UN CONSTAT...
En dépit du changement politique, des scandales vite étouffés et du travail de quelques media d’investigation, la culture politique n’évolue guère dans ce pays et la corruption se porte bien. Les abus de pouvoir aussi, ce cancer de la démocratie, en particulier dans notre "92" où prospèrent copains et coquins : le Général doit se retourner dans sa tombe en voyant beaucoup de ses prétendus successeurs mériter mériter ses propres et méprisantes expressions. Est-ce une fatalité et n'y peut-on rien faire ? Après bien d'autres communes qui font parler d'elles dans les journaux, Chaville doit-elle "y passer" aussi ? Nous ne le croyons pas, voici pourquoi.
LES 3 GARDIENS DU PALAIS :
Le citoyen...
Le premier gardien de la moralité publique, c’est le citoyen lui-même car il dispose d’une arme efficace, son vote. S’il le refuse à ceux, individus ou partis, qui se moquent de lui ; s’il cesse de se donner bonne conscience sur la base du fameux « tous les mêmes ! » en votant trop souvent pour la marque ou au contraire de zapper sans raison précise ; s’il récompense les élus honnêtes qui travaillent et punit les voleurs paresseux, alors il inspirera une saine prudence à ceux qui seraient tentés de mal faire.
S’il ne le fait pas, ils passeront à l’acte ou garderont leurs habitudes : qui vole un oeuf, vole aussi un boeuf mais qui vole (ou recèle) habituellement des boeufs, volera d'autant plus facilement de nouveaux oeufs. Au bout d'un certain temps d'ailleurs il ne sauront même plus ce que voler veut dire et prendront ceux qui ne volent pas pour des demeurés. C'est assez largement ce qui s'est passé dans notre département. Faute de repères stricts pour les acteurs politiques et pour le public, le cynisme envahit les uns, le désarroi et bientôt l'inconséquence du vote guettent l'autre.
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L'informateur...
Le second gardien, ce sont les media, à condition d’être eux-mêmes protégés dans leur indépendance tant au niveau des entreprises de presse que des journalistes. Or la pression économique du moment, les difficultés de la presse écrite, la manie généralisée du court terme, la confusion des genres, la baisse du niveau éducatif, la promiscuité entre les milieux politiques et médiatiques, tout concourt à mettre en danger leur professionnalisme et leur éthique. Pourtant, l’exemple du Canard Enchaîné ou celui de Mediapart démontrent qu’on peut faire vivre des entreprises de presse indépendantes et rendre ce faisant service à la République. Ceci ne veut naturellement pas dire que bien des journalistes n'essaient pas de sauvegarder leurs valeurs morales et professionnelles dans un environnemment défavorable mais il faut les y aider en souscrivant à la presse d'opinion et pas seulement aux titres les plus connus.
et les licteurs
Le troisième, c’est non pas forcément la Loi elle-même mais une manière rigoureuse de la manier. Ainsi, peu importe le patrimoine des élus en valeur absolue car la moralité n’est pas une question de moyens. Et réduire leur nombre n'a aucune chance de rendre ceux qui resteraient plus honnêtes ou moins avides de pouvoir et d'avantages, mieux les choisir peut-être...Par contre il est inacceptable, surtout au moment où l’on exige des efforts très durs du citoyen, que les investitures politiques continuent à ne tenir aucun compte du niveau moral des candidats ou que par exemple, alors que les "partenariats" public-privé ont servi de prétexte à des signatures de contrats publics confinant par leurs conséquences à la haute trahison, les sanctions voire souvent les simples enquêtes ou poursuites, fassent toujours défaut alors que la faute est majeure et évidente. Il en va de même des banques: quand une grande banque française est prise pour la deuxième fois la main dans le sac pour des milliards d'euros, ses actionnaires et son personnel sont punis, jamais sa haute direction qui appartient à la nomenklatura. C'est la faute aux traders, bien sûr ! Les réseaux privés mais aussi publics fonctionnent donc toujours, protègeant l'incompétence, l'aveuglement et parfois la collusion. C'est inacceptable et de toutes façons, c'est reculer pour mieux sauter.
