Deux vidéos d'autorités médicales appartenant l'une à l'AP/HP (Pr. Juvin), l'autre à l'AP/HM (Pr.Raoult). Le Pr. Juvin est plus classique mais il a une connotation politique (Maire LR de La Garenne-Colombes). Le Pr.Raoult a (ou plutôt sans doute on a voulu lui faire) une réputation un peu sulfureuse mais n'oublions pas que Marseille a historiquement une pratique d'immunologie intéressante fondée sur la médecine "coloniale". L'un et l'autre ont une approche indubitablement scientifique, même si style du second le rend vulnérable au manège des journalistes, qui cherchent toujours à opposer les experts entre eux ou à schématiser leur discours. Quitte à chanter dans un deuxième temps les mérites de l'empêcheur de tourner en rond.
- Pr. Juvin
https://www.brut.media/fr/news/11-questions-tres-simples-sur-le-coronavirus-964af693-2269-4294-b68e-a67cae80a657
- Pr. Raoult
Sur un autre plan n'oublions pas que gouverner, à grande ou à petite échelle, c'est prévoir et non seulement "marcher" à vue, à coups de décisions administratives plus ou moins stables : le confinement fait certes partie de l'arsenal de la lutte (et non de la grandiloquente "guerre" qui est tout autre chose, hélas) mais il n'est certainement pas LA solution à lui tout seul. Les somnambules sont aussi des marcheurs.
A noter aussi que les "comités scientifiques" qui aujourd'hui veulent laver plus blanc que blanc à propos de la chloroquine ont ostensiblement regardé ailleurs quand plusieurs produits bel et bien dangereux et même létaux, eux, ont été commercialisés à grande échelle et pendant des années par les Laboratoires Servier ou d'autres. Luttes intermandarinales, connivences avec les grands labos qui ont leurs propres calendriers industriels et commerciaux, mélange des genres entre fonctions ministérielles et "expérience" du domaine privé pharmaceutique? Dans quelque temps, il va bien falloir parler des responsabilités.
Quand la brutale gouvernance techno-libérale qui ne s'intéresse qu'aux prétendues "économies" faites sur le service public - hospitalier entre autres- aux dépens finaux du contribuable et au profit de grands groupes, (si l'on écoute attentivement le discours macronien qui évoque même d'éventuelles nationalisations (!), on voit poindre le prochain "coup d'accordéon"* ) aura pris fin, il faudra une stratégie globale et intelligente. Pourquoi? Pour assurer la sécurité et le bien de tous par des mesures positives touchant la fonction publique, la recherche, l'investissement prospectif, la collaboration internationale, qui prévoit et planifie et ne soit pas esclave d'une idéologie libérale aussi ringarde que dévastatrice, propagée par des hauts-fonctionnaires sous statut.
Un nouveau modèle de développement reste à inventer par des politiques imaginatifs, probes, dotés d'une culture ouverte, issus d'autres milieux que la sempiternelle ENA dont le rôle n'est pas et n'a jamais été de former des élites de gouvernance. Et avec le concours de scientifiques, de philosophes, d'économistes non inféodés et de la société civile en général. Pour l'instant, silence assourdissant dans cette direction : l'Argent, rien que l'argent et dans une optique comptable, même pas financière...Or cette vision est celle que les Américains nomment le "fast buck" : le profit à court terme, quelles que soient les conséquences.
Pour la petite histoire, le Conseil Municipal chavillois (d'avant 2008 !) avait mis en place un Plan communal de Prévention des Risques Naturels (PPRN) et dans la foulée, voté l'acquisition de masques destinés à une éventuelle situation de crise. Qu'en est-il advenu ? Question. Quant au Plan, il a été détourné, avec hélas la complicité objective des représentants locaux de l'Etat, pour éviter à la promotion immobilière toute responsabilité dans les conséquences que l'on peut maintenant entrevoir, de la surdensification des Coteaux. A l'échelle locale comme à l'échelle nationale, gouverner c'est d'abord prévoir et ceux qui ne prévoient rien se disqualifient un jour même s'ils abusent longtemps de la bonne foi des citoyens.
* classiquement, on éponge les pertes ou les coûts en nationalisant puis on reprivatise en permettant à des groupes français ou étrangers très bien introduits de s'approprier une manne grâce aux marchés publics (autoroutes), de revendre avec un coquet bénéfice (aéroports), ou encore de saucissonner la cible en séparant artificiellement les coûts d'infrastructure - réservés au contribuable- de certains secteurs provisoirement "rentables"(chemins de fer). Et ainsi de suite, cf. l'histoire des chemins de fer britanniques.
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