Jacques ROYER vient de nous quitter
Au moment où enseignants et personnels de direction ou d'accompagnement de notre école publique vivent des moments difficiles et pour certains, des drames terribles, rappelons cette mission essentielle qu'assume l'Ecole laïque : bien préparer tous les jeunes à leur future vie de citoyens et de citoyennes, dans le respect de valeurs communes.
Pendant de longues années, Jacques a magnifiquement rempli cette mission et à Chaville comme dans les villes voisines, nombreux sont ses anciens élèves et collègues qui gardent de lui un souvenir ému, en particulier ceux du Collège Jean Moulin.
Pour ma part, je ne peux penser à lui sans qu'en filigrane s'imposent à mon esprit les images du fameux film "Le cercle des poètes disparus" tant le style et l'enthousiasme pérenne de Jacques m'en rappellent la thématique.
Mais Jacques n'était pas seulement un hussard humaniste de la République, c'était aussi un citoyen militant, prêt à tout moment à s'engager s'il jugeait que la cause le méritait et merveilleusement fidèle à ses amis qu'il savait encourager et aider. Le dialogue, le débat, la pédagogie c'était son affaire et il savait en assemblée créer le liant et s'il le fallait, faire naître l'apaisement.
Esthète, il l'était dans tous les domaines qu'il savait pratiquer et non seulement regarder : le sport avec le tennis auquel il joua tant qu'il fut valide. La cuisine aussi : je me souviens aussi des délicieux soufflés qu'il concoctait, tenant en haleine ses invités avant de les faire profiter des délices sortant du four et accompagnés des bulles qui vont bien. La conversation, ce magnifique terrain d'échanges bien déserté aujourd'hui et dans laquelle il excellait grâce à sa culture et à son véritable humanisme...Bref, l'élégance et l'allant du hussard mais sans ses manières cavalières.
S'il n'y avait qu'un seul mot pour résumer Jacques mais ce serait bien dommage, ce serait sans doute "amour" qu'il aurait pu emmener dans sa sabretache : l'amour des personnes, l'amour des belles choses, l'amour de la vie qu'il sut quitter avec panache, défiant dans les yeux la faucheuse.
Au revoir là-haut, Jacques. Chaville avec nous te dit : Merci
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