Quant à la la haute fonction publique, elle devrait être comme la femme de César, insoupçonnable. Mais, faute d'inspection réellement indépendante (à part peut-être l'IGAS) et surtout d'un minimum de sévérité, elle ne l'est hélas plus guère, comme nos media le documentent régulièrement. Or la loi a besoin de licteurs, en d'autres termes de se faire craindre, et de tous les publics.
Encore et toujours le Citoyen...
Bien davantage que les textes donc, ce sont le casting politique ou judiciaire, les comportements politiques internes et externes, l’exigence de compétence, la vigueur du débat qui permettront d’avancer. Qui doit être le chef d’orchestre dans tout cela ? Le citoyen lui-même, encore une fois, à qui Internet apporte aujourd’hui une dimension d'information et de critique raisonnée supplémentaire. A lui de se dire qu’une démocratie en bonne santé est un excellent investissement et qu’il faut donc lui consacrer de temps en temps une soirée ou un samedi matin volés à l’Hyper du coin ou au feuilleton télévisé : un CITOYEN est bien autre chose qu'un simple consommateur de service public.
Un "test-match" à CHAVILLE
A Chaville, les municipales de mars 2014 seront un test. Est-il normal en effet qu’un député-maire, en échec à Sèvres et Meudon qu'il courtisa en son temps, n’habite pas "sa" propre ville après 6 ans de mandat, alors qu'il a déménagé entretemps ? Est-il normal qu’après avoir, selon la Cour de Justice de la République, recelé* 12 MF de rétro-commissions incluant de l'argent public il se permette de pontifier... sur les finances publiques (mais si, mais si et il trouve même des gens pour l'écouter ! Autant recruter un pickpocket pour enseigner l'instruction civique...). D'autre part il sait fort bien qu’il devrait en cas d’élection démissionner pour cumul dans les 3 ans s'il reste député (ou réussit sa transition politique vers le Sénat ) passant dès lors, le relais à l'un de ses adjoints, très probablement son compère chargé de l'urbanisme donc des relations avec le milieu de la promotion, dont l'activité a explosé à Chaville***. On récompense, on se libère en même temps d'un pensum mais on garde la main sur l'essentiel, que voilà un système bien huilé...
Tout cela n'est pas bien sérieux mais c'est grave pour la ville. C'est indigne d'un maire, davantage encore d'un membre de la représentation nationale. Et qu'on ne vienne pas nous opposer le sempiternel "Tous pareils !" pour excuser un laxisme qui ressemblerait fort à une forme de complicité car c'est insulter les élus qui ne volent ni ne recèlent que de les mettre dans le même sac que les autres et c'est surtout les inciter objectivement à voler eux aussi.
A titre d'exemple, quelques lignes édifiantes du jugement de la CJR (lien en note *)
Le char de la Justice est lent mais il avance...
Pourtant, lentement mais sûrement, l'étau se resserre...le procureur général Courroye, dont la rassurante inaction protégeait les arrières des copains et coquins du 92, a dû quitter Nanterre et se trouve lui-même aujourd'hui poursuivi ; il va donc devenir impossible de faire plus longtemps passer cette absence délibérée de poursuites pour un sauf-conduit. La Chambre régionale des comptes s'intéresse maintenant de près, selon "Le Parisien", au fameux réseau de fibre noire financé par le Conseil Général de Hauts-de-Seine qui, après la SEM 92 Coopération, fut "piloté" par le maire sortant. Le SIGEIF, pour l'instant, ne fait pas parler de lui mais l'on a un peu de mal à s'imaginer qu'après plus d'un quart de siècle de présidence par JJG, certaines habitudes ne s'y soient pas prises...
Et de façon plus anecdotique, une récente bourde** du jeune responsable UMP de Chaville vient rappeler qu'en tant que président de la Fédération 92 de son parti, l'intéressé est bel et bien politiquement impliqué par les comportements et méfaits de ses amis de longue date genre Balkany et par ceux de militants UMP locaux, qui pourraient bénéficier de meilleurs exemples que celui de "leur" maire, sauf bien sûr s'il souhaitent apprendre comment recycler de coquettes rétro-commissions (voir ci-dessous)
Receler 2 millions d'euros ou voler 2 millions d'euros...où est ici la différence ?
Et une touche d'OPTIMISME...
