Décidément, la Huitième circonscription des Hauts-de-Seine (Meudon, Chaville, Sèvres, Ville d'Avray, Vaucresson, Marnes) s'apparente de plus en plus à un terrain de jeux pour une tendance (la droite) qui croyant en être devenue propriétaire grâce à la fidélité de ses électeurs, s'y livre à tous les arbitrages internes. Après J.J. Guillet multi-mandataire devenu maire de Chaville sans jamais en être citoyen, on a vu LR laisser la place à Jacques Maire (le fils de l'autre, patron de la CFDT) au nom du Président. Congédié pour des raisons qui n'avaient rien à voir avec les électeurs, ce dernier a cédé sa place à Mme Thévenot exportée du 93 et qui y a trouvé un sympathique perchoir temporaire pour rebondir au gouvernement quelques mois après. Et hop !
Dans le cadre d'un accord visiblement prénégocié depuis longtemps au Palais du Luxembourg, c'est sa suppléante Virginie Lanlo, maire-adjoint de Meudon qui devient députée, assurant à l'UDI drivée par l'ex-maire de Meudon, Hervé Marseille, la reprise du terrain perdu depuis Marcel Houlier...En fait, comme dans les "rotten boroughs" britanniques du XIXe siècle ce qui compte c'est qui "on" nomme député et non plus ce qu'en pensent les citoyens, qui ne sont même pas au courant.. La partie d'échecs continue : les centristes chercheront ils à récupérer aussi la mairie de Chaville ? Dans les coulisses, les négociations avec J.J. Guillet avec pour enjeux le giboyeux foncier du "plateau résidentiel", la gouvernance de GPSO, le Conseil départemental et les municipales prochaines à Chaville et à Meudon doivent aller bon train...
La conclusion de tout cela est facile à tirer : tout monopole politique génère invariablement des dérives et abus auxquels il faudra un beau jour mettre fin, dans l'intérêt de notre démocratie. Avis aux électeurs et aussi à ceux qui, avec une gauche unie et dynamique ouverte au milieu associatif, pourraient proposer autre chose que les parties d'échecs en forêts. Pourquoi pas des député(e)s qui travailleraient pour leur circonscription ? Une solution : ne plus voter par tropisme mais avec bon sens.
L'idée que ce type de combines politiques qui font élire - avec préméditation- en n°1 la candidate qui figurait comme suppléante sur le bulletin serait justifiée par le fait qu'un député H/F n'est fait que pour faire partie d'une douma présidentielle, ne tient pas.
D'une part, elle est en totale contradiction avec la prose servie par les candidats de droite sur la circonscription qu'il s'agisse de Jean-Jacques Guillet (non-citoyen de sa propre ville il est vrai), du regretté Jacques Maire (éjecté du système pour des raisons sans rapport avec la circonscription) ou de l'étoile filante Prisca Thévenot partie avant d'avoir combattu, lors de leurs campagnes électorales respectives.
D'autre part, parce depuis bien longtemps l'on sait que l'ancrage territorial est un facteur de stabilité important pour les gouvernements.
Troisièmement, parce que se moquer durablement de 100 000 électeurs de bonne foi ne peut que les convaincre, à la longue, de s'abstenir ou de porter leurs préférences ailleurs que vers un parti républicain.
Enfin, parce quand les maires se révèlent incapables ou peu soucieux de circonvenir les menaces qui pèsent sur la circonscription et son environnement, il faut bien que les députés montent en ligne et pour cela ils doivent être crédibles et non "nommés" pour des raisons politiciennes que, si je me souviens bien mais c'est si loin déjà, le candidat E. Macron se promettait d'abolir.