochtone qui ne portait pas forcément la France coloniale dans son coeur. Prenant des risques énormes, ils établirent des contacts avec les antennes gaullistes situées à des milliers de kilomètres, firent passer de précieux renseignements et abritèrent les aviateurs alliés parachutés.
Le 9 mars 1945, les Japonais sur le reflux mettaient collaborationistes et Résistants d'accord en les emprisonnant pêle-mêle en même temps que les civils. Ce fut le Coup de Force du 9 mars, qui réduisit à néant le fantasme collaborationniste. Exécutions, tortures, viols, pillages furent le lot des Français comme celui des populations locales qui se comportèrent souvent admirablement. Leur propre lutte devait venir plus tard. Il y eut des milliers de morts et de disparus, 2 650 militaires sont reconnus "Morts pour la France".
Né le 5 septembre, je ne vis pas la baïonnette de la soldatesque japonaise pointée sur le ventre de ma mère mais je garde le souvenir de mes deux parents, décorés à ce titre et aussi celui de ces héros qui ne pensaient qu'à la France. Quant à notre père (mes frère et soeur avaient alors une douzaine d'années) Marcel Levain - capitaine d'Infanterie Coloniale à l'époque- il dirigea l'un des 8 réseaux de Résistance FFC (Graille, Bjerring, Levain, Giraud-Lan, Tricoire, Mingant, Plasson, Nicolaur-Bocquet). En ce temps-là, le gaullisme était une chose très sérieuse, une question de vie et de mort et il ne se dévoyait pas en pactisant avec l'étranger ou des intérêts d'argent. Les choses ont bien changé depuis...
L'article n'engage que le vécu et les opinions de l'auteur, mais voici une adresse de contact pour les Français, Viêtnamiens, Laotiens ou Cambodgiens qui souhaitent se souvenir et/ou acquérir des timbres commémoratifs
CITADELLES ET MAQUIS D'INDOCHINE 1939-1945
Association loi 1901 créée le 18 décembre 1978, affiliée Fédération Nationale André Maginot
2 rue Charles-Axel Guillaumot 92500 RUEIL-MALMAISON
courriels : loicetbene.de.laborie@wanadoo.fr