Quant aux électeurs de Chaville, pris de court en 2008 mais prévenus cette fois-ci, à eux de dire si l’on peut une nouvelle fois se moquer d’eux. De dire aussi si le "92" peut politiquement rester ce qu’il est, c’est-à-dire ces désormais célèbres écuries d’Augias qu'évoqua son Président Patrick DEVEDJIAN lui-même ou s’il doit s’améliorer par une exigence nouvelle et constante pour devenir un département exemplaire, où l'on ne s'enorgueillit plus d'être cité en justice comme des loubards de banlieue. De décider, enfin, s'ils cautionnent la Balkanysation de leur ville, qui n'est pas encore irrévocable.
Nous croyons, nous, qu'ils répondront NON à ces questions car ils ont par le passé prouvé qu’ils pouvaient, indépendamment de la tendance nationale qui n'est pas un critère d'appréciation municipale, dire oui à la qualité, à la présence quotidienne et au dévouement d'une équipe chavilloise. C’est une bonne raison, suffisante en tous les cas pour nous, pour persévérer et AGIR, au service de notre ville.
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• Recel : fait de détenir sciemment des choses volées…(dictionnaire) et dans ce cas-ci de l’argent partiellement public, la SOFREMI étant pour 1/3 détenue par l’Etat et sous sa tutelle. C'est pourquoi ce délit a souvent été puni à l'égal du vol lui-même ; et si l'ex-président Pasqua a "écopé" de 12 mois de prison avec sursis assortis de l'interdiction de se présenter aux élections pour simple complicité du recel en question (avec des circonstances atténuantes), quelle devrait alors être la peine encourue par l'auteur principal du délit lui-même, sans circonstances atténuantes cette fois ? Le nouveau procureur général auprès du TGI de Nanterre fera sans doute avant ou après les élections municipales ce qu'il a à faire c'est-à-dire revenir sur le non-lieu prononcé deux ans avant par son très aimable collègue et poursuivre sur la base des conclusions de la CJR, mais en attendant rien n'empêche les électeurs, devant l'évidence, de tirer déjà leurs conclusions.
A LIRE !
Comme nous n'affirmons rien sans preuves, voici le lien vers le texte -court et lumineux- du jugement de la Cour de Justice de la République, confirmé depuis en Cassation et dont nous avons montré quelques extraits
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/files/2010/05/pasqua-1.1272887477.pdf
Evidemment, on peut toujours nier l'évidence, aussi aveuglante qu'elle soit. C'est difficile, il est vrai, d'assumer un divorce politique au nom de la rigueur des principes. Pour nous cependant, la fidélité à une sensibilité n'exclut pas l'honnêteté intellectuelle et elle ne saurait couvrir la malhonnêteté y compris au sein de son propre "camp".
** L'intéressé, Julien NICOLAI, n'avait rien trouvé de mieux que de laisser entendre sur Tweeter qu'après tout le quotidien de gauche "Libération", jugé coupable de matraquage médiatique partisan ( lire = défavorable à la Droite) était un peu lui-même responsable du grave attentat dont il a été victime. Devant la bronca de la planète Tweeter il a dû piteusement s'excuser et aurait été suspendu...à un
comme Villepin ? .... mais non, de l'UMP seulement ! Son patron doit en tous cas se demander si c'était une bonne idée de vouloir en faire le symbole jeunesse de son éventuelle liste en constitution. Voilà une jeune ambition qui va devoir provisoirement se calmer...à moins qu'au FN ?
*** Ainsi le promoteur AKERYS, qui doit être assez mécontent du bilan financier de son chantier chavillois du centre-ville, s'est vu attribuer un "contrat de promotion" pour finaliser la...MJC qui en est à sa 3ème version et reçoit au passage près d' 1 million d'euros pour passer par la case "Départ" du Monopoly. Le même est d'ores et déjà désigné pour construire, sur des terrains aujourd'hui partiellement publics dans le bas de l'avenue de la Résistance (ex-Sécu et Cap JS), un nouvel ensemble immobilier. Il construit d'ailleurs également, au pavé des Gardes, sur une emprise polluée et située au-dessus de l'ancien Rue de Marivel canalisé. Sans doute y fera-t-on bien vite passer la pelleteuse mais les conséquences, un jour ou l'autre, ressurgiront.
On voudrait transformer le contribuable en assureur (gratuit) des mauvaises affaires des promoteurs qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
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